L'aventure de François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne

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Savaric de Mauléon, figure propitiatoire sous le signe de laquelle on a voulu que François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne, nouveau-né, se trouve placé. BnF ms. 12473 fol. 138.

Seigneur de Châtelaillon, de Talmont, de Benon, d’Angoulins et de Fontenay, Savaric de Mauléon a été sénéchal de Poitou et de Saintonge du 3 février 1205 au 10 mai 1212 sous le règne de Jean Ier, puis sénéchal de Poitou et de Gascogne d'octobre 1222 au 25 décembre 1224 sous le règne d'Henri III. Mort le 29 juillet 1233, il a sa sépulture dans l'église abbatiale de Saint-Michel-en-l’Herm. Via son mariage avec Esclarmonde de Narbonne, il a fondé la maison de Mauléon-Narbonne.

Sa vida et ses œuvres font l'objet d'un récit enrichi d'enluminures, composé par le troubadour Uc de Saint-Circq. Cf. Charles Viault, La vida de Savary de Mauléon dans le chansonnier provençal I (BnF ms.fr. 854, f° 152r).

La maison de Mauléon-Narbonne à laquelle appartient François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne, personnage dont l'aventure nous intéresse ici, n'entretient aucun lien avec celle de l'antique sénéchal Savaric de Mauléon. Mais François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne, né à Nébias, Aude, le 10 janvier 1761, et baptisé le 23 janvier 1762, à Nébias toujours, doit probablement son prénom « Savary » au souvenir propitiatoire du chevalier chanté par le troubadour Uc de Saint-Circq.

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Armes de la branche Mauléon-Narbonne de Nébias : « « De sinople à un pal bretessé d'argent ». Armorial général de France, dressé, en vertu de l'édit de 1696, par Charles D'Hozier (1697-1709), folio 1082.

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Vue générale de Quillan, dans la haute vallée de l'Aude.

À noter que, comme indiqué par dans l'Armorial général de France, dressé, en vertu de l'édit de 1696, par Charles D'Hozier (1697-1709), la famille Mauléon-Narbonne qui tient le fief de Nébias, ne vit pas ordinairement à Nébias dans le vieux château, mais à Quillan.

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Généalogie simplifiée de la famille de Mauléon-Narbonne en 1789.

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23 janvier 1762. Baptême de François Savarin [sic] Suzanne Emmanuel de Mauléon. AD11. Nebias. Baptêmes, mariages, sépultures. 1758-1791. Document 100NUM/AC263/1E6. Vue 16.

« L'an mil sept cents soixante-deux et le vingt-troisième janvier, j'ai suppléé les cérémonies du baptême d'un enfant né le dixième janvier mil sept cent soixante-un, de messire Marc Antoine de Mauléon seigneur de Nébias, Brenac, Blan et autres places, capitaine de cavalerie et chevalier de l'ordre royal militaire de Saint Louis, et de dame Suzanne Jeanne Françoise Rouger de Caramaing son épouse, lequel j'avais ondoyé à la maison le douzième dudit mois de janvier dudit an en conséquence d'une lettre missive du onzième jour de monseigneur Boisson, vicaire général de monseigneur l'évêque d'Alet, par laquelle il me marquait que monseigneur l'évêque permettait que je repousse les cérémonies du sacrement ; auquel enfant on a donné le nom de François Savarin [sic] Suzanne Emmanuel ; a été parrain messire François Savarin [sic] du Vivier-Lansac, comte de Tournefort, lieutenant-colonel au régiment de cavalerie du comte D'Artois et chevalier de l'ordre royal militaire de Saint Louis, et marraine demoiselle Suzanne de Rouger de Caramaing, absente, qui a été suppléée par mademoiselle Gabrielle Françoise du Vivier de Mauléon, grand-mère du petit, qui ont signé. »

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Vue de la place de Nébias circa 1900. Au fond, le château.

Le « petit » est né sous le signe des armes. Depuis le grand Savaric du XIIIe siècle, comme signalé par la récurrence du prénom Marc Antoine, qui renvoie au souvenir du grand Marc Antoine romain, devenu un temps maître de l'empire d'Orient, tous les chefs de la maison de Mauléon-Narbonne ont été des hommes d'armes.

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Savaric de Mauléon. Recueil des poésies des troubadours, contenant leurs vies, 1201-1300. BnF, MS cod. fr. 854S, folio 152r.

Marc Antoine de Mauléon-Narbonne, père de l'enfant, est capitaine au régiment de cavalerie d’Aquitaine. En la personne de Messire François Savary du Vivier-Lansac, comte de Tournefort, son parrain, l'enfant se trouve placé sous l'auspice d'un lieutenant-colonel au régiment de cavalerie du comte d'Artois, lequel parrain a eu lui-même pour exemple François du Vivier-Lansac, son propre oncle, officier de cavalerie, maître de camp, maréchal des armées du roi, qui a participé aux campagnes d'Italie et de Flandres ainsi qu'au siège de Lille, et qui est mort en héros le 11 septembre 1709 à la bataille de Malplaquet.

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« Mauléon de Nebias », du « diocèse d'Alet », à l'Abbaye-École royale et militaire de Sorèze. Les archives et les tableaux des élèves de l'Abbaye-Ecole royale et militaire de Sorèze. 1761-1781. Tableau d’honneur de l’année scolaire 1776-1777, partie 2. L'identité de l'autre « Mauléon », du « diocèse d'Alais [Alès] », qui figure sur le même tableau, demeure non documentée.

Marc Antoine de Mauléon-Narbonne, père de François Savarin [sic] Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne, meurt en 1774. En 1776, âgé alors de 15 ans, le comte François Savarin [sic] Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne entre à l'Abbaye-École royale et militaire de Sorèze, et il en sort en 1778, après deux années de formation, pour entrer directement dans la carrière. Contrairement à ce qui se dit ici et là, le jeune François Savarin [sic] Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne ne semble pas avoir été page à la Cour de Versailles. Le dossier « Mauléon » en tout cas, conservé dans le volume « Mascé-Maussion » de la collection Chérin n'en dit rien, puisqu'il ne dit rien du tout de la branche Nébias de la maison de Mauléon-Narbonne 1.

Le 8 mai 1786, le comte François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne, qui vient d'atteindre le grade de chef d'escadrons de cavalerie dans le régiment du mestre de camp général cavalerie, a le grand honneur d'être présenté à la Cour et à Louis XVI en personne, et de se voir salué par ce dernier, dans un probable débordement d'obligeance, d'un « Bonjour, Monsieur le marquis ! ». Ce titre de marquis lui restera dans l'usage, bien qu'il soit seulement de courtoisie.

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Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France, ou recueil général des généalogies, tome 2, Paris, Au bureau du nobiliaire universel de France, 1814, p. 475.

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Atelier d'Antoine François Callet, Portrait de Louis XVI, ca 1786, Musée Carnavalet.

Et le 17 septembre 1786, le « haut et puissant seigneur Messire François Savary Suzanne Emmanuel, comte de Mauléon-Narbonne, seigneur baron de Nébias, seigneur en toute justice de Brenac, L'Escale, Coramaigne, Arsignon, Trillonet et autres places, capitaine au régiment du mestre de camp général cavalerie, fils légitime et naturel de feu haut et puissant seigneur Messire Marc Antoine de Mauléon-Narbonne, marquis de Mauléon, seigneur baron de Nébias, Brenac et autres places, capitaine de cavalerie, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis », épouse à Nébias Marie Marguerite de Béon-Cazaux, 21 ans, fille du feu « marquis de Béon Massès Cazeaux, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint Louis, brigadier des armées du roi, chef de brigade des gardes du corps de sa Majesté, seigneur en toute justice de La Serpent, Bouriège et autres places », mort en 1777. 2

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Château de La Serpent, demeure de la famille de Béon-Cazaux au XVIIIe siècle.

À la veille de la Révolution, François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne se trouve père de deux enfants : Françoise Perrette Amélie de Mauléon-Narbonne, née à Nébias le 24 juin 1787 ; Mathieu Antoine de Mauléon-Narbonne, né à Nébias le 4 décembre 1788.

Dans le même temps, François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne cultive des activités maçonniques. Le fichier Bossu signale ainsi qu'en 1785, il est membre de la loge des Bons Amis à Nancy, puis maître d'hôtel de ladite loge en novembre 1786 à Paris, puis maître d'hôtel de la loge des Frères unis de Turenne en 1787, à Paris encore. Cette appartenance à la mouvance maçonnique fait de lui un possible partisan — voire, comme Pierre Choderlos de Laclos, un homme lige — de Philippe d'Orléans, alors Grand Maître de l'Ordre, bientôt converti en Philippe-Égalité. 3

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Extrait du Fichier Bossu du Fonds maçonnique du Département des manuscrits de la BnF. Fiche 1 ; fiche 2 ; fiche 3.

Le 30 mars 1789, « Mauléon de Narbonne » [sic], assis à côté de « Joseph Guillaume Faure de Fiches, seigneur de Larives, conseiller à la Cour des comptes de Montpellier », se trouve présent à l'Assemblée particulière de la noblesse du comté de Foix. p. 22

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Louis de La Roque, Edouard de Barthélemy, Catalogue des gentilshommes en 1789 et des familles anoblies ou titrées, volume 1, Comté de Foix, Paris, E. Dentu, 1866, p. 21.

Le 30 mai 1789, toujours assis à côté de « De Fiches », le « marquis de Mauléon-Narbonne, possesseur de fief à Cazaux » se trouve présent, dans la catégorie « Nobles possédant fief », à l'Assemblée générale des Trois Ordres de la province et comté de Foix, tenue à Pamiers. On remarque qu'à cette occasion, il n'a pas déclaré son fief de Nébias, ni ses autres places, mais, afin sans doute de détourner l'attention des biens qu'il a hérités de son propre père, le fief de [la Bastide de] Cazaux, qu'il tient de la famille de Béon-Cazaux, en vertu de son mariage avec Marie Marguerite de Béon-Cazaux, héritière du fief en question.

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Ibidem, p. 21.

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Château de Labastide de Cazaux, aujourd'hui.

À partir de 1790, on ne revoit plus François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon Narbonne nulle part sur ses terres ariégeoises et audoises. Jusqu'en 1792 toutefois, bien qu'on ne trouve pas d'appointements qui lui aient été versés, l'homme aurait continué, dit-on, de remplir, au gré des événements, son office de chef d'escadron de cavalerie dans le régiment du mestre de camp général cavalerie. Certains chroniqueurs disent que, dans le même temps, il aurait envoyé son épouse et ses enfants en Espagne ; d'autres, attestent que celle-ci serait restée en France avec les enfants, et qu'elle se serait chargée de veiller à l'administration et à la conservation des biens familiaux. 4

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Jacques Bertaux (1356–1813), Prise du Palais des Tuileries, cour du Carrousel, 10 août 1792, château de Versailles.

D'aucuns disent encore que, le 10 août 1792, chargé des canons, François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne aurait participé à la défense du palais des Tuileries contre l'insurrection du peuple de Paris. Poursuivi par le gouvernement révolutionnaire, il aurait ensuite quitté la capitale, serait entré dans la clandestinité, et, sans doute pour des raisons de sécurité, aurait laissé sa famille désormais sans nouvelles aucunes.

Malgré les dénégations des femmes de la famille de Mauléon-Narbonne — Marie Marguerite de Béon-Cazaux, si elle n'avait pas gagné déjà l'Espagne, et Élisabeth Pétronille de Mauléon-Narbonne, la plus jeune des sœurs du disparu –, l'administration révolutionnaire, qui tient François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne pour émigré en Espagne, fait procéder à la saisie, puis à la vente des biens de ladite famille. 5

François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne a disparu. Ses gens eux-mêmes, qui ne l'ont pas revu depuis 1789, l'auraient tenu pour émigré en Espagne ou guillotiné à Collioure. Dans les documents administratifs, sa famille s'entête en tout cas à le qualifier de « réputé émigré », non point émigré. Mais elle n'aurait pas su davantage où se trouvait, ou aurait pu se trouver le « réputé émigré ».

Les descendants de François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne, que j'ai consultés en la personne de M. Thierry de Mauléon et de M. Henri de Chantemerle de Vilette, son oncle, disposent de diverses pièces de correspondance rescapées de la période de la Terreur, pièces qui leur permettent d'éclairer l'aventure de notre personnage autrement.

D'après M. de Chantemerle de Vilette, François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne a quitté la France dès la fin de l'année 1789 ou au début de l'année 1790, et il a gagné d'abord l'armée des Princes à Coblence. Puis, déçu par le climat d'impréparation de cette armée, il a fait retour à pied vers la France, en passant par la Suisse, puis par l'Italie. De son côté, Marie Marguerite de Béon-Cazaux est partie avec ses enfants à Perpignan au moment de la Terreur, afin de pouvoir bénéficier de la proximité de la frontière espagnole si jamais sa vie venait à être menacée, mais sans tomber pour autant dans le cas de l'émigration. Les époux ont correspondu secrètement, quand c'était possible.

Il faut attendre la fin de l'an III pour qu'un acte de décès daté du 26 fructidor dernier (12 septembre 1795) vienne attester de la mort de François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne à Comus, Aude. L'acte ne fournit aucune indication concernant les circonstances de cette mort, qui reste mystérieuse.

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12 septembre 1795 (26 fructidor an III). Acte de décès de François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne. AD11. Comus. Baptêmes, mariages, sépultures. Naissances, mariages, décès. 1737-1799. Document 100NUM/5E96/1. Vue 266.

« Aujourd'hui vingt-seizième jour du mois de fructidor troisième année de la République française une et indivisible, à huit heures du matin, moi, François Sarda, membre du Conseil général de la commune de Comus du département de l'Aude, élu pour recevoir les actes destinés à constater les naissances, mariages et décès des Citoyens, sont comparus en la Maison Commune, Clément Pelofy, âgé de cinquante ans, domicilié dans ladite Municipalité de Comus, et Payre Sarda de ladite Municipalité, âgé de trente-deux ans, lesquels Clément Pelofi et Peyre Sarda m'ont déclaré que ledit François Savary Suzanne Emmanuel Mauléon, originaire de Nébias, demeurant dans ladite municipalité de Comus, est Mort ici. [Me] suis assuré du décès de François Savary Suzanne Emmanuel Mauléon et j'ai dressé le présent acte. Et que j'ai requis Clément Pelofy et Payre Sarda qui ont signé avec moi. Fait à la Maison Commune de Comus, le jour moi et an que dessus.
Signatures. »

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Comus sur la carte de Cassini.

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Comus sur la carte IGN.

Historiquement, Comus fait partie du Pays de Sault, plateau fortement boisé, exposé à un climat de montagne. Limitrophe du département de l'Ariège, ce village se situe à 1240 mètres d'altitude, au nord-ouest du pays de Sault, au bord de l'Hers-Vif, à l'entrée des impressionnantes gorges de la Frau. Il comptait en 1793 479 habitants ; éloigné de toute zone d'attraction urbaine, il n'en compte plus aujourd'hui qu'une trentaine.

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Distances à pied. Nébias → Comus : 30 km ; Comus → Porté-Puymorens : 50 km ; Comus → Collioure : 126 km.

D'où vient que François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne se soit trouvé en septembre 1795 à Comus ?

Comus est une étape de l'antique Chemin des Bonshommes (GR®107), qui, orienté vers le Sud, passe ensuite par le Chioula, Orgeix, Mérens-les-Vals, L'Hospitalet, Porté-Puymorens, et aboutit à Porta (Espagne), puis à Berga.

Comus est également une étape de l'antique Sentier cathare (GR®367), qui, orienté vers l'Est, aboutit à Port-la-Nouvelle.

François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne cheminait-il dans la montagne audoise afin de gagner l'Espagne ? ou bien un port de la Méditerranée ? Il aurait pu s'arrêter à Comus afin de reprendre clandestinement contact avec Nébias. Mais, s'il entreprenait d'émigrer, pourquoi aurait-il attendu septembre 1795 pour le faire ?

François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne entretenait-il depuis 1792 des menées contre-révolutionnaires ? L'hypothèse m'avait d'abord semblé plausible. M. de Chantemerle de Vilette m'en a toutefois détrompéee.

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Vue générale de Comus circa 1900.

Perdu dans la montagne audoise, loin des yeux de l'administration révolutionnaire et de ses commissaires en mission, le village de Comus semble avoir été, à l'époque de la Terreur, une officine de fabrication de certificats de résidence, d'où possiblement le point de passage d'un certain nombre d'émigrés, d'anciens « chevaliers du poignard », de conspirateurs, de « brigands royaux », et d'espions aussi.

On le sait par le cas de Jean Baptiste de Rouvairollis de Rigaud, l'un des fils de Jean Clément de Rouvairollis de Rigaud — ancien capitoul, ancien habitant de Mirepoix et du château de Caudeval, installé en décembre 1794 à Limoux après avoir échappé à la guillotine —, lequel Jean Baptiste de Rouvairollis de Rigaud, semblablement à deux de ses oncles et à plusieurs de ses frères, a œuvré au service de la Contre-Révolution.

Avant d'aborder le cas de Jean Baptiste de Rouvairollis de Rigaud, voici quelques éléments d'information concernant les liens que plusieurs des hommes de la famille Rouvairollis de Rigaud ont entretenu à des degrés divers avec la Contre-Révolution.

Frère de Jean Clément de Rouvairollis de Rigaud, François Hilaire de Rouvairollis de Rigaud (1746-?), capitaine au régiment du Royal Marine, épouse en 1790 à Limoux Catherine Clémence de Cayrol de Madaillan. Il émigre en 1791. On ne sait pas ce qu'il est devenu ensuite. Sa famille ne l'a jamais revu.

Frère de Jean Clément de Rouvairollis de Rigaud lui aussi, Joseph Thibaud de Rouvairollis de Rigaud (1748-1835), dit Joseph Thibaud Villedieu Rouvairollis, ancien garde du corps du roi 7, a émigré et rejoint l'armée des Princes, puis la Russie, dont il ne rentrera qu'à l'automne 1804. Il se trouve inscrit sur la liste des émigrés le 4 août 1792. Son épouse, qui ne conteste pas l'émigration de son mari, se plaint le 6 juillet 1794 (18 messidor an II) du séquestre indûment apposé sur sa part à elle. Le séquestre toutefois se trouve maintenu.

Le 15 messidor an VIII, un extrait du registre des délibérations de la commune de Comus constitue à l’endroit de « Joseph Thibaud Villedieu », dont on sait bis repetita qu’il a émigré, le certificat de résidence suivant :

« L’an VIII de la République française une et indivisible et le quinze messidor, par devant nous, maire et adjoint de la commune de Comus au quatrième arrondissement de l’Aude, a comparu le citoyen Joseph Medus, négociant de la commune de Belcaire, lequel, en qualité de procureur fondé de Joseph Thibaut Rouvairollis Villedieu, originaire de Limoux du chef-lieu d’arrondissement, nous a requis de justifier la résidence dudit Villedieu dans la présente commune, sur l’affirmation de neuf témoins, en se conformant aux dispositions de la loi du 25 brumaire an III.

Sur quoi, nous soussignés, maire et adjoint de la commune de Comus au quatrième arrondissement de l’Aude, sur l’attestation des citoyens Clément Pélofi, Joseph Sarda, Pierre Pélofi, Étienne Vergé, Jacques Vergé, Jacques Pélofi, Pascal Joseph Pélofi, Antoine Buscail et Nazaire Vergé, tous cultivateurs domiciliés dans ladite commune de Comus, que le nommé Joseph Thibaut Rouvairollis Villedieu, originaire de Limoux, actuellement âgé de cinquante-un ans, taille de un mètre huit cent quinze millimètres, cheveux et sourcils noirs, yeux de même, nez bien fait, bouche ordinaire, menton un peu relevé, visage brun et ovale, ainsi qu’il est désigné dans l’attestation qui nous a été présentée par ledit Medus, son fondé de pouvoir, a résidé dans ladite commune sans interruption, maison appartenant à Joseph Pascal Pélofi, depuis le 1er mai 1792 jusqu’au 6 vendémiaire an VI (27 septembre 1797p>

Certifions en outre que les citoyens attestants ne sont, à notre connaissance et d’après leur affirmation, ni parents, ni alliés, agents, fermiers, créanciers ni débiteurs dudit Villedieu, ni de son procureur fondé ou employés à son service… » 8

Jean Baptiste Evremond Rouvairollis (1775-1835), fils de Jean Clément de Rouvairollis de Rigaud, a cultivé en sous-main des menées contre-révolutionnaires plutôt voyantes — attroupements, chants séditieux, grabuges, etc. — à Limoux.

Autre fils de Jean Clément de Rouvairollis de Rigaud, ancien officier au régiment de Champagne, replié en 1793 à Toulouse, François Clément Marguerite de Rouvairollis de Rigaud (1768-?) dit dans ses activités d'agent conspirationniste « M. Caudeval », du nom d'un bien confisqué à ses parents, ne fait pas mystère des relations qu’il entretient avec des aristocrates suspects. Il est arrêté en août 1793 et incarcéré sans mandat ni écrou à la prison de la Visitation de Toulouse. Contestant vainement l’arbitraire du sort qui lui est fait, il s’évade et rejoint sa famille. Mais craignant par sa présence de compromettre un peu plus ses parents et jugeant désormais difficile de se cacher dans Toulouse, il se constitue prisonnier en vendémiaire de la même année et se voit incarcérer à nouveau, au Sénéchal cette fois. Il y reste jusqu'à la chute de Robespierre. Ensuite, sommé par le commissaire de la République de rejoindre l'armée des Pyrénées orientales, il prend le large. Puis, à nouveau arrêté et incarcéré à Paris, il croupit à la prison du Temple du 24 juin 1798 (6 messidor an VI) au 26 septembre 1798 (5 vendémiaire an VII). Le 3 mai 1800 (13 floréal an VIII), les services du ministère de l’Intérieur découvrent sous le nom de « M. Caudeval » l’un des agents de la « conspiration anglaise », fomentée entre autres à Castres, sous le couvert de la Société philanthropique de Bordeaux. Cette conspiration qui se réclamait du Comte d’Artois côté français, et de Pitt et de Lord Genville côté anglais, préparait la surprise de Brest, puis celle de Paris, en vue du rétablissement de la monarchie. Ledit « M. Caudeval » pendant ce temps a disparu. On ignore ce qu'il est devenu. Sa famille ne le reverra jamais. 9

Autre fils encore de Jean Clément de Rouvairollis de Rigaud, Jean Baptiste de Rouvairollis de Rigaud (1766-?), qui a commencé sa carrière militaire dans le statut de cadet gentilhomme au bataillon auxiliaire des troupes des colonies 10, la poursuit dans la Compagnie Écossaise des Gardes-du-Corps du Roi 11 jusqu'au 15 juin 1791, date de la dissolution de ce corps. On ne sait ensuite ce qu'il a fait.

Conservé à la Bibliothèque nationale, le dossier de Police générale classé sous la cote F/7/4883 concerne la requête formulée par Jean Clément de Rouvairollis, le 8 frimaire an VIII (29 novembre 1799), en faveur de Jean Baptiste de Rouvairollis, son fils aîné, « qu’il prétend être mis mal à propos sur la liste des émigrés ».

À la sous-préfecture de Limoux, le 13 brumaire an IX (4 novembre 1800), le commissaire du gouvernement « ne peut statuer sur cette requête, faute de justification de la résidence dudit Jean Baptiste Rouvairollis, dans les formes prescrites par les lois relatives à cet objet ».

Extrait de la lettre de Jean Clément de Rouvairollis, père :

« Au Préfet de l’Ariège

Jean Clément Rouvairollis Rigaud Caudeval vous expose que Jean Baptiste Rouvairollis Caudeval, son fils aîné, fut mal à propos inscrit sur la liste des émigrés par l’ancien district de Mirepoix le 1er ventôse an II (29 février 1794), an III, supplément lettre R, page 68 et 69, puisqu’il est de fait que le fils de l’exposant résidait alors sur le territoire français, et qu’il y a résidé depuis le 6 mai 1792 jusqu’au 10 vendémiaire an VI (1er octobre 1797), ainsi que cela demeure établi par le certificat de résidence revêtu de toutes les formalités prescrites par les lois sur le personnel des émigrés, que l’exposant remet, ci-joint ».

Outre la lettre au préfet Brun, le dossier consacré à cette affaire comprend en effet un certificat de résidence fourni par la municipalité de Nébias, le 7 nivôse an IX (28 décembre 1800), à Joseph Medus, procureur fondé de Jean Baptiste Rouvairollis...

Extrait du registre des délibérations de la municipalité de Nébias, dépendante du 4e arrondissement de l’Aude :

« L’an IX de la République française une et indivisible et le 7 nivôse (28 décembre 1800), par devant nous, maire de la commune de Nébias au quatrième arrondissement de l’Aude, a comparu le citoyen Joseph Médus, négociant de la commune de Belcaire, même arrondissement, lequel, en qualité de procureur fondé de Jean Baptiste Rouvairollis Rigaud Caudeval, fils aîné originaire de Mirepoix au département de l’Ariège, nous a requis de certifier la résidence dudit Rouvairollis Rigaud Caudeval dans la présente commune sur l’attestation de neuf témoins, en se conformant aux dispositions de la loi du 25 brumaire an III.

Sur quoi nous soussignés, maire et adjoint de la commune de Nébias au quatrième arrondissement de l’Aude, certifions, sur l’attestation des citoyens Jean Pierre Vassal, cordonnier ; Jean Canredon, dit Coutou ; Jean Pons ; Jean Canredon Marquisat ; Gabriel Moullard ; Gabriel Pons ; Pierre Canobi ; Marc Antoine Pons ; Jean Pons Ginet, tous cultivateurs domiciliés à Nébias, que le nommé Jean Baptiste Rouvairollis Rigaud Caudeval, fils aîné, originaire de Mirepoix au département de l’Ariège, actuellement âgé trente-quatre ans, taille d’un mètre sept-cent-soixante-un millimètres, cheveux et sourcils châtain, yeux de même, nez bien fait, bouche moyenne, menton rond, front petit, visage ovale, ainsi qu’il est désigné dans l’attestation qui nous a été présentée par ledit Medus, son fondé de pouvoir, a résidé sans interruption dans ladite commune, maison appartenant à la citoyenne Saurine, veuve Millaud, depuis le 6 mai mille sept-cent-quatre-vingt-douze jusqu’au 6 vendémiaire an VI (27 septembre 1797) ; certifions en outre que les citoyens attestants ne sont à notre connaissance, et d’après leur affirmation, ni parents, alliés, agents, fermiers, créanciers ou débiteurs dudit certifié ni de son procureur fondé ou employés à son service.

Fait dans le lieu ordinaire de nos séances à Nébias le 7 nivôse an IX (28 décembre 1800) de la République française en présence du procureur fondé dudit certifié et des attestants, lesquels ont signé avec nous tant le registre de nos délibérations que le présent extrait. »

Ledit certificat se trouve affiché pendant six jours dans la commune de Nébias. Déposé aux archives de Nébias le 14 nivôse an IX (4 janvier 1801), il est délivré à Joseph Medus le 22 nivôse an IX (12 janvier 1801), puis vu et vérifié à Limoux le 14 pluviôse an IX (3 février 1801), et vu à Foix, le même jour, par Pierre François Brun, préfet de l’Ariège. Le même jour encore, Pierre François Brun adresse l’ensemble du dossier à Joseph Fouché, ministre de la Police générale.

Le dossier conservé aux Archives nationales ne comprend pas la réponse du ministre. On ne sait donc pas si Jean Baptiste Rouvairollis de Rigaud, en 1801, a été rayé de la liste des émigrés. D’autant que comme François Hilaire de Rouvairollis de Rigaud et François Clément Marguerite de Rouvairollis de Rigaud, pour autant qu’on puisse en juger, ledit Jean Baptiste Rouvairollis de Rigaud a définitivement disparu.

Qui était donc ce Joseph Medus, dit « marchand de Belcaire », peut-être coutumier d'une pratique ambulante, et « procureur fondé » de Joseph Thibaud de Rouvairollis de Rigaud, puis de Jean Baptiste Rouvairollis de Rigaud ? Sans doute un homme payé par la famille Rouvairollis pour ses bons services ; d'où un homme qui ne s'embarrassait pas de considérations idéologiques, qui entretenait des relations dans les villages avec des gens de tous bords, et qui se proposait d'ajouter un complément de revenu à son activité marchande ordinaire, vraisemblablement ralentie par la difficulté du temps. Il pourrait s'agir du Joseph Medus, né le 25 février 1761 à Belcaire, marié le 25 février 1788 avec Marie Anne Maury à Belcaire, mort le 26 mai 1826 à Belcaire.

Et François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne ?

Joseph Thibaud de Rouvairollis de Rigaud (1748-1835), dit Joseph Thibaud Villedieu Rouvairollis, qui a effectivement émigré et qui a obtenu à Comus un certificat de résidence « bidon » le 15 messidor an VIII, rentre en France en 1804, se marie et meurt dans son lit en 1835 à Villemagne, dans l'Aude.

Jean Baptiste Rouvairollis de Rigaud, dit Jean Baptiste Rouvairollis Caudeval, dont on ne sait s'il a effectivement émigré ou s'il s'est évaporé dans la nature audoise, et qui a obtenu à Nébias un certificat de résidence probablement « bidon » le 7 nivôse an IX (28 décembre 1800), ne réapparaîtra jamais.

François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne, dont on ne sait s'il a effectivement émigré un temps ou s'il s'est d'emblée évaporé dans la nature audoise, se trouve déclaré mort à Comus le 12 septembre 1795 (26 fructidor an III). Il avait 34 ans.

Dans le cas d'activités contre-révolutionnaires clandestines, aurait-il pu avoir sa base à Comus, et, pour couverture, la rumeur qui le disait émigré en Espagne ou basé dans la région de Collioure ? Ou, perdu de santé par une vie errante, ou assassiné quelque part par des patriotes, est-il venu seulement mourir à Comus ? Ou, y est-il venu pour quérir un certificat de résidence qui lui eût permis de sortir de son statut de « réputé émigré », de retourner à Nébias et à Quillan, et de tenter d'y récupérer ses biens ? La dernière hypothèse est la plus probable.

La lecture du certificat de décès établi le 12 septembre 1795 (26 fructidor an III) par François Sarda, Clément Pelofy et Payre Sarda donne en tout cas à penser que quelque chose ce jour-là n'a pas été dit.

D'après M. de Chantemerle de Vilette, c'est du choléra ou du typhus, dit « fièvre des camps », que François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne est mort avant 1795, probablement en 1794. On ignore toutefois si ce décès est effectivement survenu à Comus. Toujours d'après M. de Chantemerle de Vilette, le certificat de décès établi à Comus est « un faux », fait par François Sarda, maire de Comus, par ailleurs fidèle et en quelque sorte homme lige de la famille de la famille de Mauléon-Narbonne, pour arranger Marie Marguerite de Béon-Cazaux en lui fournissant une preuve de la non-émigration de son époux. La jeune femme a cruellement pleuré de n'avoir pas su que son époux, probablement retourné dans sa région natale par le Sentier cathare, était mort au terme de son voyage de retour, alors, qu'ignorante de ce retour, elle se trouvait à Perpignan, si près de lui. Elle ne se remariera pas.

L'aventure de François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne n'a donc pas été celle de la guerre, ni celle des conspirations, mais, plus radicalement, celle de la mort qui advient trop tôt dans une vie bouleversée, quant à elle, par l'avénement de la Révolution, autrement dit par la marche impitoyable de l'Histoire. Ladite aventure en tire une sorte d'exemplarité tragique.


  1. Français 31563-31776 (cote). Collection Chérin. Cote : Français 31694 (Chérin 132). Mascé-Maussion. Mauléon....↩︎

  2. Cf. Christine Belcikowski, Les deux enfants de Marie Marguerite de Béon-Cazaux.↩︎

  3. Cf. BnF. Les Essentiels. Les francs-maçons et la Révolution française.↩︎

  4. Cf. concernant le fief de Caramany, qui fait partie des autres places de François Savary Suzanne Emmanuel de Mauléon-Narbonne, Bernard Caillens, Les moulins de Caramaing-3.↩︎

  5. Cf. AD11. Sous-série 1Q. Fonds de l'administration des domaines. 1Q15-1Q20. Biens de première et de deuxième origine. Estimation, séquestre, vente : instructions et correspondance reçues par les administrations de districts. 1790-an IV. 20 District de Quillan, 1790-an IV. 1Q21-1Q23 Biens meubles de première et de deuxième origine, mobilier national. Estimation, séquestre, vente : instructions, états et correspondance reçue par l’administration centrale du département. 1792-an VI. 21 Biens meubles, 1792-an VII. 718-719 Mauléon [Élisabeth Pétronille de Mauléon-Narbonne] et Savary-Mauléon : biens à Brenac, Nébias, Puivert et autres lieux des districts de Limoux et de Quillan, dans les départements de l’Ariège et des Pyrénées-Orientales, 1759-an X et s. d. 718 1759-an V. 719 an VI-an X et s. d. 1076 Mauléon [Élisabeth Pétronille de Mauléon-Narbonne] et Savary-Mauléon, émigré (biens saisis dans le district de Quillan et le bureau de Saint-Paul-de-Fenouillet), 1775-an X. Etc.↩︎

  6. Cf. Christine Belcikowski, À Caudeval et à Limoux. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. Après 1789, que sont-ils devenus ?↩︎

  7. L.F. Jauffret. Histoire impartiale du procès de Louis XVI, ci-devant roi des Français. Tome VII, p. 56. Au Bureau du Journal de Perlet. Paris. An II (1793).↩︎

  8. Archives nationales. Cote : F/7/4893/2. Dossier 20. Cf. aussi Christine Belcikowski, Des nouvelles de Jean Baptiste Rouvairollis, ancien cadet gentilhomme au bataillon auxiliaire des troupes des colonies en 1782.↩︎

  9. Cf. Christine Belcikowski, À Caudeval et à Limoux. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. Après 1789, que sont-ils devenus ?↩︎

  10. Cf. Christine Belcikowski, En 1782, dans la famille Rouvairollis… Le Sieur Caudeval (de…), cadet gentilhomme au bataillon auxiliaire des troupes des colonies ; Joseph Thibaud Villedieu Rouvairollis rentre de Russie.↩︎

  11. Histoire impartiale du procès de Louis XVI, ci-devant roi des Français. Tome VII, p. 61. Au Bureau du Journal de Perlet. Paris. An II (1793).↩︎

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