Sprites
Phosphènes, phalènes, menus fildeféristes
et autres sprites
qui flambez dans les yeux de la nuit,
voici qu’à vous voir ainsi tournoyer rouge
le nuit me remène l’histoire d’Élie
qui est monté au ciel
dans son char de feu.
Drôle de pensée,
et drôle de véhicule,
du genre qu'on ne voit pas sur le cours
où passent à grand charroi,
de crépuscule en crépuscule,
poids lourds, autobus et trains de bois,
et où la suie fait aux maisons
des litres qu'on dirait funéraires.
καὶ ἐγένετο αὐτῶν πορευομένων ἐπορεύοντο καὶ ἐλάλουν, καὶ ἰδοὺ ἅρμα πυρὸς καὶ ἵπποι πυρὸς καὶ διέστειλαν ἀνὰ μέσον ἀμφοτέρων, καὶ ἀνελήμφθη Ηλιου ἐν συσσεισμῷ ὡς εἰς τὸν οὐρανόν. 1
« Ils parlaient ainsi en marchant, et voici qu'un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre ; puis, Élie fut ravi dans un tourbillon comme on en voit au ciel. »
Gustave Doré, Élie emporté dans le char de feu, détail.
Que peut-il faire pour nous,
le bon Élie,
loin des cours de la petite ville,
loin des prés, des monts, des nuages,
loin du monde sublunaire,
loin des autres mondes encore,
les possibles et les compossibles,
et les impossibles aussi ?
C'est trop loin !
Adieu veau, vache, cochon, couvée !
Adieu, prophéties ! Adieu, miracles !
Élisée, son fils, reste, comme nous,
larigot, sur le carreau.
Et il s'en va gratter un Millionnaire.
Ah ! la corne d'abondance du bureau de tabac !
Phosphènes, phalènes, phoscars
et autres sprites mirobolants
🝇 🝳 𞡎 𖨞 𖥡 𖤬 𓇘 𒑋 𑿱 𑵱 𑿃 𑱢 🜪
qui flambez dans les yeux de la nuit,
préservez-nous de la tristesse des soirs d'hiver
et de la solitude des cieux qui demeurent, là-haut,
fermés à nos vœux.
Pierre Giguet et Autres Traducteurs, La Septante Grec-Français, 4 ROIS 2:11, ThéoTex, 2014, p. 312.↩︎