En février 1304, délaissement de maisons au bord de la rue qui conduit au pont sur l'Hers
L'an mille trois cent quatre de l'incarnation du Seigneur, le roi Philippe régnant, le lundi après la fête de la purification de la Sainte Marie de février, annonce a été faite à tous, présents comme futurs, de ce que nous, Donatus Azemarii forgeron, Bernardus Gastonis, Petrus Molas, Iohannes Marescalli, Iohannes Molas, et Iohannes de Lacosta, tous habitants de la ville de Mirepoix, gracieusement (gratis), en notre nom et au nom de nos héritiers et de leurs successeurs, présents et futurs, et conformément à la volonté et avec l'assentiment du Conseil du seigneur noble homme Jean de Levis, seigneur de Mirepoix, et des siens, nous délaissons, abandonnons et quittons, maintenant et pour toujours, tous nos droits, recours (voces) et actions, que nous avons ou devons avoir, ou qui nous appartiennent ou doivent nous appartenir en quelque façon, avec ou sans document écrit (instrumentum), pour cause de la donation qui nous avait été faite par le seigneur Philippus de Riparia, homme d'armes, sénéchal dudit seigneur de Mirepoix, laquelle donation était celle des maisons qui se trouvent situées entre la voie publique qui va vers le pont d'une part, et le cimetière paroissial de la ville de Mirepoix d'autre part ; et ces maisons partaient de la porte dudit cimetière pour aller jusqu'à proximité de la rivière de l'Hers.
Cet abandon et cette cession que nous faisons en termes de liquidation absolue, nous les faisons ainsi de la meilleure façon, de celle que l'on peut dire, écrire, et entendre comme étant la meilleure, car de bonne foi, et à l'usage et à la commodité de toute la communauté de la ville de Mirepoix ; et à votre endroit, sieurs (domini) consuls de ladite communauté de Mirepoix, soit Gasse de Solano, Guillelmus Iaufruni, et Raimundus Garaudi, qui l'acceptez en votre propre nom et au nom de ladite communauté, nous faisons pacte perpétuel de ne rien réclamer après ce qui a été fait ci-dessus, et [nous le faisons aussi à ton endroit] à toi, notaire subscrit, stipulant et acceptant en ton propre nom et le faisant au nom desdits consuls et des membres (homines) de ladite communauté.
Et si cette charte, ou tout autre document écrit, doit être produite devant la justice ou ailleurs contre les consuls et les membres de ladite communauté, à nous et aux nôtres, il ne nous sera pas possible de comparaître, ni de nous opposer auxdits consuls et aux membres de ladite communauté ; nous voudrons au contraire de tout cœur que qu'une telle action soit cancelée car jugé irrecevable, et par suite annulée.
Témoins de cela ont été Rogerius Raynardi, Petrus Stephani de Mazeriis, maître Micahel Marie, Petrus Raimundi Iaufruni de Mirepoix, Huguetus Piscator de Mazeriis, et moi, Raimundus Iohannis, notaire public de la ville et de la terre de Mirepoix qui, sur ordre des susdits, ai écrit cette charte.
Ceci est la transcription du document ci-dessus, faite mot à mot par moi, Guilllelmus Helie, notaire public de Mirepoix, et écrite dans ce livre pour qu'elle continue de valoir à l'avenir. 1
Tentative de localisation du cimetière et des maisons abandonnées ci-dessus, par effet de rapprochement du plan 4, dit « Moulon où sont la maison de M. Simorre, la Trinité et les Houstalets » et du plan 7, dit « Moulon du pont de Raillette jusqu’au ruisseau de Countirou et la rivière de l’Hers », tirés tous deux du compoix de Mirepoix en 1766.
Félix Pasquier, Cartulaire de Mirepoix, tome II, Éditions Privat, Toulouse, 1921, pp. 67-68. Traduction Christine Belcikowski.↩︎