Du grain, de la fleur ni de l'herbe

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À la fin, rien
ne reste du grain,
de la fleur
ni de l’herbe
du passé,
sinon le souvenir
du cri
d’une porte qui se ferme.
À la fin, rien
dans le souvenir
ne s'entend plus
autrement que le bruit de la mer
au fond d'un coquillage,
ni rien ne se voit plus
autrement que le bleu
du manteau de la Vierge
sur l'étiquette d'un flacon
d'eau de Lourdes
oublié depuis des lustres
sur le bois de la cheminée.
À la fin, rien même
du proche,
de l'herbe qu'on vient de couper,
du vent qui joue dans les saules,
du cinéma des nuages,
du jour qui se lève,
du soir qui tombe,
rien ne veut plus
que tu t'en souviennes,
rien ne vaut plus
qui sait ?
que tu t'en souviennes,
ni même
que tu l'oublies.
Le bel été de la vie s'est perdu.
Avec lui, le vif
du poisson dans l'eau,
de l'oiseau qui chante,
et le goût d'échapper !
Les vieux, dit-on ailleurs,
somnolent sous le baobab.
Une porte ouverte
de l'échappée belle ?

Folles avoines, fourrures

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Folles avoines, fourrures
qui dansiez
     au bal du vent
sur notre pas de porte,
la ville, la petite ville
où dans l’été, vous pouvez espérer
la grand'bande, à savoir, deux musettes,
et, parfois, Fagotin, et les marionnettes
,
ne vous aimait pas.
Elle vous a fait couper,
     et la porte est déserte.
De beaux messieurs,
qui ont l'oreille rouge
et le teint bien fleuri

se rêvent encore,
malgré la détresse croissante des temps,
vieux maîtres et possesseurs
de la naturelle foison.
     Ô saison ! Ô foison !
     On la tond !
Dans une rue peuplée
du bruit des lourds camions
roulant vers on ne sait
quelles destinations stygiennes
les pas de porte bercent
     la mélancolie
de n'être plus fourrés
de graminées, barbarées,
laiterons, gratterons,
et autres séneçons,
     herbes folles, pauvres folles,
amies des coccinelles
et du peuple de peu
qui vit, lui, sans souci
du jardin bien peigné,
ni de la raison cartésienne.
L'usage du désherbant
se trouvant désormais interdit,
qu'importe !
on arrache.
     On arrache la vie.
On tient propre.
     Le désert croît.

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