8 août 1318. Comment l'évêque Pierre de Lévis règle un différend entre le seigneur François de Lévis et les consuls de Mirepoix à propos de l'administration du hameau du Cayrol

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Visualisation cartographique des sites du Cayrol (aujourd'hui Cairou) et de la Bastide de Saint André (aujourd'hui La Bastide de Bousignac) sur la carte de Cassini.

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Le 8 février 1314, transaction entre les habitants de Mirepoix et l'administration seigneuriale à propos de la leude sur le vin

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Hommes faisant du vin, Heures de Dunois, Septembre, 1440-1450, British Library, London.

Datée du 8 février 1314, la charte traduite ci-dessous rend compte de la fin du conflit qui a opposé la population de Mirepoix à l'administration seigneuriale à propos du droit de leude exercé par ladite administration sur la vente du vin. On ne manque pas de remarquer au passage que cette population, qui ose contester un droit dont la maison de Lévis n'avait eu de cesse de se réclamer jusqu'alors, se défend avec une belle vigueur. Une femme, Bernarda, épouse d'Arnaldus Guilamini, pour la petite histoire, figure même parmi les contestataires. Le conflit trouve une fin momentanément heureuse via une transaction finalement acceptée « sans dol » par chacune des deux parties.

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En 1313-1314, quand le roi Philippe IV entreprend de soumettre la seigneurie de Mirepoix à un sévère redressement fiscal

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Détail du portrait de Philippe IV (1268-29 novembre 1314) et sa famille, in Fabula romanensis de Calila et Dina, ex hispanico idiomate in latinum a Raymundo de Biterris, Physico, conversa, atque Philippo Pulchro, Francorum Regi, nuncupata, anno 1313, exaratus. Paris, BnF, manuscrit latin 8504. Version numérisée.

Datée de 1313-1314, la grande charte traduite ci-dessous est l'une des dernières du règne de Philippe IV le Bel, onzième roi de la dynastie des Capétiens directs, qui mourra le 29 novembre 1314. Depuis la grave défaite de ses troupes, le 11 juillet 1302 à Courtrai, en Flandre, Philippe IV manque cruellement d'argent pour reconstituer ses troupes et maintenir l'appartenance de Lille et de la Flandre gallicane au royaume de France. Après avoir fait expulser les Juifs et confisquer leurs biens en juillet 1306, puis fait arrêter les Templiers et confisquer leurs biens à partir de d'octobre 1307, Philippe IV entreprend de rechercher et trouver des ressources nouvelles et, à ce titre, d'améliorer le rendement de l'impôt par l'appropriation de la décime, ainsi arrachée à la prérogative du pape, puis par la levée d'une suite de cinquantièmes, imposés aux riches bourgeois et aux villes, puis par des quêtes, exigées de tous à titre d'oblatio, ou don gratuit, et par un renforcement du contrôle du du cens et des tailles, ainsi que des droits de mutation, et autres droits y afférant, prélevés d'abord par l'administration seigneuriale, puis restitués pour partie à l'administration royale, etc. Cet activisme fiscal a valu à Philippe VI, on s'en doute, surtout à la fin de son règne, et spécialement en Languedoc, une impopularité certaine.

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Cavaliers de la nuit

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Ἔνθα πύλαι Νυκτός τε καὶ Ἤματός εἰσι κελεύθων,
καί σφας ὑπέρθυρον ἀμφὶς ἔχει καὶ λάινος οὐδός·
Voici la porte des chemins du jour et de la nuit,
avec son linteau, son seuil de pierre... 1

Cavaliers de la nuit,
cavaliers enterrés,
réveillez-vous de votre long sommeil terrestre,
élancez-vous dans le grand ciel,
et rejoignez là-haut, d'un vol sans poids,
dans les cintres du théâtre magique,
la gloire des constellations !
Je regarde depuis le seuil de ma petite maison
le chemin de la nuit qui s'ouvre
avec un bruit de flûte,
ou de cristal qu'on brise,
puis c'est l'isson, la tête renversée,
le silence bruit, l'heure palpite
sur le fond d'or de l'icône qui s'envole,
et dans ses ailes, ils sont là, les chevaux,
ils s'emportent,
invisibles fourriers du carré noir,
bouche d'ombre
qui s'ouvre au cœur
du parc planté d'étoiles,
et d'aval, au cœur du rêve de la porte,
dont tu fais, dans la perspective redoublée,
à la fois le linteau et le seuil.
Mais qui donc tient les clés
pour ouvrir et fermer ?

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Carré noir dans la constellation de Pégase.

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Kasimir Malevitch, Quadrangle, ou Quadrilatère, ou Carré noir, ou Carré noir sur fond blanc, 1915, Galerie Tretiakov, Moscou.


  1. Poème de Parménide, I, 11-12.↩︎

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