Ruines au soleil couchant

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Guide éternel des égarés,
le soleil te tire vers l'Ouest.
Ne jamais revenir,
te dit la voix qui parle dans ta tête !
Les ombres débordées qui fluent derrière toi,
fantômes de ton âme et de ton corps glorieux,
font cortège à ton pas
invisiblement ralenti.
Comment faire pour rester sensible ?
Tu te souviens pourtant d'un matin qui poignait
derrière une verrière de couleurs,
d'un bouquet de pervenches qui fusait
au bord d'un mur délabré.
Où est la main de grâce qui semait d'abondance
la curiosité, l'insatiable curiosité,
sur les jours de l'enfance ?
Où est l'oiseau kolokolo
qui criait dans les branches
— Va sur les rives du grand fleuve Limpopo.
Cherche là !
Là, c'est bien loin.
Et même ici, c'est loin aussi,
loin du silence qui te vient,
comme l'eau monte dans un puits.
L'eau d'oblivion...
celle du soir qui tombe.
Tast de cette eau nous donne perdicion
Et de tous biens oblivion
.

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Robespierre contre Anacharsis Cloots. V. 1793-1794. Actes d'un réquisitoire implacable

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Le 9 décembre 1793, Anacharsis Cloots publie dans Le Batave une réponse à la Société des Jacobins hollandais qui, depuis Saint-Omer, où ils tiennent leur bureau, lui ont adressé deux exemplaires de son Adresse aux Sans-Culottes bataves, traduite en hollandais :

« Je me nourris de l'orgueil d'avoir marché cinq années dans un sentier scabreux, entre la potence des rois européens et la guillotine des fédéralistes français.

Homme indépendant toute ma vie, mon premier salaire, ce sont les 18 francs du peuple libérateur. Renoncerais-je au plus honorable des services, à des récompenses inappréciables, à nos triomphes immortels, pour accompagner les tyrans et les traîtres à la lucarne de la guillotine ?

Je suis ce que j'ai toujours été, et je finirai comme j'ai commencé, en dépit de tous les émissaires qui calomnient les orateurs dont la loyauté montre au peuple les abîmes d'une paix plâtrée. Les tyrans aux abois veulent terminer la guerre adroitement, et sans évacuer la Gaule-Belgique ; or, pour que cette pacification réussisse, il faut avant tout arracher la langue et la plume au Gaulois Cloots, natif de Clèves, en-deça du Rhin, et par conséquent prussien comme les Gaulois d'Avignon étaient italiens. » (89)

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Robespierre contre Anacharsis Cloots. IV. 1792-1793. Anacharsis Cloots, député de l'Oise à la Convention

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Le 9 septembre 1792, à la tête de plusieurs artistes typographes, Anacharsis Cloots, nouvellement élu député de l'Oise, se présente à la barre de la Convention pour y réclamer la panthéonisation de l'imprimeur Gutenberg.

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Vue du Panthéon en 1792 avec la Renommée en son sommet par Pierre Antoine de Machy (1723-1807).

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Robespierre contre Anacharsis Cloots. III. 1791-1793. D'Anacharsis Cloots, Orateur du genre humain, à Anacharsis Cloots, député de l'Oise à la Convention

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En 1792, Jean Baptiste Cloots, enfin devenu Anacharsis Cloots, toujours « Orateur du genre humain », publie La République universelle ou adresse aux tyrannicides, chez les marchands des nouveautés, « an quatre de la rédemption ». Le texte se trouve immédiatement suivi du Discours qui alloit être prononcé par Anacharsis Cloots au club des Jacobins, lorsque la nouvelle de l'arrestation du roi changea l'ordre du jour. « Nous ne sommes véritablement libres que depuis hier 21 juin [1791] » (24). L'incipit de ce discours, marqué du sceau de l'histoire immédiate, vient éclairer d'un jour décalé le texte qui le précède, et il force de la sorte à la relecture du texte en question.

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Retour de Varennes. Arrivée de Louis Seize à la barrière du Roule, le 25 juin 1791, à Pairs. Conçue par l'architecte Claude Nicolas Ledoux, la barrière du Roule (ou barrière des Ternes) fait partie du mur des Fermiers généraux construit en 1788 autour de Paris. Tableau de Jean Duplessis-Bertaux d'après un dessin de Jean Louis Prieur (1759–1795).

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Robespierre contre Anacharsis Cloots. II. 1789-1791. De Jean Baptiste Cloots, baron du Val-de-Grâce, à Anacharsis Cloots

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Site de l'ancien hôtel de Modène, 48 rue Jacob, Paris, VIe arrondissement. Marc-Guillaume Alexis Vadier, Henri Grégoire, dit l’abbé Grégoire, Louis Prudhomme, directeur des Révolutions de Paris, le général Adam Philippe de Custine, Dominique Joseph Garat, Benjamin Franklin, etc. logent alors dans cette même rue Jacob.

Jean Baptiste Cloots loge désormais en garni, à l'hôtel de Modène, 48 rue Jacob, dans le district des Petits-Augustins, mais il roule carrosse, flanqué de deux domestiques. Il circule, observe. Médiocrement impressionné par la jactance patriotarde de la foule parisienne, mais séduit par la radicalité politique des députés du Club breton, il se rend en Bretagne et s'y alarme du niveau de misère économique et culturelle du petit peuple qu'il y rencontre. De retour à Paris, il devient membre de la Société de la Révolution, version élargie du Club breton, puis membre de la Société des Amis de la Constitution, version élargie de la Société de la Révolution. Sise depuis octobre 1789 rue Saint-Honoré, dans l'ancien couvent des Jacobins, la Société des Amis de la Révolution se trouve bientôt connue sous le nom de Club des Jacobins.

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À Paris, rue Saint-Honoré, le club des Jacobins [ancien couvent des Jacobins], gravure signée Joseph Burn-Smeeton (ca 1815-1890). Cf. G. Lenotre, Paris révolutionnaire, Firmin-Didot et Cie, 1895, p. 317 sqq. : « L'entrée du couvent était formée, sur la rue Saint-Honoré, à l'endroit même où s'ouvre aujourd'hui la rue du Marché-Saint-Honoré, par trois arcades : celle du milieu donnait passage aux voitures ; les deux autres, plus basses, réservées aux piétons, étaient surmontées de niches où se voyaient, à droite la statue de saint Dominique, à gauche celle de sainte Catherine de Sienne. Quand on avait passé sous ce portail, on se trouvait dans une assez vaste cour carrée, au milieu de laquelle s'avançait l'église, appuyée, du côté de l'abside, aux bâtiments du couvent. Ces constructions étaient d'une très grande simplicité : le cloître seul, qui occupait le centre du monastère, avait été l'objet de quelque ornementation : il était même peint à fresques, mais fort dégradé à l'époque de la Révolution. [...]. Les Pères Jacobins offrirent la vaste salle de leur bibliothèque logée dans le comble de l'église et occupant toute la longueur de l'édifice. C'était une longue pièce, bien aérée, bien voûtée, fort éclairée par six hautes fenêtres mansardes, et ornée des portraits de dix-huit religieux célèbres de l'ordre de Saint-Dominique. À chaque extrémité se trouvait un cabinet où l'on renfermait les livres précieux : dans l'une de ces petites salles on avait pratiqué un escalier conduisant au cabinet des livres imprimés sur vélin. [...]. Le décor, on le voit, était loin de ressembler à celui que les artistes ayant illustré les diverses histoires de la Révolution se sont obstinés à nous montrer. Au lieu de la salle basse et enfumée qu'ils nous dépeignent tapissée d'emblèmes révolutionnaires, et où s'entassent, sans ordre, les traditionnels sans-culottes à figures sordides, il faut se représenter une longue galerie garnie dans tout son pourtour de bancs en amphithéâtre : d'un côté, sur une estrade, le fauteuil du président ; au dessous, la table où travaillent les secrétaires, et en face, l'étroite et haute chaire où se place l'orateur. Comme fond au tableau s'estompent, entre les carrés remplis de livres, de graves figures peintes de dominicains, drapés dans leurs robes blanches, de sombres silhouettes de juges aux tribunaux d'inquisition. Même un autel pour dire la messe avait été conservé et se dressait à l'extrémité de la salle du club. »

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