Vivants !

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Venu d’ailleurs, du corps, de l’âme, des confins
du rêve éveillé,
le printemps te souvient d’avoir été
vivant, vivante,
vivants !
ce pluriel te soulève
et dans sa main ailée mûrit déjà
le souffle jaune de l’été
qui vient, viendra
le temps va vite
dès l’instant qu’il s’entr’ouvre
la pensée te vient de façon pulsatile
que tu n’es pas maître, pas maître,
dans ta propre maison
il fait froid ce matin
où se tiennent invisibles les anges veilleurs ?

Vu par Hector Fleischmann, « un avocat de province : M. de Robespierre »

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Essayiste, romancier et historien, né le 27 octobre 1882 à Saint-Nicolas, Flandre-Orientale, Belgique, mort le 4 février 1913 à Paris, Hector Fleischmann dédie l'essentiel de son œuvre à la Révolution française, qu'il admire, y compris dans ses épisodes terribles. Et, en hommage à Robespierre, il choisit de donner à son propre fils le prénom de Maximilien. Cette admiration pour la Révolution française, qui se double d'une grande érudition, vaut à Hector Fleischmann d'être nommé en 1910 à Paris directeur de la Revue des curiosités révolutionnaires.

Dans Anecdotes secrètes de la Terreur, ouvrage publié en 1908 à Paris aux Publications modernes, Hector Fleischmann distille les curiosités suivantes : Le dernier charnier de la Terreur ; Le remords de Mme Tallien ; Cadavres royaux ; Le roman amoureux d'un Capucin ; Une vraie sans-culotte ; La dernière nuit de Fouquier-Tinville ; La légende du verre de sang ; Un régicide en exil [Jacques Louis David] ; Quelques notes sur la vie privée du citoyen Rouget (de Lisle) ; L'homme qui guillotine les statues ; Le travail de Curtius ; Le ménage de M.-J. Chénier [le frère cadet du poète guillotiné] ; Un avocat de province : M. de Robespierre ; Un singulier condamné à mort ; Le vrai marchand de fourneaux ; Où fut enterrée la tête de la princesse de Lamballe ? ; Origine du mot "Sans-culotte" ; Madame Rolland en prison ; Les cadavres de la Madeleine ; Jourdan Coupe-Têtes ; Une séance de magnétisme.

Quand l'érudition se fait passionnante à l'instar du roman... Lisez donc les Anecdotes secrètes de la Terreur d'Hector Fleischmann !

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Vu par Pierre Michon, Robespierre parmi les Onze

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I. Les onze membres du Grand Comité de salut public

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De gauche à droite : Jacques Nicolas Billaud, puis Billaud-Varenne (La Rochelle, 23 avril 1756–3 juin 1819, Port-au-Prince ; Lazare Nicolas Marguerite Carnot (Nolay, Côte-d'Or, 13 mai 1753-2 août 1823, Magdebourg, Prusse) ; Pierre Louis Prieur, dit Prieur de la Marne (Sommesous, Marne, 1er août 1756-30 mai 1827, Bruxelles) ; Claude Antoine Prieur-Duvernois, dit Prieur de la Côte d'Or » (Auxonne, Côte-d'Or, 22 décembre 1763-11 août 1832, Dijon).

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De gauche à droite : Georges Auguste Couthon (Orcet, Puy-de-Dôme, 22 décembre 1755-28 juillet 1794, Paris) ; Maximilien Marie Isidore Robespierre (Arras, 6 mai 1758-28 juillet 1794, Paris) ; Jean Marie Collot, dit Collot d'Herbois (Paris, 19 juin 1749-8 juin 1796, Cayenne, Guyane) ; Bertrand Barère, dit Barère de Vieuzac (Tarbes, 10 septembre 1755-13 janvier 1841, Tarbes.

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De gauche à droite : Jean Baptiste Robert Lindet (Bernay, Eure 2 mai 1746-16 février 1825, Paris ; Louis Antoine de Saint-Just (Decize, Nièvre, 25 août 1767-28 juillet 1794, Paris) ; André Jeanbon, dit Jeanbon Saint-André (Montauban, 25 février 1749-10 décembre 1813, Mayence.

De septembre 1793 à juillet 1794, les onze membres du Grand Comité de salut public ont eu pour fonction de proposer les lois et de nommer les représentants en mission. Ils se réunissaient au palais des Tuileries, rebaptisé pour l'occasion Palais national, au deuxième étage du pavillon de Flore, rebaptisé lui-même pavillon de l'Égalité. Les fenêtres donnaient sur le jardin.

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Comité central de salut public, an IIème de L'assassinat Libéral ! ! ! !, aquarelle anonyme.

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Vue par François René de Chateaubriand, la chute de Robespierre

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Le 14 juillet 1789, François René de Chateaubriand est témoin de la prise de la Bastille avec ses sœurs Julie et Lucile.

« J'assistai, comme spectateur, à cet assaut contre quelques invalides et un timide gouverneur (1) : si l'on eût tenu les portes fermées, jamais le peuple ne fût entré dans la forteresse. Je vis tirer deux ou trois coups de canon, non par les invalides, mais par des gardes-françaises, déjà montés sur les tours. De Launey, arraché de sa cachette, après avoir subi mille outrages, est assommé sur les marches de l'Hôtel de Ville ; le prévôt des marchands, Flesselles (2), a la tête cassée d'un coup de pistolet » (3).

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De gauche à droite : Bernard René Jourdan, marquis de Launay (1740–14 juillet 1789, Paris, assassiné) ; Jacques de Flesselles (Paris, 1730-14 juillet 1789, Paris, assassiné).

Le 22 juillet 1789, François René de Chateaubriand est témoin d'un spectacle plus horrible encore.

« J'étais aux fenêtres de mon hôtel garni avec mes sœurs et quelques Bretons ; nous entendons crier : "Fermez les portes ! fermez les portes !" Un groupe de déguenillés arrive par un des bouts de la rue ; du milieu de ce groupe s'élevaient deux étendards que nous ne voyions pas bien de loin. Lorsqu'ils s'avancèrent, nous distinguâmes deux têtes échevelées et défigurées, que les devanciers de Marat portaient chacune au bout d'une pique : c'étaient les têtes de MM. Foullon (4) et Bertier (5). Tout le monde se retira des fenêtres ; j'y restai. Les assassins s'arrêtèrent devant moi, me tendirent les piques en chantant, en faisant des gambades, en sautant pour approcher de mon visage les pâles effigies. L'œil d'une de ces têtes, sorti de son orbite, descendait sur le visage obscur du mort ; la pique traversait la bouche ouverte, dont les dents mordaient le fer... » (6)

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De gauche à droite : Joseph François Foullon, dit Foulon de Doué, baron de Doué (Saumur, 1715-22 juillet 1789, Paris, assassiné) ; Louis Bénigne François Bertier de Sauvigny (Paris, 1737 22 juillet 1789, Paris, assassiné).

En 1791, sur le conseil de Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, ex-ministre de Louis XVI, François René de Chateaubriand s'embarque pour l'Amérique où il reste jusqu'en 1792. Le 15 juillet 1792, il se rend avec son frère à Coblenz où tous deux se mettent au service de l'armée des Princes. Grièvement blessé au siège de Thionville (24 août 1792-16 octobre 1792), François René de Chateaubriand émigre ensuite à Londres où il arrive le 21 mai 1793 et d'où il ne regagnera la France qu'en 1800.

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Jean Duplessis-Bertaux (1747-1818), dessinateur, Alfred Martin, graveur (1839-1903), La charrette des suppliciés ou La bière des vivants, gravure extraite de La Démagogie en 1793, ou Histoire, jour par jour, de l'année 1793 de Charles Aimé Dauban, Paris, H. Plon, 1868.

C'est à Londres que François René de Chateaubriand apprend la mort de Jean Baptiste Auguste de Chateaubriand, son frère, d'Aline Thérèse Le Peletier de Rosanbo, sa belle-sœur, de Louis Le Peletier de Rosanbo, ex-président à mortier, père de Thérèse Aline, de Marguerite Thérèse de Lamoignon de Malesherbes, fille de Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes, épouse de Louis Le Peletier de Rosanbo et mère de Thérèse Aline, tous guillotinés le 22 avril 1794.

François René de Chateaubriand entreprend alors la rédaction de son premier livre, L’Essai historique, politique et moral, sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la révolution françoise. Publié à Londres le 18 mars 1797 et « dédié à tous les partis », l'ouvrage passe d'abord inaperçu. Il ne connaîtra un début de fortune critique qu'à partir de 1826, date à laquelle Chateaubriand, devenu entre temps célèbre, en publiera chez l'éditeur Ladvocat une nouvelle version annotée, d'où éclairée par le temps qui a passé.

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Le 9 Thermidor vu par Alfred de Vigny en 1832 dans Stello ou les Diables bleus

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Dans Les consultations du Docteur Noir. Première consultation, Stello ou les Diables bleus, roman publié par Alfred de Vigny (1797-1863) en 1832, le Docteur Noir raconte successivement à Stello , double possible de Vigny, trois histoires, dont la dernière et la principale s'intitule « Une histoire de la Terreur » (1). « Quel est ce Docteur noir ? je ne le sais guère », dit l'auteur (2). S'agit-il du Diable ?

Dans « Une histoire de la Terreur », le Docteur Noir rapporte à l'intention de Stello comment, s'étant rendu chez Robespierre à la demande du vieux Louis de Chénier, il a tenté d'obtenir la libération du fils aîné de ce vieux Monsieur, le poète André Chénier, alors enfermé à la prison Saint-Lazare ; et comment, présent à cet entretien, le dramaturge Marie Joseph Chénier, fils cadet du même vieux Monsieur, a non seulement ruiné la tentative de sauvetage de son frère aîné, mais attiré sur lui la foudre de Robespierre pour avoir défendu la supériorité de la Poésie sur la Vertu. André Chénier est guillotiné le 7 thermidor an II (25 juillet 1794). Afin de sauver Marie Joseph Chénier de la guillotine qui le menace lui aussi, le Docteur Noir le cache dans sa maison, où réside également Blaireau, qui est son domestique le soir, et qui, quoique retraité pour cause de blessure dans l'armée de l'Ancien Régime, a repris son service de cannonier le jour.

« Quatre-vingt-quatorze sonnait à l'horloge du dix-huitième siècle, quatre-vingt-quatorze, dont chaque minute fut sanglante et enflammée» (3). Au chapitre XXXVI d'« Une histoire de la Terreur », initulé « Un tour de roue », le Docteur Noir se rémémore les journées du 8 et du 9 Thermidor. Alfred de Vigny a puisé sa documentation dans les archives et mémoires du temps (4).

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