Maximilien de Robespierre et Jacques Louis David vus par Jean-Luc Seigle en 2004

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De gauche à droite : Jacques Louis David, autoportrait, 1794 ; Maximilien de Robespierre au matin du 10 thermidor an II, par André Émile Larcher (actif entre 1879 et 1896).

Jean-Luc Seigle (Clermont-Ferrand, 1955-2020, Caen), romancier, scénariste, dramaturge, évoque en 2004 dans Le sacre de l'enfant mort la vie et l'œuvre de Jacques Louis David après le le 27 janvier 1816, date de l'exil à Bruxelles auquel le peintre se trouve obligé par son passé de Conventionnel régicide. Hanté par le souvenir de Robespierre, dont il fut un proche et qu'il estime avoir trahi pour n'être pas mort avec lui le 10 Thermidor et pour avoir peint ensuite le Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804, Jacques Louis David cherche, en brossant en 1822 une deuxième version du Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine... à percer le secret du lien qu'il continue d'entretenir avec l'Incorruptible disparu.

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Robespierre vu par Julien Gracq en 1947, puis dans un inédit de 2000

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De gauche à droite : Julien Gracq (1910-2007) ; incipit du manuscrit du discours de Robespierre du 26 juillet 1794 —son dernier discours.

Robert [Pierre] Desnos et autres sectateurs de la révolution surréaliste des années 1920 ont vu en la personne de Robespierre une figure des puissances du rêve — « Nous sommes tous à la merci et nous nous devons de subir son pouvoir à l'état de veille » — et l'un de ces prophètes qui « dirigent aveuglément les forces de la nuit vers l'avenir, l'aurore parle par leur bouche, et le monde ravi s'épouvante ou se félicite » (1). C'est avec ravissement que le Corsaire Sanglot, double imaginaire de Robert [Pierre] Desnos, « assiste aux guillotinades de la Terreur. Et c’est la procession des admirables et des méprisables. Le bourreau, d’un geste renouvelé et toujours identique à lui-même, soulève des têtes tranchées. Têtes d’aristocrates ridicules, têtes d’amoureux pleines de leur amour, têtes de femmes qu’il est héroïque de condamner. Mais, amour ou haine, pouvaient-elles inspirer d’autres actes. Une montgolfière de papier passe légèrement au-dessus du théâtre révolutionnaire. Le marquis de Sade met son visage près de celui de Robespierre. Leurs deux profils se détachent sur la lunette rouge de la guillotine et Corsaire Sanglot admire cette médaille d’une minute » (2).

Sans avoir jamais appartenu au mouvement surréaliste, Julien Gracq, dans les années 1940, s'en est rapproché, et il développe alors, concernant « ce qui donne à la figure de Robespierre son rayonnement sans égal », un discours comparable à celui d'André Breton et des siens. Mais, soixante ans plus tard, son discours a changé. En la personne d'un Robespierre, « l'amant si distingué de la République et de la vertu », Julien Gracq ne voit plus que « l'Ubu de la guillotine ».

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Robespierre vu par Gaston Crémieux en 1871

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Gaston Crémieux (Nîmes, 22 juin 1836-20 novembre 1871, Marseille), avocat, journaliste, écrivain, est l'auteur d'une tragédie en cinq actes et en vers intitulée Le 9 Thermidor. Il s'agit d'une œuvre posthume, rédigée en prison avant la mort de son auteur, fusillé le 20 novembre 1871 sur l’ordre du gouvernement de la troisième République pour avoir présidé la Commune de Marseille et appelé en mars 1871, du haut du balcon de l'Hôtel départemental, à la solidarité de Marseille avec la Commune de Paris. (1)

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Gaston Crémieux (Nîmes, 22 juin 1836-20 novembre 1871, Marseille, fusillé), in Recueil. Figures et scènes de la Commune de Paris, photographie Eugène Appert (1830-1891), 1871-1873 ; Maximilien de Robespierre (Arras, 6 mai 1758- 28 juillet 1794, 10 thermidor an II, Paris, guillotiné), estampe anonyme, château de Versailles.

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En 1873, un éloge paradoxal de Robespierre par Jules Barbey d'Aurevilly

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Jules Amédée Barbey d'Aurevilly (Saint-Sauveur-le-Vicomte, Manche, 2 novembre 1808-23 avril 1889, Paris), issu d’une ancienne famille normande catholique, paysanne et contre-révolutionnaire, anoblie en 1756, devenue par la suite proche des chouans, s'illustre d'abord par une vie de dandy romantique, puis retourne à la foi de son enfance à partir de 1845. Parallèlement à son œuvre littéraire, dont la postérité tient Les Diaboliques (1874) pour son chef d'œuvre, il devient sous le sobriquet de « connétable des Lettres », un critique littéraire et un polémiste redouté. Émule des penseurs contre-révolutionnaires, de ceux qu'il nomme des « hommes supérieurs » ou des « prophètes du passé » — Joseph de Maistre, Louis de Bonald, François René de Chateaubriand, Félicité de Lamennais et Antoine Blanc de Saint-Bonnet —, « il ne cesse de déplorer l’éclatement de l’après 1789, tout en demeurant fasciné par cet éclatement, ne pouvant dès lors écrire que par subversion, pour renverser les signes et les discours révolutionnaires » (1).

Après avoir signé le 10 mai 1871 le traité de Francfort qui met fin à la guerre avec l'Allemagne, puis écrasé l'insurrection de la Commune de Paris, Adolphe Thiers est élu président de la République le 31 août 1871. Partisan d'une « république conservatrice », il se heurte rapidement à la majorité monarchiste de la Chambre. Le 27 avril 1873, Charles de Rémusat, ministre des Affaires étrangères et ami d'Adolphe Thiers, se présente à la députation à Paris et il est battu par Claude Désiré Barodet, républicain progressiste, anticlérical notoire, qui a mené campagne contre le candidat du gouvernement. Adolphe Thiers voit dans la défaite de Charles de Rémusat un désaveu de sa politique. Il démissionne de la présidence de la République le 24 mai 1873.

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