Maison obscure...

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Maison obscure…
maison de nœuds, de nerfs,
de sang et d’os,
abritée du soleil.
C’est la tienne.
Les arbres ont trop poussé.
Les violettes grouillent, grasses,
sous l’ombrage,
et un buis, tout petit, s’y attarde,
ignoré jusqu’ici des chenilles.
Maison obscure…
maison de dols, de deuils,
d'alarmes,
hantée de mauvais rêves.
C’est la tienne.
Les armoires débordent de secrets mal vécus,
vieilles noix qu’on écrase en marchant,
comme des vesses de loup,
dont ne sort, sous le pied, qu’une poudre fumeuse.
Il n’y a plus de loups derrière les armoires,
quand on est vieux,
crois-tu.
Garde-toi bien quand même...
Ils sont toujours là…
solubles dans l’air…
patients…
sûrs de leurs fins...
sûrs de leur droit…
— Quel droit ?
La vie va sans droit…

Fabre d'Églantine, Louis Pierre Dufourny et Jean Baptiste Sambat au café Corazza

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Classé dans : Histoire Mots clés : aucun

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Galerie Montpensier, siège du café Corazza, et jardins du Palais-Royal, estampe anonyme, avant 1789. Àprès 1789, les ci-devant jardins du Palais-Royal deviennent jardin de la Révolution, puis jardin-Égalité.

En 1787, après avoir loué l'emplacement au baron Charles Jean Goury de Champgrand, lieutenant-colonel de dragons, homme de lettres, ami du duc d'Orléans, Luc Charles Joseph Corazza, noble d'origine gênoise, ouvre sous les arcades 7 à 12 du Palais-Royal le café du même nom. À partir de 1789, le café Corazza draine parmi sa clientèle bon nombre de Jacobins, qui se plaisent à venir y déguster, après les séances de l'Assemblée ou de leur club des Amis de la Constitution, des glaces au marasquin. Pierre Jean Berthold de Proli [cf. infra], ami du baron de Champgrand, occupe un somptueux appartement au-dessus du café Corazza. Au sous-sol se trouve une salle de bal, surnommée alors le Pince-Cul.

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Fabre d'Églantine et Jean François Collin d'Harleville

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Philippe François Nazaire Fabre, dit Fabre d'Eglantine, par Jean-Jacques Frilley (1850), d'après François Bonneville et Achille Devéria ; Jean François Collin d'Harleville, par Jean-Jacques Karpff (1770-1829).

Le 22 février 1790, après une carrière d'auteur dramatique resté jusqu'alors médiocrement apprécié, Fabre d'Églantine fait jouer à la Comédie-Française Philinte de Molière, ou La suite du Misanthrope, comédie en cinq actes et en vers qui lui vaut son premier et seul vrai grand succès. Jean Jacques Rousseau regrettait que, dans son Misanthrope, Molière n'ait pas imprimé « un tel changement à son plan que Philinte entrât comme acteur nécessaire dans le nœud de la pièce, en sorte qu’on pût mettre les actions de Philinte et d’Alceste dans une apparente opposition avec leurs principes » (1). Fabre d'Églantine, lui, a opéré ce changement dans son Philinte et composé de la sorte une pièce conçue pour faire écho aux aspirations révolutionnaires du public de 1790. Il est à cette date membre du club des Cordeliers, ami de Georges Jacques Danton, de Guillaume Marie Anne Brune, le futur maréchal, et du journaliste Louis Marie Stanislas Fréron, lui aussi futur député à la Convention.

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Fabre d'Églantine, Le Philinte de Molière, ou La suite du Misanthrope, comédie en cinq actes et en vers, représentée au Théâtre François, le 22 février 1790, Paris, chez Prault, imprimeur du Roi, 1791.

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Retour sur Anacharsis Cloots. Anacharsis Cloots en personnage de la crèche de Noël 1792

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En janvier 1793, Jean Marie Girey-Dupré (1769-21 novembre 1793, guillotiné), ex-sous-bibliothécaire à la Bibliothèque royale, Girondin déclaré, directeur éditorial du Patriote français, le journal de Jacques Pierre Brissot, puis fondateur du journal La légende dorée, publie dans La Chronique de Paris un Noël qui vise certains Conventionnels et qui, après les massacres de Septembre et l'élection des députés à la Convention, dans un climat politique délétère, marqué par l'intensification de la lutte entre les Girondins et les Jacobins, fait florès. Jean Marie Girey-Dupré sera guillotiné le 21 novembre 1793, avec Gabriel Nicolas François de Boisguion, un ami Girondin. Cf. Christine Belcikowski, À propos du carnet de Robespierre, III.3.1. Jean Marie Girey-Dupré et Gabriel Nicolas François de Boisguion.

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21 novembre 1793. Exécution de Jean Marie Girey-Dupré. Liste générale et très-exacte des noms, âges, qualités et demeures de tous les conspirateurs qui ont été condamnés à mort par le tribunal révolutionnaire établi à Paris par la loi du 17 août 1792, tome 1, Paris, chez tous les Libraires et Marchands de Nouveautés, 1794, p. 17.

Destiné à verser le ridicule sur les « faux patriotes », le Noël de Jean Marie Girey-Dupré se disait sur l’air des Bourgeois de Chartres (1).

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