Ventenac au XVIIIe siècle, une paroisse « trop éloignée »

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Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 13. Cliquez sur les images pour les agrandir.

« Minute des registres des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse de Saint Martin de Ventenac et de Saint Jean du Bousquet, son annexe, sur papier commun pour l’année mille sept cent quarante et un, pour être remis au greffe du juge royal de Limoux conformément à l’ordonnance, sans que ledit papier ait été paraphé ni coté par aucun lieutenant général ou officier du bailliage, parce que ladite paroisse est trop éloignée dudit siège et qu’il n’y a personne commis à cet effet ; c’est pourquoi ledit curé, pour ne point encourir les peines portées par la déclaration de sa majesté, supplie le procureur du roi de commettre à cet effet une personne pour parapher lesdits registres, en faire la recepte et en donner la décharge, poser la remise, et ce apportée de ladite paroisse vu l’éloignement dudit ressort.
Gautier Curé de Bentenac (sic). ((Bentenac, pour Ventenac. Il s’agit là, en Ariège, de la prononciation du temps, proche encore de la prononciation espagnole.))

1. Un village « trop éloigné du ressort de Limoux »

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Ci-dessus : Ventenac. Saint-Martin.

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Ci-dessus : Ventenac. Saint-Martin. Eglise Saint Martin.

En 1741, l’Abbé Gautier, curé de Ventenac, se plaint de ce que les registres de sa paroisse ont été « trop oubliés du baillage », de telle sorte que ceux-ci n’ont « pas été paraphés ni cotés par aucun lieutenant général ou officier général du baillage », en raison, ajoute-t-il, de « l’éloignement du ressort de Limoux. »

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Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 213.

A partir de janvier 1752 ((Vue 69.)), l’Abbé Gautier, qu’on devine vieux et malade à son écriture qui se défait, se trouve remplacé par l’Abbé Boulanger, vicaire. Le 9 octobre 1758 ((Vue 118. Cf. Archives dép. de l’Ariège. 21 janvier 1758. Fol. 27 : Présentation de Maître Louis Compans, prêtre du diocèse de Pamiers, pour la cure de Ventenac.)), l’Abbé Compans succède à l’Abbé Gautier en tant que curé de Ventenac et de son annexe du Bousquet. En septembre 1774, quoi qu’il en soit, la situation dont se plaignait l’Abbé Gautier, semble n’avoir guère changé. Faute d’avoir reçu le registre dédié à l’enregistrement des actes de baptême, l’Abbé Compans se plaint d’avoir à consigner lesdits actes sur le registre des mortuaires.

Et fin novembre de la même année 1774, le bon Abbé Compans consigne encore cette parole d’impatience :

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Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 224.

« Depuis le temps que je remets sur le registre mortuaire les baptêmes et mariages, ni le greffier a pu et dû s’en apercevoir et m’envoyer deux feuilles pour les b[aptêmes] et m[ariages]. »

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Situé à environ onze lieues de Limoux, le village de Ventenac comprend sur un territoire étendu, dans un fond de vallée aux versants montueux et boisés, dont l’un suspendu à l’ouest au-dessus du Crieu, trois hameaux principaux : Saint-Martin, le Moulin, Parent ; une vingtaine de lieux-dits : Coummelongue, Enserres, Guinot, Jeanparent, Joffres, Lamole, le Bousquet, le Mandre, les Bessouils, Lestargues, Maffe, Mallevielle, Meriat, Montrouch, Pastouret, Rescanieres, Riquet, Sarnac, Sartrou, Seguela ; et trois écarts encore : Berc, le Clos d’eau, Seigneurix. Le premier relevé de population dont on dispose indique qu’en 1793, la commune comptait 525 habitants.

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Le curé, ou son vicaire, a fort à faire sur un tel territoire. Le registre paroissial débute en 1738. On y trouve consignés les baptêmes, mariages, sépultures, qui ont lieu à l’église et au cimetière Saint Martin, ou à l’église et au cimetière du Bousquet.

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Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 266.

De 1738 à 1789, trois curés se succèdent à Ventenac : il s’agit de l’Abbé Gautier, relayé de 1752 à 1758 par l’Abbé Boulanger, vicaire ; puis de l’Abbé Compans, de 1758 à 1786 ; puis de l’Abbé Calvet. Tous font écrivent de façon lisible et maîtrisent l’essentiel de la grammaire française, même si l’Abbé Compans hésite entre « je baptisai » ((Vue 224 par exemple.)) et « je baptisa » ((Vue 266 par exemple)), penchant de plus en plus au fil du temps pour le « je baptisa ». En 1786, l’arrivée de l’Abbé Calvet met heureusement fin à cette conjugaison litigieuse, au profit de la formule moins risquée : « est né(e) et a été baptisé(e) ».

2. Ventenac, un village où, jusqu’en 1749, personne, hormis le curé, « ne sçait signer »

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Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 31.

Dans la partie du registre paroissial qui court de 1738 à 1749, le retour de la formule « qui n’ont sceü signer », ou encore « requis de signer, ont dit ne sçavoir », produit de page en page une triste impression. Même le « Sieur Guillaume Cabanié », dit « laboureur » ou « travailleur », époux de « Demoiselle Fraiche » (originaire de Foix), ne signe pas lors du baptême de son fils Jean Baptiste, le 15 juillet 1743 ((Vue 31.)). Et quand, le 23 mars 1744, Dame Antoinette de Lasbordes, du château de Rogles, est marraine de la petite Antoinette Delpech, comme elle se fait représenter par Paule Lafont, « fille de service », l’acte de baptême ne mentionne pas de signature non plus ((Vue 36.)).

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Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 62.

C’est en date du 17 novembre 1749 seulement que l’Abbé Gautier signale dans le registre de l’église Saint Martin une première signature autre que la sienne, en l’occurrence celle de Laurent Charri, parrain de Françoise Cabanié, fille de Jean Cabanié et de Pétronille Charri, habitants de Seigneurix. « Le parrain a signé, et non la marraine, faute de sçavoir ». Ladite signature toutefois ne figure pas sur le registre-même, qui, de 1738 à 1789, n’en comporte physicaliter aucune autre, hormis celles des différents curés.

A partir de 1750, l’Abbé Gautier se contente d’ajouter à la fin des actes qu’il enregistre, la mention « l’office fait par moi », assortie de sa seule signature. En 1752, l’Abbé Boulanger, vicaire, reprend sans la même formule. En 1753, il reconduit la formule, « ont déclaré ne sçavoir signer », ou « qui n’ont sceü signer ». A partir de 1754, il marque tantôt, « en foy de ce, Boulanger, vicaire », ou « l’office fait par moi », sans autres précisions ; tantôt, « ont déclaré ne sçavoir signer ». A partir de mars 1758, l’Abbé Compans use tantôt, de la clausule « en foy de ce » ; et tantôt, plus rarement, de la clausule « ont dit ne savoir ». A noter que par trois fois, en 1759 et en 1760, lors du mariage d’Antoine Alard (Ventenac) et de Françoise Dunac (Roquefixade) ((Vue 120.)), puis lors du mariage de François Leugé (moulin de Ventenac) et de Paule Catala (Engraviès) ((Vue 124.)), puis encore lors du mariage de Jean Laguerre et de Maris Cos (Montferrier) ((Vue 125.)), il signale qu’ont « signé ceux qui ont sçu ». A partir de 1786, l’Abbé Calvet n’use plus que des deux formules suivantes : « en foy de ce », le plus souvent ; « en foy de ce illitérés », plus rarement. Si le « en foy de ce » vaut pour les actants alors signataires, on peut en déduire que la proportion d’illitérés a fortement diminué à la fin du XVIIIe siècle dans la communauté de Ventenac.

3. Ventenac, un village sans présences nobles ni bourgeoises

Concernant la population de Ventenac, de 1738 à 1752, le registre paroissial ne mentionne que des brassiers, des travailleurs, des « laboureurs », et un meunier. A partir de 1750, il mentionne également à Ventenac la présence d’un charbonnier (Jean Ramone), d’un tisserand, d’un cardeur, d’un tailleur, d’un maréchal, d’un chirurgien, de plusieurs métayers, et d’un nombre croissant de ménagers, indice de progrès dans l’accès à la propriété, témoin par là d’une certaine élévation du niveau de vie à la fin du XVIIIe siècle. Le même registre paroissial signale en 1762, pour la première fois, le statut de Jean Estèbe, dit Figarel, consul, et celui de Pierre Alard, syndic. Etablis majoritairement à Seigneurix, les Alard, Cabanié, Darnaud (chirurgien), Delpech, Estèbe, Fabre (maréchal), Laugé (meunier), Marceron, Parent, Rescanières, Roubichou, Sourry, constituent une sorte de notabilité villageoise.

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5 juin 1777. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 227.

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26 juin 1777. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 229.

Tous, ou presque tous les hommes de Ventenac, et quelques femmes aussi, portent encore des surnoms, pittoresques, mais surtout nécessaires en raison des homonymies fréquentes : Abal, Barraquoi, Bergue, Berol, Bisol, Cajoc, la Cajoque, Cantou, Chimbou, Chory, Ferruche, Figarel, Furguet, Gouille, Labosse, Levatou, Marché, Mengurette, Miquielou, Moussu (Guillaume Alard), Petiole, le Poubil, Philosophe (Guillaume Parent et Paul Parent, son fils), le Rat (Jean Alard), Roubi, Sabatié, Sargaille, Sentou, Tailluquet, Terrail, etc.

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La communauté pratique largement le mariage endogamique. Les membres de sa petite notabilité développent plus souvent, quant à eux, des stratégies de mariage dans le champ de la contrée environnante. Les conjoints ou conjointes se recrutent alors à Arvigna, Calzan, Dalou, Dun, Engraviès, Freychenet, les Issards, Malléon, le Merviel, Montferrier, Roquefixade, le Carla de Roquefort, Leychert, Lieurac, Lordat, Nalzen, Pradettes, Rieucros, Saint-Amadou, Saint-Jean de Verges, Saint-Julien de Gras-Capou, le Sautel, Segura, Villeneuve d’Olmes.

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Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 114.

Le 7 février 1758, Guillaume Rescanières, fils de Jean Rescanières, ménager, se distingue en épousant Marie Galy, fille de Pierre Galy, ménager, habitant d’Albi.

Pierre Darnaud, quant à lui, chirurgien ((En 1788, Pierre Dranaud sera dit « Maître en chirurgie ». Vue 276.)), fils de Jean Darnaud, chirurgien ((Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le statut social du chirurgien, dit aussi « chirurgien-barbier », demeure largement inférieur à celui du médecin.)) épouse à Ventenac Anne Fabre, fille du maréchal-ferrant ((Au XVIIIe siècle, le maréchal-ferrant, dont les services sont indispensables à tous, est un personnage important du village.)) de Ventenac.

4. Brève histoire du fief de Ventenac

Fief d’abord de la famille de Foix, puis de la famille de Carcassonne au XIIe siècle, le territoire de Ventenac se trouve soumis en 1187 à un droit de dépaissance et de ramassage du bois au profit de l’abbaye de Boulbonne. Au début du XIIIe siècle, Roger et Guillaume de Ventenac régissent le château correspondant, et font également partie des 33 co-seigneurs de Mirepoix ((Cf. Roger Faure. Du côté de Tréziers. les co-seigneurs de Mirepoix en 1207.)). Nombre de cathares sont alors signalés dans le village ((Cf. Jean Duvernoy. Le Registre d’inquisition de Jacques Fournier (évêque de Pamiers) : 1318 – 1325. Tome I. Pages, 37, 38, 41, 43, 152, 153. Mouton Editeur. Paris. 1978.)).

En 1264, après l’écrasement des Albigeois par les troupes de Simon de Montfort, Gui de Lévis, devenu seigneur de Mirepoix, donne à fief à Guillaume de l’Etendard le château de Ventenac et ses droits sur les villages de Mazerolles et de Loupia, moyennant l’hommage lige et le renoncement à une rente sur le droit de quête perçu sur le château de Malléon ((Archives dép. de l’Ariège. Cote : 1J199.)). En 1296, Isabeau de Lévis, fille de Gui III de Lévis, reçoit en dot lors de son mariage avec Renaud IV de Pons, seigneur de Bergerac, le château des Pujols ainsi que les villages d’Arvigna, Coussa, Ségura, Malléon, Gudas, Vira, le Merviel, et le château de Ventenac. En 1334, suite au décès des enfants d’Isabeau, morts sans descendance, la totalité de la dot d’Isabeau de Lévis revient à François de Levis, frère de cette dernière, seigneur de Lagarde et de Montségur, baron des Pujols. Ventenac demeurera par la suite fief de la maison de Lévis jusqu’en 1789.

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Félix Pasquier. Cartulaire de Mirepoix. Tome II. Page 416. Librairie Edouard Privat. Toulouse. 1921.

En 1475, d’après le Cartulaire de Mirepoix, le dénombrement des droits de Jean IV de Lévis donne le résultat ci-dessus.

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Félix Pasquier. Cartulaire de Mirepoix. Tome II. Page 449.

En 1510, toujours d’après le Cartulaire de Mirepoix, Jean V de Lévis, qui doit sur ordre du roi maintenir dans sa région, proche du Roussillon, les places fortes en état de défense, se trouve chargé de 7 châteaux défensables : Mirepoix, Lagarde, Montségur, Roquefort, Lavelanet, Roquefort, Dun, et Ventenac ((A comparer, les différentes valeurs des châteaux défensables : Mirepoix : 100 000 livres tournois ; Lagarde : 100 000 l.t. ; Montségur : 30 000 l.t. ; Roquefort : 30 000 l.t. ; Lavelanet : 20 000 l.t. ; Dun : 10 000 l.t. ; Ventenac : 6 000 l.t.)). Au XVIIe siècle, le château de Ventenac sera abandonné, car déjà presque complètement ruiné.

De 1641 à 1687, Jean VII de Lévis et Gaston Ier de Lévis tirent normalement profit des arrentements et baux à ferme des moulins et agriers de Ventenac ((Archives dép. de l’Ariège. Cote : 46J258.)). Le 9 avril 1667, les consuls de Ventenac émettent au titre d’un hommage au roi « une déclaration portant : 1° que le seigneur de Mirepoix est seigneur foncier et direct dudit lieu ; 2° que les habitants paient par feu 2 sols parisis ; 3° que le corps de la communauté paye 24 livres d’albergue ; 4° que le moulin est banal » ((Félix Pasquier. Cartulaire de Mirepoix. Tome II. Page 547.)).

A partir de 1716, Gaston II de Lévis entre en conflit avec la communauté de Ventenac au sujet des droits seigneuriaux. En 1726, « il donne procuration à Jean de Simorre, avocat au Parlement de Toulouse, pour régler en son nom, avec la communauté de Ventenac et un certain nombre d’autres de la même contrée, la question de l’agrier, dont la perception donne lieu à des contestations » ((Inventaire historique et genéalogique des documents de la branche Lévis-Mirepoix. Tome I. Page 630. Librairie Privat. Toulouse. 1909.)). La communauté de Ventenac, dans le même temps, délibère pour obtenir une transaction au sujet de l’agrier et pour faire rédiger une autre reconnaissance des devoirs féodaux auxquels elle résout de demeurer assujettie envers le seigneur. On ne sache pas que cette transaction ait abouti, car le nom de Ventenac ne figure pas dans ceux des communautés qui ont fait les reconnaissances attendues par le seigneur. On peut voir là, quoique de façon lointaine encore, un prodrome de la Révolution à venir. Ventenac aura d’ailleurs ses « philosophes » vers la fin du siècle ! On ne manquera pas de remarquer là encore que, dès le début du XVIIIe siècle, le défaut d’alphabétisation n’empêchait pas un village de lutter pour la révision des droits excessifs qu’un seigneur faisait peser sur lui de trop longue date.

5. Quelques faits dans la vie de Ventenac, au XVIIIe siècle

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14 et 15 février 1744. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 35.

Ventenac a son lot de nouveaux-nés victimes de la mortalité périnatale. Le cas le plus dramatique est celui de Jean Sourry qui meurt le 15 février 1744, alors que Marie Cabanié, sa mère, est morte la veille, à l’heure de sa mise au monde.

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8 juin 1743. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 31.

La plupart des enfants ondoyés pour cause de péril immédiat survivent toutefois à leur naissance difficile, et aussi, en 1744, deux frère jumeaux.

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14 et 15 février 1744. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 10.

Autre est le cas du petit Jean Salba, nourrisson de neuf mois, fils de Pierre Salba et de feue Jeanne Parent, de la paroisse de Lieurac, qui meurt le 20 juin 1739 dans la maison de Joseph Alard, son « père nourricier », au Bousquet.

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Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 93.

La plupart des villageois, y compris les femmes, jouissent ensuite d’une vie longue. Les octogénaires sont nombreux, et le village compte même une centenaire, Anne Delpech, dite Pecherique, morte le 26 novembre 1754.

On relève dans le mortuaire quelques actes de décès rendus singuliers par la condition du défunt, ou encore par celle des témoins.

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16 décembre 1739. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 11.

Avec ou sans ironie, on ne sait, l’Abbé Gautier note qu’à la sépulture de François Figard, le 16 décembre 1739, se trouve parmi les présents Jean Sauzet, « son héritier ».

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15 mai 1754. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 92.

Le 15 mai 1754 décède au Bousquet Marie Tournié, veuve de Pierre Alard, laboureur, « âgée d’environ cinquante-cinq ans, étant tombée dans l’imbécillité depuis plus de cinq ans, ce qui la priva des sacrements, étant morte sans que personne s’en apprenant… »

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5 novembre 1763. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 150.

Le 5 novembre 1763, « dans la maison de François Arnaud, du Meriat, un pauvre étranger ayant les fièvres et tombant du haut mal fut trouvé mort le matin, lequel ayant donné des marques de notre sainte religion par le discours qu’il tint la veille et par les chapelets (?) qu’on lui trouva, fut enseveli au cimetière… » Note marginale de l’Abbé Compans : « qu’on dit être du côté de Saint-Girons et au-delà. »

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14 juin 1779. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 240.

Le 14 juin 1779, décède dans la maison de Pierre Raulet, au Mandre, Jean Denjean, « soldat grenadier vétéran, ayant son congé absolu et une pension militaire et un médaillon, originaire de Carbat (?) dans ce diocèse. »

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26 juin 1777. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 229.

Le 26 juin 1777, l’Abbé Compans enregistre le décès de Barthélémy Sourri, « garçon en pouvoir de père », âgé de dix-huit ans. On ne sait rien par la suite de l’enfant dont Barthélémy Sourri était « en pouvoir », puisqu’on ne trouve aucun enfant illégitime dans le registre paroissial.

Côté mariages, c’est, originaires tous deux de Ventenac, celui de Pierre Darnaud, chirurgien, et d’Anne Fabre, fille de Jean Fabre, maréchal ferrant, consul de Ventenac, qui constitue le 13 juin 1769 l’événement le plus « mondain » du village de Ventenac.

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26 juin 1769. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vues 180-181.

Et le 8 octobre 1769, ce mariage se trouve couronné par la naissance à la Riquette de Marie Anne Darnaud, fille de Pierre Darnaud et d’Anne Fabre, première enfant d’une lignée qui se révélera particulièrement fertile.

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8 octobre 1769. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 161.

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Ci-dessus : à Riquet, autrefois la Riquette, ancienne maison de la famille Darnaud.

A suivre. Prochain épisode : les églises de Ventenac.