A propos de Coussa. 3. De la famille Traversier à la famille Sicre Lasbaysses, puis à la famille Lasbaysses de Traversier

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Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 15.

1. Noble Manaud de Traversier

Le registre paroissial de Coussa mentionne le 6 novembre 1646 la mort de Noble Manaud de Traversier, inhumé le lendemain « au tombeau de ses ancestres », indiquant ainsi que le défunt tenait desdits ancêtres son bien de Coussa. Habitait-il le château dont il ne reste plus aujourd’hui qu’une tour ? La réponse viendra dans le quatrième épisode de cette suite d’articles dédiés à Coussa.

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Ci-dessus : aujourd’hui, tour de l’ancien château de Coussa.

Absent des chroniques du temps, qui Noble Manaud de Traversier était-il ? A noter que, d’usage flottant, ici non plus que dans la suite de cet article, la particule ne signe pas la noblesse. Ce qui vaut, dans l’esprit des contemporains, c’est le qualificatif « Noble ».

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Archives dép. de l’Ariège. Minutes de Maître Dumas. 1637-1637. 5E-2747. Folio 148.

On sait, de façon sûre, par un compromis signé le 29 janvier 1637 chez Maître Dumas, notaire de Mirepoix, que Noble Manaud de Traversier est à cette date veuf de Damoiselle Marie Deprat, ou de Prat. Les généalogistes disent par ailleurs que celle-ci lui a donné quatre enfants :

  • Jérôme Traversier ((7 avril 1635. Testament. La Bastide de Bousignac. Minutes de Jean Amiel. 3E-3910. 1633-1662. Folio 32.))
  • Magdeleine Traversier, mariée le 4 février 1636 avec Antoine Sicre Lasbaysses
  • Marthe Traversier, mariée le 4 février 1636 avec autre Antoine Sicre Lasbaysses
  • Elisabeth, ou Isabeau Traversier, mariée le 29 août 1649, à Laroque d’Olmes, avec Barthélémy Mimard ; puis, le 18 juin 1655, à Lavelanet, avec Abraham Lassale.

Le compromis signé le 29 janvier 1637 chez Maître Dumas intéresse d’une part Antoine Sicre et autre Antoine Sicre, tous deux frères, ainsi que Damoiselles Marthe de Traversier et Magdelaine de Traversier, toutes deux soeurs, filles et héritières de feue Damoiselle Marie de Prat, épouses respectives des deux frères ; d’autre part Noble Manaud de Traversier, veuf de Damoiselle Marie de Prat et beau-père desdits frères Sicre.

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Mariage de « Messieurs Antoine et autre Antoine Sicre, de la paroisse de Nalzen, avec la permission de leur vicaire, avec Damoiselles Marthe et Magdeleine de Traversier, soeurs et mes paroissiennes ». Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 26.

Une recherche sur le nom de Traversier en Ariège et ses occurrences nobles indique que les Traversier sont lointainement originaires de Vicdessos et qu’ils ont ensuite migré vers Niaux, Tarascon, Urs et Vèbre.

La famille Traversier compte au XIVe siècle, comme d’autres familles consulaires, deux notaires, Bernard de Traversier et Pierre Traversier ((Cf. Archives dép. de l’Ariège. Vicdessos. Etudes sans filiation connue. Bernard de Traversier (1331-1351). Pierre Traversier (1351-1403).)) et des marchands ferriers ((Cf. Florence Guillot. La vallée de Sos à la fin du Moyen Age. Archives ariégeoises, 2011, 3, pp.47-79.)).

Le 5 octobre 1515, Raymond de Miglos, sieur de Luzenac, inféode à Jean Traversier la forge sise au bout du pont dudit Luzenac. Le 30 octobre 1543, le seigneur de Miglos renouvelle à Manaud Traversier, sieur de Montgascon, le bail à fief de la forge à Luzenac. En 1553, les consuls de Tarascon disputent à Antoine Traversier, sieur d’Arnave, ferrier de Cazenave, la propriété d’un bois. Le 20 juin 1556, les consuls de Tarascon achètent à Jean Traversier, sieur de Montgascon, et à Dame Noble Marguerite de Sicre, son épouse, l’Hort ou jardin de Madame, sis au Mazel-Viel. Le 21 septembre 1579, le seigneur de Miglos, afferme au même Jean Traversier le pont d’Alat au lieu d’Urs. ((Cf. Archives du Parlement de Toulouse. Maîtrise de Pamiers, D. 5. ; Cartulaire de Tarascon, nºˢ 3, 6, 21, 46, 76, 77, 120.))

Les 8 et 9 juin 1569, meneur de la troupe catholique, Traversier de Montgascon, dit Capitaine Traversier, reprend la ville de Tarascon à l’armée protestante de Jean-Claude De Lévis Léran, sieur d’Audou. En représailles des exactions commises en 1568 à l’encontre du curé Baron et des soldats catholiques, le Capitaine Traversier fait précipiter une soixantaine de protestants du haut du rocher du Castella dans le gouffre de la Mayré. Jean Jacques de Lescazes, « prêtre, jadis curé de Foix et à présent de Bénac et de ses annexes de Serres et du Bosc », raconte cet épisode en 1644, du point de vue qui est le sien :

« Mais, comme il est grandement dangereux de singler en haute mer sans la sage conduite d’un très expert pilote, pareillement aussi eux faisant réflexion sur cette pensée, avant que de former leur entreprinse dans sa dernière perfection, pour se garantir du naufrage et surgir au port de leur félicité, firent eslite du généreux capitaine Traversier, sieur de Montgascon, pour estre leur chef et conducteur. Auquel la peur ny l’effroy des armes n’ayant jamais fait glacer le sang dans ses veines, après avoir bien consulté les expédiens nécessaires pour glorieusement parvenir aux effets de leur prospérité et voir leurs souhaits acccomplis, anima tellement ces courages de valeur par de nouvelles flammes de générosité qu’ils firent paroistre par une plusgrande démonstration de leurs ardentes affections, le désir qu’ils avoient de triompher en cette digne occurrence.

« C’est pourquoy ce champion de Mars, montant au plus haut ascendant de sa gloire, fit amas en secret de ses plus affidez amis de la vallée de Vicdessos, de Siguer, de Miglos, de Niaux et autres lieux circonvoisins ; lesquels, conjoinctement unis avec les intéressez, furent par luy conduits, deux heures après minuit, le 9 juin 1569, jour très auguste de la Feste—Dieu, pour exécuter l’entreprinse projettée. Si que ayant avec très grande difficulté et péril de leur vie grimpé jusques au sommet d’un rocher naturellement escarpé du chasteau de Tarascon, pétardèrent si oportunément les portes d’iceluy, qu’estant entrez dedans et y ayant pour un préalable tué la garnison surprinse dans son sommeil, le traistre Plagne, gouverneur, y fut poignardé dans son lit. Au surplus, prenant aussitost leur route vers la ville, de laquelle ils se saisirent, firent un grand carnage d’Huguenots, et en ayant constitué de prisonniers en nombre de soixante-six, par punition et souvenance de l’insigne cruauté commise contre la personne sacrée de Maistre Jean Baron, prestre et recteur d’Ornolac, iceux traisnez sur le mesme lieu de son précipice, l’un après l’autre, furent jettés du haut en bas dans la rivière et mesme gouffre dit de la Maire. Ainsi par l’incroyable asssistance dudit sieur de Montgascon, cet Hercule chrestien, les Catholiques dudit Tarascon, remis dans leurs domiciles, furent les maistres de leur ville et chasteau. » ((Jean Jacques de Lescazes. Le Mémorial historique contenant la narration des troubles et de ce qui est arrivé diversement de plus remarquable dans le Pays de Foix et Diocèse de Pamiès, depuis l’an de grâce 1490 jusques à 1640. Arnaud Colomiez Imprimeur. Toulouse. 1644.))

A la fin du XVIe siècle, les anciens Traversier d’Arnave et de Montgascon semblent avoir pour descendants les plus notables, outre les Traversier de Montauriol, sis à Montaillou et à Prades, les Traversier de Fantillou et de Vèbre. D’après Alphonse Brémond, dans son Nobiliaire toulousain, N… Traversier, seigneur de Vèbre, de Lherm, de la Pujade, de Magrins, etc., était, sous Henri IV (qui a régné de 1589 à 1610), gouverneur de Tarascon et de Varilhes. Les Traversier, seigneurs de Fantillou et de Vèbre, seront maintenus collectivement dans leur noblesse, le 6 août 1669, par M. Pellot, intendant de Guyenne, et confirmés le 14 février 1699 par M. le Pelletier, intendant en la généralité de Montauban. Armes : D’Azur, à un ours debout d’argent ; au chef d’argent, chargé d’un chêne de sinople, à la bordure de gueules, chargé de huit flanches d’argent. ((Alphonse Brémond. Nobiliaire toulousain inventaire général des titres probants de noblesse et de dignités nobiliaires, p. 473. Bonnal et Gibrac, Imprimeurs-Editeurs. Toulouse. 1863.))

Noble Manaud de Traversier, à Coussa, était-il apparenté de près ou de loin aux Traversier de Vèbre ? Un indice, peut-être : certain N… Traversier, seigneur de Vèbre, de Lherm, de la Pujade, de Magrins, etc., était, sous Henri IV, comme dit plus haut, gouverneur de Varilhes. Coussa se trouve à 9 kilomètres de Varilhes…

Certains généalogistes mentionnent un Roger Traversier, né à Vèbre, bâtard, décédé avant 1620, qui serait père de Noble Manaud de Traversier et de Cécile de Traversier.

Le registre paroissial de Mirepoix, qui débute en 1597, celui de Rieucros, qui débute en 1604, et divers actes notariés, fournissent nombre d’indications relatives à une famille Traversier sise à Mirepoix, Rieucros et Ludiès, famille avec laquelle Noble Manaud de Traversier entretient un lien de parenté probable, bien que ce lien demeure difficile à expliciter, faute de preuves décisives.

Le 28 novembre 1588, à Mirepoix, mariage de Pierre Traversier, « receveur » des tailles, fils de Paul Traversier, capitaine de Tarascon, sieur de Ludiès, et de Charlotte de la Maison ; et d’Astrugue de Vezian ((Archives dép. de l’Ariège. Minutes de Barthélémy Dupred. 1587-1589. 5 E 3561. Folio 225.)).

Le 16 février 1598, à Mirepoix, baptême d’Elisabeth de Traversier, fille de Pierre Traversier, « recepveur », et d’Astrugue de Vezian. Parrain, Paul de Traversier, sieur de Ludiès. Marraine Elisabeth de Vezian. ((Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix. Document 1NUM6/5MI662 (1597-1658). Vue 6.))

Le 1er février 1602, à Mirepoix, baptême de Georgette Traversier, fille de M. Pierre Traversier et d’Astrugue de Vezian. Parrain, M. Jean Dupla. Marraine, Damoiselle Georgette de Mondin. ((Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix. Document 1NUM6/5MI662 (1597-1658). Vue 21.))

Le 7 juin 1606, à Rieucros, mort de M. Paul Traversier, sieur de Ludiès. ((Archives dép. de l’Ariège. Rieucros. Document 1NUM2/303EDT/GG1 (1604-1790). Vue 30.))

Le 13 juin 1613, à Rieucros, mort de Bertrand Traversier, du lieu de Tarascon. « Et fut mis dans l’église [de Rieucros] ». ((Archives dép. de l’Ariège. Rieucros. Document 1NUM2/303EDT/GG1 (1604-1790). Vue 33.))

Le 27 juillet 1614, à Rieucros, Josèphe Traversier, fille de M. Pierre Traversier, « recepveur » au diocèse de Mirepoix, est marraine de Joseph Durand. Parrain Bernard Portes, notaire de Rieucros. ((Archives dép. de l’Ariège. Rieucros. Document 1NUM2/303EDT/GG1 (1604-1790). Vue 10.))

Le 8 février 1615, à Rieucros, mariage de Jean Pagès, de Tarascon, et de Damoiselle Elisabeth, ou Isabeau, de Traversier ((Archives dép. de l’Ariège. Rieucros. Document 1NUM2/303EDT/GG1 (1604-1790). Vue 27.)). Les pactes de mariage ((Archives dép. de l’Ariège. Minutes de Bernard Portes. 3E11293. Folio 151)), signés à Ludiès sous le contrôle de Maître Bernard Portes, notaire de Rieucros, indiquent que Damoiselle Isabeau de Traversier est fille de feu Paul Traversier, sieur de Ludiès, et de Charlotte de la Maison. D’où soeur de Noble Pierre de Traversier, sieur actuel de Ludiès.

Le 1er août 1627. A Rieucros, baptême de Marie Portes, fille de Me Jean Portes, bourgeois dudit Rieucros, et de Demoiselle Géraude de Traversier. Parrain, Me Bernard Portes, notaire royal de Rieucros. Marraine, Damoiselle Charlotte de la Maison, veuve du feu Sieur de Ludiès. ((Archives dép. de l’Ariège. Rieucros. Document 1NUM2/303EDT/GG1 (1604-1790). Vue 42.))

Le 15 octobre 1627, à Rieucros, baptême de Pierre Traversier, fils de Maurice Traversier et de Guilhalme Raniaud. Parrain, Noble Pierre de Traversier, sieur de Ludiès. Marraine, Damoiselle Suzanne d’Audonnet, femme de M. Marc Lasbaysses Traversier, bourgeois de Rieucros. ((Archives dép. de l’Ariège. Rieucros. Document 1NUM2/303EDT/GG1 (1604-1790). Vue 41.))

Le 17 octobre 1627, à Rieucros, baptême de Suzanne Montaignier, fille de Jean Montaignier et de Jeanne Sansonnette. Parrain, M. Bernard Montaignier Daraux, avocat. Marraine, Dame Suzanne d’Audonnet, femme de M. Marc Lasbaysses, bourgeois de Rieucros. Vue 42.

[Lacune dans le registre de Rieucros jusqu’en 1649.]

Le 29 août 1649, à Laroque d’Olmes, pactes de mariage entre Barthélémy Mimard et autre Elisabeth de Traversier, fille de Manaud de Traversier. ((Archives dép. de l’Ariège. Minutes de François Lafont. 5E3028. 1648-1654. Folio ?))

Le 18 juin 1651, à Rieucros, baptême de François Castignolles, fils de Noble Henry de Castignolles, docteur en médecine, et de demoiselle Jeanne de Rodes. Parrain, Sieur François Castignolles. Marraine, Géraude de Traversier. ((Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix. Document 1NUM6/5MI662 (1597-1658). Vue 45.))

le 18 juin 1655, à Lavelanet, pactes de mariage entre Abraham Lassale et Elisabeth de Traversier, veuve de Barthélémy Mimard. ((Archives dép. de l’Ariège. Minutes de Jean Brustier. E578. 1653-1656. Folio 172.))

« Noble Manaud de Traversier » pourrait être, au vu des informations réunies ci-dessus, fils de Noble Paul de Traversier, capitaine, sieur de Ludiès, et de Damoiselle Charlotte de la Maison ; d’où, en vertu de l’usage in infinitum ordine primogeniturae du titre « Noble », frère aîné de Pierre Traversier, « recepveur » des tailles à Mirepoix ; et frère aussi de l’Elisabeth Traversier qui épouse en 1615 Jean Pagès. Sa titulature noble ne semble pas avoir été confirmée en 1699, lors de l’enquête menée sur ordre du roi Louis XIV par Claude Bazin de Bezons, Intendant du Languedoc. De quoi accréditer l’hypothèse d’une ascendance bâtarde. D’où, en tout cas, la disparition rapide du titre concerné, d’autant que Jérôme Traversier, seul fils de Noble Manaud de Traversier, n’a pas eu de descendance connue.

2. Les filles de Noble Manaud de Traversier

Via Isabeau Traversier, soeur de Noble Manaud de Traversier, puis via les filles de Noble Manaud de Traversier, le patronyme de la famille figure dans le registre paroissial de Coussa jusqu’à la fin des années 1650.

Damoiselles Elisabeth Traversier et Magdeleine Traversier marrainent successivement plusieurs enfants, dont, à la métairie de la Bordasse, celui d’un petit François Garril dont Noble Jacques d’Usson est le parrain.

Magdeleine Traversier épouse le 4 février 1636 à Coussa Antoine Sicre, dit Sicre Lasbaysses, — du nom d’une pièce de terre que celui-ci tient à Nalzen —, fils d’Arnaud Sicre, capitaine, de Nalzen, et de Bernarde Aliot. Marthe Traversier, soeur de Magdeleine Traversier, épouse le même jour autre Antoine Sicre, autre fils au demeurant du même Arnaud Sicre. Ce mariage semble avoir suscité l’ire d’Arnaud Sicre ((Cf. Archives dép. de l’Ariège. Réquisitions d’Arnaud Sicre, le 26 août 1635, auprès de Maître Mathieu Fonta. E675 folio 44 et 46)). Le 22 avril 1609, à Roquefixade, Jeanne Sicre, soeur des deux Antoine Sicre, frères, a épousé Antoine Garzelle, de Fougax-et-Barrineuf.

Magdeleine Sicre met au monde cinq enfants :

  • Jeanne Sicre (1636-1713), qui a pour parrain Noble Manaud de Traversier et pour marraine Jeanne de Sicre, de Fougax. Elle épousera, à une date qu’on ignore, Jean Gardel. Elle mourra le 13 janvier 1713 à Saint-Jean-du-Falga.
  • Antoine Sicre (1641-?), qui a pour marraine damoiselle Marthe Traversier
  • Elisabeth Sicre (1644-?). Elle épousera le 26 novembre 1680 Guillaume Dieusaide, notaire, et suivra son mari à Dun. ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 92.)).
  • autre Jeanne Sicre (1647-?). Elle épousera, à une date qu’on ignore, le Sieur Cappela, chirurgien, et suivra son mari à Vira.
  • Guillaume Sicre (1649-1713), qui a pour parrain Noble Guillaume de Sicre, et pour marraine Jeanne Sicre ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 80)). Il sera plus tard le parrain de sa nièce Marie Gardel, petite-fille d’Antoine de Sicre Lasbaysses et de Magdeleine Traversier.

Antoine Sicre Lasbaysses, époux de Magdeleine Traversier, meurt le le 30 août 1650 à Coussa. Magdeleine Traversier, « malade, couchée », teste le 6 août 1673 chez Maître Barrière à Teilhet ((CF. Archives dép. de l’Ariège. Minutes de Maître Barrière. 5E3752. Folio 198.)).

Au tournant des années 1650, le patronyme Traversier disparaît des registres paroissiaux de Coussa pour ne réapparaître qu’à la fin du XVIIIe siècle, de la façon qu’on verra.

Marthe Traversier, fille de Noble Manaud de Traversier, a suivi à Nalzen son époux Antoine Sicre. Elisabeth Traversier, autre fille de Noble Manaud de Traversier, a suivi à Laroque d’Olmes son époux Barthélémy Mimard.

3. Enfants d’Antoine Sicre Lasbaysses et de Magdeleine Traversier

Des enfants d’Antoine Sicre Lasbaysses et de Magdeleine Traversier, seuls demeurent à Coussa Antoine Pierre Sicre Lasbaysses et Guillaume Sicre.

3.1. Antoine Sicre Lasbaysses

Circa 1680, Antoine Sicre Lasbaysses épouse Damoiselle Françoise Barrié, de Pamiers. On trouve à ce couple cinq enfants :

  • 25 janvier 1681. Baptême de Jeanne Sicre, fille du Sieur Antoine Sicre Lasbaysses et de Damoiselle Françoise de Barrié. Parrain, M. Pierre Pineu, dit Lapicade, du lieu de Belesta ? [page mangée]. Marraine, Damoiselle Jeanne de Dubois, veuve du Sieur Barrié, apothicaire de Pamiers ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 91.)).
  • 15 juin 1682. Baptême d’Antoine Pierre Sicre Lasbaysses, fils du Sieur Antoine Pierre Sicre Lasbaysses, bourgeois de Coussa, et de Dame Françoise Barrié, de Pamiers. Parrain, M. Antoine Grezelle jeune, habitant de Fougax. Marraine, Demoiselle Marie de Barrié, de Pamiers ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 95.)). Antoine Pierre Sicre Lasbaysses mourra le 30 juillet 1704, à l’âge de 22 ans, « ayant fait son cours en philosofie » ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 146.)).
  • 19 mars 1684. Baptême de Patrice Sicre, fils du Sieur Antoine Sicre Lasbaysses et de Demoiselle Françoise de Barrié. Parrain, Antoine Sicre, procureur juridictionnel de Roquefixade. Marraine, Anne de Grezelle, du lieu de Fougax ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 96.)). Resté, semble-t-il, célibataire, Patrice Sicre mourra à Coussa le 29 juillet 1750, à l’âge de 67 ans ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 231.)).
  • 1er janvier 1686. Baptême de Guillaume Sicre, fils du Sieur Antoine Sicre Lasbaysses, bourgeois, et de Damoiselle Françoise de Barrié. Parrain, le Sieur Guillaume Sicre. Marraine, Marie Joffres. Tous habitants de Coussa ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 100.)).
  • Le 10 octobre 1687, baptême de Mathieu Sicre, fils du Sieur Antoine Sicre Lasbaysses et de Demoiselle Françoise de Barrié. Parrain, Mathieu Cappela, du lieu de Vira. Marraine, Marie de Sicre Lasbaysses Nalzen ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 102.)). Mathieu Sicre épousera plus tard Marie Thérèse Villevert de Chantillot. Installé à Lapenne, il y tiendra la métairie nommée Castille, au hameau de Broques, et il mourra le 29 août 1745. Dans une cause de 1781, Marie Thérèse Villevert se dit « veuve de Noble Mathieu Sicre de Lasbaysses » ((Cause de Marie-Thérèse Villevert, veuve de Noble Mathieu Sicre de Lasbaysses, héritière de Barthélémy Villevert, son frère, ancien curé, vicaire perpétuel de Saint-Bauzeil, contre le Chapitre cathédral de Pamiers, curé primitif et décimateur de ladite paroisse. Cf. Jean-Lucien Orliac, Félix Pasquier. Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790. Série B. Sénéchaussée de Pamiers. Page 259.)). Dans une cause de 1786, Cause Demoiselles Madeleine et Marguerite Sicre de Lasbaysses, filles de Mathieu Sicre de Lasbaysses et de Marie Thérès Villevert de Chantillot, habitantes de Pamiers, plaident contre Noble Barthélémy Sicre
    de Lasbaysses, leur frère, habitant de la métairie de Castille, dans la paroisse de Lapenne ((Jean-Lucien Orliac, Félix Pasquier. Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790. Série B. Sénéchaussée de Pamiers. Page 342.)).

3.2. Guillaume Sicre

Le 1er novembre 1693, Guillaume Sicre épouse Marie Joffres, de Coussa. Présent, le Sieur Arnaud Joffres, baile de Coussa, oncle paternel de la mariée ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 111.)). On trouve à ce couple deux fils :

  • 23 avril 1696. Baptême de Laurent Sicre, fils du sieur Guillaume Sicre, laboureur, et de Marie Joffres. Parrain, Laurent Sicre Lasbaysses, de Nalzen. Marraine, Jeanne de Sicre, veuve de feu le Sieur Cappela, chirurgien de Vira ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 119.)). Laurent Sicre épousera, avant 1739, Jeanne Ferrail. Le [illisible] mai 1739, baptême de Suzanne Lasbaysses, fille du Sieur Laurent Sicre et de Jeanne Ferrail. Parrain, Guillaume Lasbaysses. Marraine, Marie Montagnier ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 191.)).
  • 19 juillet 1699. Baptême d’Antoine Sicre, fils de Guillaume Sicre Lasbaysses et de Marie Joffres. Parrain, le Sieur Antoine Sicre Lasbaysses vieux, de Coussa. Marraine, Damoiselle Françoise de Barrié ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 131.)).

Guillaume Sicre, dit Labourre, bourgeois, meurt le 9 janvier 1713, à l’âge de 60 ans. Présents, Jean Courtinade, curé des Pujols, et Jean Mans Cazamea, de Coussa ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 165.)). Françoise de Barrié, veuve du Sieur Sicre Lasbaysses, mourra le 22 janvier 1731 ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 179.))

4. Enfants de Guillaume Sicre Lasbaysses et de Françoise de Barrié

4.1. Guillaume Sicre Lasbaysses

Circa 1731, Guillaume Sicre Lasbaysses, fils du Sieur Guillaume Sicre Lasbaysses et de Damoiselle Françoise de Barrié, épouse Marie Flouret. MM. Flouret, Subra et Borelly, sont, à l’époque considérée, co-propriétaires du moulin des Carmes à Pamiers. Guillaume Sicre Lasbaysses et Marie Flouret auront quatre enfants :

  • 6 janvier 1733. Baptême d’Antoine Sicre Lasbaysses, fils de Guillaume Sicre Lasbaysses et de Marie Flouret. Parrain, le Sieur Patrice Sicre Lasbaysses. Marraine, Demoiselle Jeanne ? [bord de page mangé] ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 183.)).
  • 5 février 1734. Baptême de Jean Lasbaysses, fils du sieur Guillaume Lasbaysses et de Demoiselle Marion Flouret. Parrain, Jean Pitou. Marraine, Demoiselle Marie de Joffres ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 192.)).
  • 10 sept 1736. Baptême de Pierre Lasbaysses, fils du Sieur Guillaume Lasbaysses et de Demoiselle Marion Flouret. Parrain, le sieur Pierre Flouret. Marraine, Demoiselle Suzanne de Lapera ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 187.)). Dit « étudiant » en 1753, il est admis au poste de greffier le 16 juillet 1762, « pour être commis aux audiences et à la chambre du Conseil, et pour travailler sous Messieurs les officiers de la compagnie en toutes commissions extraordinaires et ordinaires » ((Jean-Lucien Orliac, Félix Pasquier. Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790. Série B. Sénéchaussée de Pamiers. Page 326.)).
  • 1er octobre 1737. Baptême de Joseph Lasbaysses, fils du Sieur Guillaume Lasbaysses et de Demoiselle Marion Flouret. Parrain, le sieur Joseph Capera. Marraine, demoiselle Paule Sicre ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 189.)). Dit « étudiant » en 1753, il est reçu comme avocat au siège de Pamiers le 19 février 1771 (( Jean-Lucien Orliac, Félix Pasquier. Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790. Série B. Sénéchaussée de Pamiers. Page 330.))

Le Sieur Guillaume Lasbaysses meurt à Coussa le 2 mai 1770, à l’âge de 85 ans ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 249.)). Dame Marie Flouret de Lasbaysses, sa veuve, mourra à Coussa aussi le 29 janvier 1790, à l’âge de 80 ans ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vues 303 et 304.)).

5. Enfants de Guillaume Sicre Lasbaysses et de Marie Flouret

5.1. Antoine Lasbaysses

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13 décembre 1772. Mariage du Sieur Antoine Lasbaysses et de Demoiselle Catherine Marty à Belpech. Présents, le Sieur Jean Traversier Sicre de Lasbaysses, frère du marié ; Guillaume Sicre Lasbaysses, cousin du marié ; le sieur Garzelle, autre cousin de l’époux ; Maître François Marty, avocat en parlement, frère de la mariée ((Archives dép. de l’Aude. Belpech. Document 100NUM/5E33/3 (1758-1774). Vue 226.)).

Le 13 décembre 1772, Le Sieur Antoine Lasbaysses épouse à Belpech Demoiselle Catherine Marty. On trouve à ce couple un seul enfant :

  • 2 septembre 1773. Baptême de Demoiselle Marie Lasbaysses, fille de M. Noble Antoine Lasbaysses et de demoiselle Catherine Marty. Parrain, M. Me François Marty, avocat en parlement. Marraine, Demoiselle Marie Flouret de Lasbaysses ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 254.))

Antoine Lasbaysses et Catherine Lasbaysses Marty mourront tous deux de la suette, les 24 et 25 mai 1784 à Coussa ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vues 276 et 277.)).

5.2. Jean Sicre Lasbaysses de Traversier

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15 juin 1779. Mariage du Sieur Jean Sicre de Lasbaysses de Traversier et de Demoiselle Marie Pailhès. Archives dép de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 266.

Le 15 juin 1779, le Sieur Jean Sicre de Lasbaysses de Traversier, fils de feu le Sieur Guillaume Sicre Lasbaysses, et de Demoiselle Marie Flouret, épouse à Coussa Demoiselle Jeanne Marie Pailhès, fille de feu le Sieur Philippe Pailhès et de Demoiselle Toinette Colomb, habitants de Pamiers, paroisse du Camp. Présents, Antoine Sicre Lasbaysses, Guillaume Lasbaysses dit Labourre, Joseph Lasbaysses, François Escolier ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 266.)).

Le couple réside jusqu’à la Révolution à Pamiers. Il se repliera ensuite à Coussa, afin de se prémunir sans doute des troubles qui éclatent dans la cité appaméenne à partir de 1790. Jean Sicre de Lasbaysses de Traversier et Jeanne Marie Pailhès auront ensemble 7 enfants. La rédaction des actes de baptême antérieurs à 1789 suffit à témoigner de l’aspiration nobiliaire, malheureusement contraire aux temps à venir, qui travaille Jean Sicre Lasbaysses de Traversier et Jeanne Marie Colomb de Pailhès, son épouse.

On trouve à ce couple 7 enfants :

  • 4 décembre 1782. A Pamiers, Baptême de Louise Antoinette Marie Thérèse Lasbaysses Traversier et de Dame Jeanne Marie Colomb de Pailhès. Parrain, Messire Louis de Vialis, ecclésiastique, lequel par procuration a constitué pour le représenter Pierre Lasbaysses, chanoine, qui a été le ministre du baptême. Marraine, Marie Thérèse de Pailhès ((Archives dép. de l’Ariège. Pamiers. Notre Dame du Camp. Document 1NUM5/5MI545 (1780-1784). Vue 89.)). La Citoyenne Louise Antoinette Marie Thérèse Lasbaysses Traversier épouse à Coussa le Citoyen Antoine Faure, 23 ans, né à Tarascon le 18 juin 1780, cultivateur, demeurant à Tarascon, fils de feu Bonaventure et de feue Marianne Eychène, demeurant eux aussi à Tarascon ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/4E1037 (An XI-1864). Vue 7-8.)). Le 3 pluviôse an 13 (23 janvier 1805), elle met au monde à Coussa un petit Jean Faure, enregistré dans la table décennale correspondante sous le nom de Jean Lasbaysses ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/5MI803 (An IV-1836). Vue 48.)).
  • 22 janvier 1784. A Pamiers, baptême d’Antoine Etienne Marie Joseph, fils de M. Noble Jean Traversier de Lasbaysses et de Dame Jeanne Marie Pailhès. Parrain Me Etienne Marie Pailhès, prêtre, curé de Génat, oncle de l’enfant. Marraine, Dame Marguerite Delorme, épouse du Sieur Jean de Nouan-Delorme, bourgeois de Pamiers. Présents, M. Pierre Sicre de Lasbaysses, chanoine de notre collégiale ; M. Flouret, prébendier de notre collégiale ; M. Joseph de Lasbaysses ; Mr. François Escolier, bourgeois ; et Me Jean Baptiste Rougé, avocat en parlement ; tous habitants de Pamiers ((Archives dép. de l’Ariège. Pamiers. Notre Dame du Camp. Document 1NUM5/5MI545 (1780-1784). Vue 164.)). Le 5 octobre 1807, âgé de 22 ans, propriétaire, il épouse à Varilhes Demoiselle Marguerite Justine Sicre, 18 ans, domiciliée au hameau de la Boire, commune de Varilhes, fille de Jean Baptiste Sicre, propriétaire, et de Dame Toinette Marguerite Traversier, habitants tous deux dudit hameau de la Borie. En présence de Raymond Joulet, 50 ans, percepteur, de Varilhes ; Guillaume Bouille, 53 ans, cultivateur, domicilié audit hameau ; Jean Terrier, 40 ans, propriétaire, de Rieux ((Archives dép. de l’Ariège. Varilhes. Document 1NUM/4E4109 (An XI-1835). Vue 80.)).
  • 28 janvier 1785. A Pamiers, baptême de Marie Josèphe Jeanne Françoise Lasbaysses, fille de Noble Jean Lasbaysses de Traversier et de Dame Jeanne Marie de Pailhès. Parrain Messire Joseph de Saint-Sauveur, fils. Marraine, Marie de Lasbaysses ((Archives dép. de l’Ariège. Pamiers. Notre Dame du Camp. Document 1NUM6/5MI545 (1785-1788). Vue 6.)).
  • 7 février 1786. A Pamiers, baptême de Guillaume Lasbaysses, fils de Jean Noble Sicre de Lasbaysses, sieur de Traversier, et de Dame Jeanne Marie de Pailhès. Parrain, M. Guillaume Flouret de Thibaut, officier dans le régiment de Bruxelles en Espagne. Marraine, Demoiselle Magdeleine Sicre de Lasbaysses (( Archives dép. de l’Ariège. Pamiers. Notre Dame du Camp. Document 1NUM6/5MI545 (1785-1788). Vue 63.)).
  • 6 février 1788. A Pamiers, baptême de François Pierre Sicre de Lasbaysses, fils de Messire Noble Jean Sicre de Lasbaysses de Traversier et de Dame Jeanne Marie de Pailhès. Parrain, M. François Escolier, bourgeois. Marraine, Dame Marguerite Germaine Lasbaysses Escolier ; tous trois de Pamiers, paroisse du Mercadal ((Archives dép. de l’Ariège. Pamiers. Notre Dame du Camp. Document 1NUM6/5MI545 (1785-1788). Vue 178.)).
  • 9 août 1790. A Coussa, baptême de Marie Lasbaysses, fille de Jean Lasbaysses Traversier et de Demoiselle Jeanne Marie Pailhès. Parrain, Guillaume Sicre, laboureur, ménager. Marraine, Demoiselle Marie Lasbaysses ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 304.)). 3 août 1792 mort de Marion Lasbaysses, deux ans, fille du Sieur Jean Lasbaysses Traversier, bourgeois, et de Jeanne Marie Pailhès ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 311.)).
  • 12 août 1792. A Coussa, baptême de Benoît Jean Joseph Lasbaysses, fils du Sieur Jean Lasbaysses Traversier, bourgeois, et de Jeanne Marie Pailhès. Parrain, Benoît Castagnié, ménager ; marraine, Joséphine Lasvaux ; « qui ont déclaré ne savoir signer » ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/192EDT/GG1 (1630-An III). Vue 311.)).

Jean Lasbaysses Traversier meurt à Coussa le 7 brumaire an 14 (05 novembre 1805 ((Archives dép. de l’Ariège. Coussa. Document 1NUM/4E1038 (An XI-1864). Vue 20.)). Marie Pailhès, sa veuve, mourra à Pamiers le 25 mars 1807 ((Archives dép. de l’Ariège. Pamiers. Document 1NUM/4E2784 (An XI-1807). Vue 344.)).

5.3. Joseph de Lasbaysses

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Ci-dessus : façade principale du château de Prat.

Joseph Lasbaysses, avocat en parlement, épouse Marie de Nouaillan, à une date et en un lieu qu’on ignore. En 1797, il achète à Clémentine de Montalembert le château de Prat-Bonrepaux (Ariège), et il y réside avec son épouse jusqu’en 1802, date à laquelle il cède ce château à la famille de Nouaillan ((Cf. Societe Ariegeoise des Sciences, Lettres et Arts. Foix. Année 1899.)). Il meurt sans descendance à Pamiers, le 22 janvier 1815. Un problème résultant de sa succession donnera lieu, le 10 janvier 1843, à un arrêt de la Cour royale de Toulouse, arrêt qui figure dans la Jurisprudence générale du Royaume ((M. Dalloz. Jurisprudence générale du Royaume. Au Bureau de la Jurisprudence générale du Royaume. Paris. 1843.)), au titre des arrêts de la Cour de Cassation. Voici le texte de cet arrêt :

« Nouaillan contre Lasbaysses.

Par acte sous seing privé du 15 décembre 1824, la dame veuve Lasbaysses [Marie de Nouaillan] vendit à son neveu, le sieur Lasbaysses, tous les biens meubles et immeubles qu’elle possédait dans l’arrondissement de Pamiers, moyennant la somme de 30.000 fr., qu’elle reconnut avoir reçus comptant. Cet acte est écrit de la main du neveu, et approuvé en ces termes par la tante : « Approuvant l’écriture et le contenu ci-dessus. »

Après le décès de la dame Lasbaysses, le sieur Nouaillan, son légataire universel, a attaqué l’acte de vente comme n’ayant pas de cause, attendu qu’en réalité il n’avait été rien touché par la venderesse.

Sur cette demande, le sieur Lasbaysses, interrogé sur faits et articles, avoue que le prix n’a pas été compté ; mais il déclare que sa tante a eu l’intention de lui faire une donation déguisée, pour remplir un fidéicommis de son mari ; et il soutient que l’acte du 15 décembre I821 doit être maintenu sous ce double rapport : comme vente, il a pour cause une obligation naturelle ; comme donation déguisée, il est validé par les dispositions les plus précises du Code civil.

Le 31 août 1842, jugement du tribunal civil de Pamiers qui accueille cette défense, en ces termes :

« Considérant, sur la première question, que l’acte privé du 15 décembre 1821 réunit toutes les conditions essentielles à la vente ; que le rapport des experts, du 24 février 1842, établit de la manière la plus formelle que la signature et l’approuvé mis au bas de l’acte du 15 décembre, sont de l’écriture de la dame veuve Lasbaysses, et témoignent de son consentement audit acte ; que les objets vendus y sont suffisamment désignés ; que si la somme portée comme étant le prix de la vente n’a pas été réellement comptée, cela ne suffit pas pour qu’on doive raisonner de l’acte du 15 décembre comme d’un contrat sans cause ; que les circonstances tendent à établir qu’à défaut de la cause exprimée dans ce titre, il en aurait existé une autre que les parties auraient jugé à propos de déguiser, ayant pour objet l’acquittement d’une obligation naturelle et de justice, à laquelle la dame veuve Lashaysses aurait voulu satisfaire au moyen dudit acte ; qe’en effet, il résulte des faits et des actes un concours de présomptions graves, précises et concordantes, de nature à prouver que , si le sieur Lashaysses oncle s’est décidé à instituer son épouse héritière, ce n’a été qu’à la charge par elle de restituer au sieur Lasbaysses neveu les biens de sa succession, à titre de fidéicommis et de mandat ;

Qu’il est de fait constant qu’en 1808 le sieur Lasbaysses oncle, arrivé à un âge avancé et sans enfants, alla recueillir, au village de Coussa, le jeune Traversier Lasbaysses [François Pierre Sicre de Lasbaysses, né en 1788. Cf. Revue de Comminges, p. 133. Société des études du Comminges (Saint-Gaudens, Haute-Garonne. 1999.) : « François Lasbaysses, surnuméraire à Pamiers ».], son neveu, par lui choisi de préférence entre les cinq enfants qu‘avait laissés son frère décédé [Jean Lasbaysses Traversier] ; qu’il l’appela chez lui à Pamiers ; qu’à dater de cette époque, le neveu continua de vivre avec son oncle, dans sa maison, à sa table, comme un fils adoptif ; que cette vie commune et d’intimité a duré sept années consécutives, tant qu’a vécu le sieur Lasbaysses, mort en 1815, après avoir été assisté dans sa maladie par son neveu, qui recueillit son dernier soupir ;

Qu’il se trouve cependant que le testament mystique du sieur Lasbaysses, antérieur de quelques mois au décès, et dans lequel il institue héritière sa femme investie de sa confiance, ne fait pas plus mention du neveu de prédilection que s’il n’existait pas ; qu’à moins d’admettre le fidéicommis et la charge de rendre, il serait dillicile de s’expliquer cette prétérition absolue à une époque où le sieur Traversier-Lasbaysses était simple surnuméraire, sans fortune, avec tous les besoins résultant de la position sociale que son oncle lui avait faite, surtout si l’on considère le legs existant dans le même testament, en faveur d’un autre neveu tenu jusque-là à l’écart ; qu’une telle conduite de la part d’un homme grave ne se concevrait pas, si le fidéicommis et la charge de rendre n’étaient là pour tout expliquer et remettre dans l’ordre… ;

Considérant, sur la seconde question, que si l’acte du 15 décembre 1821 pouvait ne pas recevoir son effet comme vente, il devrait toujours valoir comme une donation déguisée ; que cette décision se justifie par les articles 843, 853, 908, 911 et 1099 du Code civil, d’où s’induit la validité des donations indirectes ; que la jurisprudence est aujourd’hui fixée à cet égard, comme l’a déclaré expressément l’arrêt de la Cour de Cassation du 13 novembre 1827 ; qu’il suffit que la disposition soit faite entre personnes capables, qu’elle n’ait point pour résultat de nuire aux droits des tiers ni d’éluder les prohibitions légales, et de retrouver, dans le titre qui la renferme, l’accomplissement des formalités propres à la nature de l’acte qu’il a plu aux parties d’adopter. »

Appel par le sieur Nouaillan.
Mais la Cour a confirmé le jugement attaqué, par l’arrêt ci-après :
La Cour,
Adoptant les motifs des premiers juges ;
Confirme, etc.
Arrêt de la Cour royale de Toulouse, du 10 janvier 1843.

6. Jean Marie Joseph Jules Lasbaysses Traversier

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13 janvier 1831. Acte de naissance de Jean Marie Joseph Jules Traversier Lasbaysses. Archives dép. de l’Ari§ge. Lézat-sur-Lèze. Document 1NUM/4E1840 (1829-1840). Vue 55.

Jean Marie Joseph Jules Lasbaysses Traversier, fils de M. Pierre François Lasbaysses Traversier, receveur de l’enregistrement, âgé de 42 ans, et de Christine Abeille Anglade ; d’où fils du neveu préféré de Me Joseph de Lasbaysses ; naît le 13 janvier 1831 à Lézat. Il eût été sans doute le petit-fils d’adoption du vieil avocat, si celui-ci avait pu vivre plus longtemps.

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Ci-dessus : portrait de Jules Lasbausses, in L’Univers illustré : journal hebdomadaire. 7 décembre 1889. Editions Levy. Paris.

Lointain descendant de Noble Manaud de Traversier, Jean Marie Joseph Jules Traversier Lasbaysses, dit plus tard Jules Lasbaysses, mène d’abord une carrière d’avocat. Maire de Pamiers en 1870-1871, il le sera à nouveau en 1884-1888, et il laisse à la commune le souvenir d’un grand maire. De 1877 à 1893, il est député de l’Ariège, membre de l’Union républicaine, puis de la Gauche radicale. Il meurt d’une congestion cérébrale, le 11 février 1893 à Paris.

Ansi finit, de Coussa à Paris, la saga de la famille de Manaud de Traversier, puis de celle des Sicre Lasbaysses, puis de celle des Lasbaysses de Traversier…

A suivre : A propos de Coussa. 4. Le compoix de 1754

2 réponses sur “A propos de Coussa. 3. De la famille Traversier à la famille Sicre Lasbaysses, puis à la famille Lasbaysses de Traversier”

  1. Et :
    c.m. le 29.06.1664 chez Me BARRIERE, notaire de Rieucros. 5E 3747/f°108r.
    … à Rieucros maison de noble François de TRAVERSIER … Bernard PORTES marchand de Rieucros habitant au masage de Rruilh, assisté de Jean et Jean Bernard PORTES frères bourgeois de Pamiers ses cousins …
    et damlle Anne de TRAVERSIER filhe de noble Pierre de TRAVERSIER sieur de Ludiès & damlle Claire DUGES* dud Rieucros, assistée de ses père et mère, François de TRAVERSIER son oncle, damlle Géraude de TRAVERSIER sa tante et damlle Jeanne de PORTES sa cousine …
    Dot : … une pièce terre labourable à Ludiès … plus dotalices …
    * DUGES, du GES, du GEZ, de DUGES … Je n’arrive pas à localiser cette famille. Je sais par le testament de sa mère qu’elle est fille de Jacques et de Philiberte de MERITENS.
    Je recherche le c.m. Pierre de TRAVERSIER – Claire DUGES.

    Cordialement,
    Michel LANNES

    1. Merci pour ce partage qui apporte des éléments d’info très intéressants. Rieucros a été à une certaine époque un nid de notabilités dont les relations restent à éclaircir. Il y a les Belot aussi, qui deviendront ensuite les Belot de la Digne…

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