A Mirepoix. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. 1. De François et Jean Rouvairollis à Jean Clément de Rouvairollis

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Ci-dessus, de gauche à droite : comme indiqué dans le compoix mirapicien de 1766, ancienne maison de François Rouvairollis, sise aujourd’hui rue du Gouverneur Laprade, et ancienne maison de Jean Clément Rouvairollis, sise aujourd’hui rue Monseigneur de Cambon.

Que savons-nous de François Rouvairollis et de Jean Clément Rouvairollis, plus connu sous le nom de Jean Clément de Rouvairollis de Rigaud ? Quel lien de parenté entretenaient-ils ? Figures notables du XVIIIe siècle mirapicien, les deux hommes ont mené sous le couvert de ladite notabilité, des vies dont nous ignorons presque tout. La généalogie de la famille Rouvairollis reste difficile à établir, et les variations du patronyme de cette famille dénotent une prétention nobiliaire dont on peine à trouver sur quelles preuves elle pouvait bien se fonder. L’article qui suit tente de faire le point sur ces diverses questions.

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Ci-dessus : origine héraultaise de la famille Rouvairollis. Cliquez sur les images pour les agrandir.

Au XVIe et au XVIIe siècle, la famille Rouvairollis se trouve établie dans l’Hérault, plus spécialement à La Boissière, à Argelliers, à Montarnaud, et à Aniane, communautés auxquelles elle fournit dans le même temps plusieurs générations de bailles. En 1685, Jean Rouvairollis, natif de La Boissière, fils de David Rouvairollis, maintes fois baille du même La Boissière, est nommé à Mirepoix receveur des décimes du clergé. Il y épouse Anne de Niort, fille du contrôleur des tailles de Mirepoix.

1. Jean Rouvairollis (?-1732) et François Rouvairollis (ca 1689-1777), père et fils

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Ci-dessus : 14 juillet 1686. Mariage du Sieur Jean Rouvairollis, fils de David [Rouvairollis] et de Damoiselle Marie Courtine ; et d’Anne de Niort, fille de feu Samson Niort, contrôleur des tailles, et de Damoiselle Marie Dupred [fille de Jean Dupred, docteur en droit, avocat en parlement, juge en la baronnie de Lapenne]. Parmi les présents : Messire Noble François de Capriol, seigneur de Pairault (Payra Aude) ?). Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix (1686-1691). Document 1NUM3/5MI663. Vues 23 et 25.

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Compoix de Mirepoix en 1666. Page 128 : lot n° 1305. Samson Niort Hoirs sont Jeanne et Anne Niort qui tiennent au Faubourg d’Amont maison à deux planchers (61 cannes faible), patu (11 cannes faible) et jardin (2 quarterées, 6 rusquets). Plus lots de 1306 à 1312.

Jean Rouvairollis, receveur des décimes du clergé, conseiller du roi, puis « bourgeois », occupe au Faubourg d’Amont la maison dont Anne Niort, son épouse, et Jeanne Niort, sa belle-soeur, filles toutes deux de feu Samson Niort, sont les héritières. Cette vaste demeure se situe à l’angle des actuelles rue du Gouverneur Laprade et avenue Victor Hugo. Anne Niort y met au monde dix enfants :

  • Anne Rouvairollis, née le 8 février 1687. Parrain : M. Maître Jean Dupred, docteur et avocat en parlement [arrière-grand-père de la baptisée] ; marraine, Mademoiselle Anne d’Escala, veuve [de Louis Labalme, receveur des décimes royaux] ((AD 09. Mirepoix (1686-1691). Document 1NUM3/5MI663. Vue 41.)). Morte le 7 octobre 1696. ((AD 09. Mirepoix (1692-1708). Document 1NUM5/5MI663. Vue 140.))
  • Elizabeth Rouvairollis, née le 13 février 1688. Parrain, M. Maître Jean Paul Labeu, prêtre et chanoine au chapitre de Montréal ; marraine, Damoiselle Elizabeth Dupred [grand-tante de la baptisée]. ((AD 09. Mirepoix (1686-1691). Document 1NUM3/5MI663. Vue 73.))
  • François Rouvairollis, né en 1689 ou 1690 ? L’acte de baptême manque dans le registre paroissial des années 1686-1691 et 1692-1708. François Rouvairollis épousera le 3 février 1723, à Limoux, Thérèse Poulhairies, fille de M. Pouilhairies, bourgeois, et de feue Demoiselle Marie d’Olive. ((Archives dép. de l’Aude. Limoux. Paroisse Saint Martin (1722-1724). Document 100NUM/AC206/GG102. Vue 11.))
  • Jean Rouvairollis, né le 1er octobre 1691. Parrain, Maître Charles Vigarozy ; marraine, Damoiselle Marguerite Dupred [grand-tante de la baptisée]. ((AD 09. Mirepoix (1686-1691). Document 1NUM3/5MI663. Vue 184.)). Cf. aussi : Suites tragi-comiques d’un soufflet donné sur la place de Mirepoix le 17 juin 1728….
  • Marie Anne Rouvairollis, née le 3 novembre 1695. Parrain, Maître Jean de Rouze, receveur des tailles du diocèse ; marraine, Damoiselle Marie Anne de Vernhes ((AD09. Mirepoix (1686-1691). Document 1NUM3/5MI663. Vue 41. AD 09. Mirepoix (1692-1708). Document 1NUM5/5MI663. Vue 126.)). Marie Anne Rouvairollis épousera le 21 septembre 1723 Jean Louis Jaubert, conseiller du roi, lieutenant principal, avocat en parlement.
  • Paule Rouvairollis, née 22 février 1698. Parrain, M. Maître Géraud Amat, chanoine de l’église cathédrale de Mirepoix ; marraine, Mademoiselle Paule de Portes, femme de M. Dupred, bourgeois. ((AD 09. Mirepoix (1692-1708). Document 1NUM5/5MI663. Vue 159.))
  • Joseph Rouvairollis, né le 3 février 1700. Parrain, François Rouvairollis, frère du baptisé ; marraine, Isabeau Rouvairollis, soeur du baptisé ((AD 09. Mirepoix (1699-1722). Document 1NUM6/5MI663. Vue 19.)). Mort le 4 mars 1700. ((AD 09. Mirepoix (1699-1722). Document 1NUM6/5MI663. Vue 21.))
  • Elizabeth Thérèse Rouvairollis, baptisée le 17 avril 1701. Parrain, Jean Rabinel, conseiller du roi et receveur des tailles du diocèse de Mirepoix ; marraine Demoiselle Elisabeth Françoise d’Obinier ((AD 09. Mirepoix (1699-1722). Document 1NUM6/5MI663. Vue 19.)). Elizabeth Thérèse Rouvairollis épousera le 1er juin 1728 Louis de Terrisse, seigneur de Roquetaillade, avocat en parlement, conseiller du roi, lieutenant principal, procureur en la maîtrise des eaux de Quillan, fils du Sieur Joseph Terrisse, bourgeois, et de Demoiselle Élizabeth Thérèse d’Aoustène. ((Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix (1722-1736). Document 1NUM7/5MI663. Vue 93.)).
  • Jean Louis Rouvairollis, baptisé le 30 septembre 1703. Parrain, le Sieur Jean Louis Vigarozy, avocat en parlement ; marraine, Damoiselle Isabeau de Rouvairollis, soeur du baptisé ((AD 09. Mirepoix (1699-1722). Document 1NUM6/5MI663. Vue 106.)). Il mourra bénéficier du Chapitre de Mirepoix le 11 septembre 1730, à l’âge de 26 ans ((Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix (1722-1736). Document 1NUM7/5MI663. Vue 147.)).

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Ci-dessus : 14 novembre 1708. Baptême de Joseph Rouvairollis, fils de Jean Rouvairollis [seigneur de Rigaud] de Rigaud et de Damoiselle Anne Niort.

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Ci-dessus : 3 février 1723. Mariage de François Rouvairollis, fils de Jean Rouvairollis, receveur des décimes du clergé de Mirepoix, et d’Anne de Niort ; et de Thérèse Poulhairies, fille de M. Poulhairies, bourgeois, et de feue Demoiselle Marie d’Olive. Présents, M. Louis Puicharic, bourgeois, Maître d’Antoine (?), curé de Bizanet, Pierre (?) Jean Rouvairollis, prébendier et docteur en théologie, Louis Rouvairollis, aussi prébendier.
Archives dép. de l’Aude. Limoux. Paroisse Saint Martin (1722-1724). Document 100NUM/AC206/GG102. Vue 11.

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Ci-dessus : 21 septembre 1723. Mariage de Louis de Jaubert et de Marie Anne de Rouvairollis. Présents : « Jean Rouvairollis, père de la mariée ; Jean Rigaud Rouvairollis [inconnu] ; et François Rouvairollis, frère de la mariée, avocat et juge de Manses. ((Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix (1722-1736). Document 1NUM7/5MI663. Vue 15.))

Faute d’acte de baptême qui fasse foi, on suppose que François Rouvairollis est né en 1689 ou 1690. François Rouvairollis est parrain de son frère Joseph le 3 février 1700. Il épouse Thérèse Poulhairies le 3 février 1723 à Limoux. Dit alors « avocat et juge de Manses », il est présent au mariage de sa soeur Marianne le 21 septembre 1723. Il est parrain de son neveu Jean Jacques Rouvairollis le 17 septembre 1733 ; parrain de son neveu François Rouvairollis le 4 mars 1736 ; parrain encore de son neveu François Hilaire Rouvairollis le 28 mai 1746. Il mourra le 6 juin 1777, toujours à Mirepoix, « à l’âge de quatre-vingt-huit ans », ce qui vérifie là l’hypothèse initiale d’une naissance circa 1689.

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Ci-dessus : 28 août 1732. Sépulture de Jean Rouvairollis. Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix (1722-1736). Document 1NUM7/5MI663. Vue 206.

C’est entre 1688 et 1691, comme indiqué par les actes de baptême de ses enfants, que Jean Rouvairollis s’installe dans le statut de « bourgeois ». A partir de 1723, il se fait appeler « Jean Rouvairollis de Rigaud » sur certains actes paroissiaux, laissant même planer le doute qu’il serait seigneur de Rigaud. On ne sait au demeurant qui est ce Jean Rigaud Rouvairollis qu’on voit présent le 21 septembre 1723 au mariage de Marie Anne Rouvairollis. S’agit-il là d’un membre de la parentèle héraultaise de la famille Rouvairollis de Mirepoix ? Le Jean Rouvaillis que nous connaissons meurt à Mirepoix le 28 août 1732.

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Ci-dessus : 6 juin 1777. Sépulture de François Rouvairollis, avocat en parlement. Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix (1768-1778). Document 1NUM/3E125/3. Vue 185.

François Rouvairollis, fils aîné de Jean Rouvairollis, mourra le 6 juin 1777, à l’âge de quatre-vingt-huit ans.

2. Jean Rouvairollis II

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Ci-dessus : 3 octobre 1691. Baptême de Jean Rouvairollis II, fils du Sieur Jean Rouvairollis I, bourgeois, et de Damoiselle Anne de Niort. Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix (1686-1691). Document 1NUM3/5MI663. Vue 184.

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Ci-dessus : 26 septembre 1730. Mariage de Jean Rouvairollis II et de Marie de Prochite à Limoux. Archives dép. de l’Aude. Limoux. Paroisse Saint Martin (1730-1731). Document 100NUM/AC206/GG109. Vue 6.

Le 26 septembre 1730, « M. Jean de Rouvairollis de Rigaud, avocat en parlement, fils de M. Jean de Rouvairollis et de Dame Anne de Niort », épouse à Limoux Marie de Prochite, fille de « M. Jacques de Prochite, conseiller du roi au sénéchal et siège présidial de la ville de Limoux, et de Dame Jeanne Davusteau ». Parmi les témoins, on remarque la présence de Joseph Rouvairollis, archiprêtre d’Argelliers (Hérault), représentant de la parentèle héraultaise du nouveau marié.

Jean de Rouvailloris II exerce, outre son métier d’avocat à Mirepoix, la charge d’assesseur criminel auprès du tribunal de Limoux. François Rouvairollis, son frère aîné, exerce lui aussi, comme on sait, le métier d’avocat. Il faut imaginer qu’à Mirepoix les deux frères ont partagé dans leur exercice la même maison de la rue Courlanel, à vrai dire suffisamment grande pour abriter leur étude et leurs deux familles respectives. D’autant que, si Jean II et Marie de Prochite ont eu, de 1731 à 1753, quinze enfants, et qu’à partir du décès de Jacques de Prochite, ils ont probablement hébergé Dame Jeanne Louise d’Aoustène, veuve de ce dernier, puisque Dame Louise d’Aoustène meurt à Mirepoix, âgée de soixante-dix-huit ans, le 3 février 1754 ((AD09. Mirepoix (1747-1774). Sépultures. Document 1NUM3/5MI664. Vue 65.)), François Rouvairollis et Thérèse Poulhairies, quant à eux, sont restés sans descendance.

Après la mort de Jean de Rouvairollis II, Francois Rouvairollis héritera de la même maison de la rue Courlanel. A preuve le compoix de 1766, qui indique que François Rouvairollis se trouve propriétaire de la dite maison à la date considérée.

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Ci-dessus : extrait du compoix mirapicien de 1766. Plan 1. N°6. Rajoutés en caractères Arial, les noms actuels des rues de 1766.

Extrait du compoix mirapicien de 1766. Volume 2. Page 136.

« Me François Rouvairollis, avocat au parlement, habitant de la présente ville, tient une maison contenant cent cinq cannes [187,5 m2 au sol], trente quatre cannes décharge [61 m2], sur laquelle décharge Anne Pouytes en tient au premier plancher pour deux cannes un quart [4 m2] ; et douze cent quatre-vingt dix huit cannes jardin [2316 m2] à la rue Cambajou, autrefois le pas de Moussu Lendauré ; confronte d’auta et midi rue ; cers autre rue du faubourg d’amont ; et d’aquilon en deux endroits la dite rue Cambajou ; dudit auta, aquilon et du cers ladite Anne Pouytes ; estimé en tout trois cents livres de rente alivré dix livres cy » ((Cf. La dormeuse blogue. A Mirepoix. Maison, décharge et jardin de Maître Rouvairollis, rue du Coin de Cambajou.)).

On notera au vu du descriptif ci-dessus que depuis 1666 la famille Rouvairollis a augmenté la surface du lot qu’elle détient et opéré diverses transformations. Hormis la petite inclusion que constitue le lot d’Anne Pouytes, François Rouvairollis se trouve en 1766 propriétaire de la totalité de l’îlot urbain délimité par la rue du Coin de Cambajou (aujourd’hui rue du Gouverneur Laprade), la rue de Cambajou (aujourd’hui rue Frédéric Soulié), la rue du Faubourg d’Amont (aujourd’hui avenue Victor Hugo), et la rue de Traverse (aujourd’hui rue Carnot). Le patu s’est transformé en décharge, et le jardin, devenu parc, s’est considérablement agrandi.

De 1731 à 1753, comme indiqué ci-dessus, Jean II et Marie de Prochite ont eu ensemble quinze enfants :

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  • 28 novembre 1731. Baptême de Jean Clément de Rouvairollis, fils de M. Maître Jean Rouvairollis Rigaud, avocat en parlement, et de Dame Marie de Prochite. Parrain, Jean Rouvairollis, receveur des décimes ; marraine, Dame Jeanne d’Aoustène, ses grand-père et grand-mère ((AD 09. Mirepoix (1722-1736). Document 1NUM7/5MI663. Vue 184.)). Le 4 février 1766 à Mirepoix, « Messire Jean Clément Rouvairollis de Rigaud, seigneur baron de Caudeval Las Bessèdes« , dit écuyer en date de 1750 dans Le Héraut d’armes ((Le Héraut d’armes : revue illustrée de la noblesse / directeur le Cte Alfred de Bizemont. Page 492. Edition V. Bouton. Paris. 1863.)), épousera Demoiselle Rose de Champflour, fille de feu Noble Gaspard de Champflour, commandant des mulâtres de l’Artibonite, île de Saint-Domingue, et de Dame Marguerite de Lino de Balmont. Présents au mariage : Noble Etienne de Montfaucon, capitaine de grenadiers royaux ; M. Maître Jean Vidalat, juge de la ville et du marquisat de Mirepoix et de Léran ; M. Guillaume Tornier, licencié ès droits ; M. Jean Tornier, dit Saint-Martin, capitaine de grenadiers royaux ; M. le sacristain curé [Jean Cassaignaud de Maynard] de la présente paroisse, « qui a dit la messe pro sponso ((Pro sponso (latin) : « pour l’époux » ! Le rituel préconise d’habitude la formule « pro sponso et sponsa ». Maître Cassaignaud de Maynard réprouve-t-il ce mariage avec une jeune femme venus des Isles ? Cf. Victor Daniel Boissonnet. Dictionnaire alphabético-méthodique des cérémonies et des rites sacrés. Page 307.)) dans la chapelle du palais épiscopal de Mirepoix ». Jean Clément de Rouvairollis signe alors « Rigaud Caudeval ». ((AD 09. Mirepoix (1754-1767). Document 1NUM/3E125/2. Vues 239 et 240.))
  • 17 septembre 1733. Baptême de Jean Jacques Rouvairollis, fils de Maître Jean Rouvairollis, conseiller du roi, assesseur criminel au sénéchal de Limoux, et de Dame Marie Prochite. Parrain, Maître Jean Jacques Prochite, conseiller du roi et son avocat au sénéchal ; marraine, Damoiselle Anne de Niort, veuve de feu Maître Jean Rouvairollis, receveur des décimes. Présents : Maître François Rouvairollis [oncle du baptisé] et Jeanne Prochite [tante du baptisé]. ((AD 09. Mirepoix (1722-1736). Document 1NUM7/5MI663. Vue 222.))
  • 22 janvier 1735. Baptême de Rose Rouvairollis, fille de M. Jean Rouvairollis, lieutenant criminel du sénéchal de Limoux, et de Dame Marie de Prochite. Parrain, M. Joseph Rouvairollis, bourgeois ; marraine, Damoiselle Antoinette Pinet de Vernhes. Présents : Dame Jeanne d’Aoustène de Prochite [grand-mère de la baptisée] et Géraud Baillé, bourgeois ((AD 09. Mirepoix (1722-1736). Document 1NUM7/5MI663. Vue 256.)). Rose Rouvairollis épousera Pierre Paul Prats, assesseur criminel au sénéchal et présidial, marchand drapier, le 3 novembre 1757 à Limoux. ((AD 11. Limoux. Paroisse Saint Martin. Baptêmes, mariages (1757). Document 100NUM/AC206/GG145. Vue 27.))
  • 4 mars 1736. Baptême de François Rouvairollis, fils de M. Maître Jean Rouvairollis, avocat en parlement, et de Damoiselle Marie Prochite. Parrain, M. Maître François Rouvairollis [oncle du baptisé], avocat en parlement ; marraine, Damoiselle Thérèse Pouilhairies [tante du baptisé]. Présents aussi : M. Maître Jean Jacques Prochite [grand-père du baptisé], avocat du roi au sénéchal de Limoux et M. Joseph Rouvairollis [oncle du baptisé] ((AD 09. Mirepoix (1736-1741). Document 1NUM1/5MI664. Vue 11.)). François Rouvairollis mourra le 6 novembre 1738 ((Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix (1736-1741). Document 1NUM1/5MI664. Vue 94.)).
  • 8 juillet 1737. Baptême de Marie Anne Elizabeth Victoire Rouvairollis, fille de Maître Jean Rouvairollis, avocat en parlement, de de Damoiselle Marie de Prochite. Parrain, M. Jean Louis Vigarozy, avocat en parlement ; marraine, Dame Marie de Saint-Julien Montfaucon. Présent et témoin : Jean Senesse ((AD 09. Mirepoix (1736-1741). Document 1NUM1/5MI664. Vue 52.)). « Demoiselle Victoire de Rigaud, fille de Sieur Noble Jean Rouvairollis de Rigaud, écuyer, et de Dame Marie de Prochite », épouse le 2 février 1763 à Limoux M. Martin Andrieu, veuf, receveur des tailles du diocèse d’Alet et de Limoux. Présents au mariage : M. Maître Pierre Andrieu, avocat en parlement, conseiller du roi, receveur des tailles du diocèse d’Alet et Limoux ; M. Jean Pierre Andrieu, négociant, frère de l’époux ; Noble Jean Clément Rouvairollis de Rigaud, frère de la baptisée ; Pierre Paul Prats, négociant. ((AD 11. Limoux. Baptêmes, mariages (1762-1767). Document 100NUM/5E206/9. Vue 92.))
  • 17 septembre 1738. Baptême d’Etienne Rouvairollis, fils de Maître Jean Rouvairollis, assesseur du sénéchal de Limoux, lieutenant particulier, assesseur criminel au sénéchal de Limoux, et de Dame Marie Prochite. Parrain, le Révérend Père Prochite, prêtre de la doctrine chrétienne ; marraine, Damoiselle Anne de Niort [grand-mère du baptisé]. Présents : Maître, Ferrusse prêtre et prébendier de Mirepoix, et M. Jean Jacques Prochite, conseiller du roi et aussi avocat au dit sénéchal, grand-père du baptisé. ((AD 09. Mirepoix (1736-1741). Document 1NUM1/5MI664. Vue 88.))
  • 23 juillet 1740. Baptême de Louis Rouvairollis, fils de M. Maître Jean Rouvairollis, lieutenant particulier, assesseur criminel au sénéchal et présidial de Limoux, et de Mademoiselle Marie de Prochite. Parrain, M. Maître Louis Terrisse, conseiller du roi et son procureur en la maîtrise particulière des eaux et forêts de Quillan ; marraine, Demoiselle Marie d’Amat Sabatier, épouse de M. Sabatier, bourgeois de Montréal. Présent : Maître Jean Jacques de Prochite, conseiller du roi et son avocat au sénéchal et présidial de Limoux, grand-père de l’enfant. ((AD 09. Mirepoix (1736-1741). Document 1NUM1/5MI664. Vue 156.))
  • 28 février 1742. Baptême de François Aubin Rouvairollis, fils de M. Maître Jean Rouvairollis, lieutenant et assesseur criminel au sénéchal et présidial de Limoux, receveur des décimes du diocèse, et de Mademoiselle Marie de Prochite. Parrain, M. François Vernhes, bourgeois ; marraine, Damoiselle Marguerite Sabatier, épouse de M. Maître Louis Vigarosy, avocat en parlement. Présents et témoins : M. Germain Vigarozy, bourgeois, et Géraud Baillé, notaire royal et apostolique ((AD 09. Mirepoix (1741-1746). Document 1NUM2/5MI664. Vue 15.)). Initialement sous-diacre du diocèse de Mirepoix, Aubin ou Albin Rouvairollis obtiendra une prébende à l’église collégiale de Sainte-Anne de Montpellier, puis, le 24 septembre 1781, une prébende à la chapelle Saint-Martin en l’église paroissiale d’Attigny, dans la Marne. ((Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790 : Marne. Archives ecclésiastiques. Série G. Clergé séculier. Tome I. Page 161. Editions Matot-Braine. Reims. 1900.))
  • 28 février 1742. Baptême de Romain Rouvairollis, frère jumeau de François Aubin. Parrain, M. Maître Jean Amat, avocat en parlement ; marraine, Damoiselle Anne Vernhes, épouse du Sieur Pineau. Présents et témoins : M. Germain Vigarosy, bourgeois, et Géraud Baillé, notaire royal et apostolique ((AD 09. Mirepoix (1741-1746). Document 1NUM2/5MI664. Vue 16.)). Décès de Romain Rouvairollis le 18 février 1744. ((AD 09. Mirepoix (1741-1746). Document 1NUM2/5MI664. Vue 58.))
  • 31 août 1743. Baptême de Jean Antoine Benoît Rouvairollis, fils du Sieur Jean Rouvairollis, avocat en parlement, assesseur criminel au siège de Limoux, et de Marie Prochite. Parrain, Messire Jean Antoine Baillé, prévôt du chapitre cathédral de Mirepoix ; marraine, Demoiselle Rose Rouvairollis, soeur du baptisé ((AD 09. Mirepoix (1741-1746). Document 1NUM2/5MI664. Vue 49.)). Jean Antoine Benoît Rouvairollis mourra le 30 juillet 1746 ((AD 09. Mirepoix (1737-1753). Document 1NUM/3E125/1. Vue 138.)).
  • 24 décembre 1744. Baptême de Jeanne Angélique Rouvairollis, fille de Jean Rouvairollis et de Marie Prochite. Parrain, Jean Clément Rouvairollis, frère de la baptisée ; marraine, Victoire Rouvairollis, soeur de la baptisée. ((AD 09. Mirepoix (1741-1746). Document 1NUM2/5MI664. Vue 74.)). Jeanne Angélique Rouvairollis épousera M. de Brione. Elle mourra à Toulouse le 7 avril 1821, rue du Peyrou, nº 22.
  • 20 mai 1746. Baptême de François Hilaire Rouvairollis, fils de M. Maître Jean Rouvairollis, lieutenant particulier, assesseur criminel au sénéchal et présidial de Limoux, et de Demoiselle Marie de Prochite. Parrain, M. Maître François Rouvairollis [oncle du baptisé], avocat en parlement ; marraine, Demoiselle Victoire Rouvairollis, soeur du baptisé ((AD 09. Mirepoix (1741-1746). Document 1NUM2/5MI664. Vue 95.)). Le 27 avril 1790 à Limoux, « Messire François Hilaire de Rouvairollis de Rigaud, capitaine au régiment du Royal Marine et chevalier de l’ordre de Saint Louis, fils de feu M. Jean Rouvairollis, lieutenant particulier, assesseur criminel au sénéchal et au siège présidial de Limoux, et de feue Dame Marie de Prochite », épousera « Demoiselle Catherine Clémence de Cayrol de Madaillan, fille de Messire François Ignace de Cayrol de Madaillan, président à mortier ((Cf. Wikipedia. Président à mortier.)) au conseil souverain du Roussillon, et de feue Dame Louise de Bourrée de Corberon ». Présents au mariage : « Messire François Ignace de Cayrol de Madaillan, père de l’épouse ; Théodore Cayrol de Madaillan, chef de brigade dans l’artillerie ; Guillaume de Maguelonne de Saint-Benoît, lieutenant au régiment de Provence ; M. Maître François Aubin de Rouvairollis de Rigaud, prêtre ; et autres parents. François Hilaire Rouvairollis signe alors « Rouvairollis Rigaud de Saint-Hilaire » ; et François Aubin Rouvairollis signe « l’Abbé de Rigaud« . ((AD 11. Limoux. Baptêmes, mariages (1790). Document 100NUM/AC206/GG211. Vue 14.))
  • 14 août 1747. Baptême d’Henriette Blanche de Rouvairolis, fille de M. Jean Rouvairollis, lieutenant particulier, assesseur criminel au siège présidial de Limoux, et de Dame Marie Prochite. Parrain, Jean Jacques Rigaud Rouvairollis, frère du baptisé ; marraine, Rose de Rouvairollis, soeur du baptisé. ((AD 09. Mirepoix (1737-1753). Document 1NUM/3E125/1. Vue 162.))
  • 22 novembre 1748. Baptême de Joseph Thibaud de Rouvairollis, fils de M. Maître Jean Rouvairollis, lieutenant particulier, assesseur criminel au sénéchal et présidial de Limoux, et de Dame Marie Prochite. Parrain, le Sieur Joseph Rouvairollis ; marraine, Demoiselle Rose Rouvairollis, soeur du baptisé. ((AD 09. Mirepoix (1737-1753). Document 1NUM/3E125/1. Vue 174.))

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  • 24 juin 1753. Baptême de Jean Baptiste Louis Silvère Rouvairollis de Rigaud, fils de M. Jean Rouvairollis de Rigaud, écuyer, et de Dame Marie de Prochite. Parrain, Louis de Rouvairollis, frère du baptisé ; marraine, Demoiselle Jeanne Angélique de Rouvairollis, soeur du baptisé. Signé : de Rouvairollis [frère] ; Rouvairollis de Rigaud, père. ((AD 09. Mirepoix (1737-1753). Document 1NUM/3E125/1. Vue 253.)). Devenu garde du corps du roi, Jean Baptiste Rouvairollis de Rigaud émigrera circa 1791.

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Ci-dessus : 21 mai 1760. Mort subite de Noble Jean de Rigaud de Rouvairollis, écuyer, âgé d’environ soixante ans [69 ans !]. Sépulture dans la chapelle Saint Joseph de la cathédrale de Mirepoix. Archives dép. de l’Ariège. Mirepoix. Sépultures (1747-1774). Document 1NUM3/5MI664. Vue 157.

Où l’on voit qu’à Mirepoix, en la personne de Jean Rouvairollis II, ou plutôt de « Noble Jean de Rigaud de Rouvairollis, écuyer », la famille Rouvairollis est parvenue à se doter d’une qualification noble, affichée ou prétendue, fondée en tout cas sur le seul titre d’écuyer.

Qu’est-ce qu’un écuyer ?

« Le terme d’écuyer, ou celui de gentilhomme, désigne, à l’époque moderne [à partir de la fin du XVe siècle], un rang détenu par tous les nobles non armés chevaliers. Il convient de rappeler à ce titre que les rangs d’écuyer et de chevalier, sous l’Ancien Régime, ne sont pas des titres de noblesse, mais des qualifications nobles ». Il s’agit donc là d’une qualification qui, sans prouver la noblesse à proprement parler, — laquelle nécessite pour faire preuve une filiation qui remonte au moins à deux siècles amont —, distingue les serviteurs de l’état. Ce qualificatif d’écuyer doit être placé à la suite du nom propre dans tous les actes administratifs ou civils, car « son omission serait considérée comme une renonciation à l’état privilégié, donc assimilée à une dérogeance. »

Contrairement aux titres de noblesse, attachés sous l’Ancien Régime à une terre (du moins pour les titres réguliers), les qualifications nobles sont attachées à une personne seulement, d’où en principe impossibles à transmettre.

Mais, dans les derniers temps de l’Ancien Régime il n’est plus rare de voir des roturiers porter les qualifications normalement réservées à la noblesse. Certains y ont droit, comme les gardes du corps du roi non nobles, mais d’autres usurpent purement et simplement ces qualificatifs dans les actes notariés et dans les actes des registres paroissiaux. » ((Cf. Wikipedia. Ecuyer (gentilhomme). Qualifications nobles sous l’Ancien Régime.))

François Rouvairollis n’a pas été saisi de la passion nobiliaire semble-t-il. On ne le voit jamais, trafiquer de son nom dans le sens de la particule. Jean Rouvairollis II, lui, conseiller du roi, assesseur criminel au sénéchal et présidial de Limoux, a été écuyer et l’a fait savoir. Jean Clément Rouviraillis, son fils, capitoul en 1850 ((Cf. Barnabé Farmian Durosoy. Tableau chronologique des noms de Messieurs les Capitouls. Edition Jean Florent Baour. Toulouse. 1786.)), a bien été écuyer, et l’a fait savoir, lui aussi. François Hilaire Rouvairollis, frère du précédent, capitaine au régiment du Royal Marine, est en 1790 chevalier de Saint Louis, qualification supérieure au demeurant à celle d’écuyer, et le fait savoir, là encore. Mais on voit ci-dessus l’usage de la qualification noble, initialement attachée à la personne même, partant, non transmissible en principe, s’étendre rapidement à l’ensemble de la famille, la famille Rouvairollis en l’occurrence, et entraîner diverses métamophoses du nom propre, au prix d’un certain ridicule, par exemple au mariage de François Hilaire Rouvairollis, lorsque François Ignace de Cayrol de Madaillan, président à mortier au conseil souverain du Roussillon, signe « Cayrol Madaillan » simplement, et le marié : « Rouvairollis Rigaud de Saint-Hilaire » !

A suivre : A Mirepoix. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. 2. Jean Clément de Rouvairollis et les siens

2 réponses sur “A Mirepoix. Essai de généalogie de la famille Rouvairollis. 1. De François et Jean Rouvairollis à Jean Clément de Rouvairollis”

    1. Merci, Jacques, de votre lecture attentive.
      Je viens de rectifier.
      Le nez collé sur le texte, le soir tard, on n’y voit plus rien.

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