A Rieux-Minervois, Aude. Quelques vues de l’église Notre Dame de l’Assomption
Ci-dessus : chapiteau du portail de l’église Notre Dame de l’Assomption.
Enserrée dans un îlot de la vieille ville, l’église Notre Dame de l’Assomption ne prévient pas de la surprise que réserve son architecture intérieure : forme polygonale à quatorze côtés, choeur heptagonal, déambulatoire en rotonde, voûte en coupole qui forme le centre de l’édifice. Elle ne prévient pas non plus de l’expressivité des sculptures, attribuées au Maître de Cabestany, qui ornent ses chapiteaux et ses chapelles, ni de celle du grand tableau de F. Saissac, Vierge couronnée à l’Enfant avec saint Eutrope, saint Jean Baptiste, saint Roch et saint Jacques, qu’elle abrite majestueusement.
Plan de l’église Notre Dame de l’Assomption. Source : Jacques Peyron, Service départemental de l’Architecture et du Patrimoine de l’Aude.
Ci-dessus : chapiteau de la nef.
Ci-dessus : effet d’ombre autour d’un chapiteau de la nef.
Ci-dessus : clé de voûte.
Ci-dessus : effet d’ombre autour d’une statue mutilée.
Ci-dessus : effet d’ombre.
Ci-dessus : daté du XVIe siècle, groupe sculpté représentant la Mise au Tombeau.
On comparera cette Mise au Tombeau avec celle qui, datée de circa 1515 et attribuée à un Maître du Bourbonnais, se trouve conservée aujourd’hui au Metropolitan Museum ; ou encore avec la copie de cette dernière, qui a été réalisée au XIXe siècle, à Toulouse, par l’atelier Virebent.
Ci-dessus : don de J. Pierpont Morgan au Metropolitan Museum en 1916, Mise au Tombeau datée de circa 1515 et attribuée à un Maître bourbonnais.
Ci-dessus : dans l’abbatiale Saint Volusien, à Foix, Ariège, Mise au Tombeau créée au XIXe siècle par l’atelier toulousain Virebent.
Ci-dessus : F. Saissac, Vierge couronnée à l’Enfant avec saint Eutrope, saint Jean Baptiste, saint Roch et saint Jacques, 1669.
Ci-dessus : signature de F. Saissac.
On ne sait rien du peintre F. Saissac. On connaît de lui, à ce jour, seulement trois tableaux : une Présentation de Jésus au Temple avec Siméon et Anne, datée de 1659, conservée à l’église de Saint Polycarpe, dans l’Aude ; une Nativité, datée de 1664, conservée à l’église de Besset, en Ariège ; et la Vierge couronnée à l’Enfant avec saint Eutrope, saint Jean Baptiste, saint Roch et saint Jacques, datée de 1669, conservée à l’église de Rieux-Minervois, dans l’Aude.
Je me suis rendue à Rieux-Minervois le 4 décembre 2015 en compagnie de Martine Rouche, guide conférencière, qui donnait ce jour-là, à l’invitation de l’association Les Amis de la Rotonde (celle de l’église de Rieux-Minervois), une conférence relative aux trois tableaux de F. Saissac que l’on connaît. Martine Rouche, qui vit à Besset, s’est d’abord intéressée à la Nativité de F. Saissac conservée dans l’église de sa commune. Après avoir aidé à la constitution du dossier et des demandes de subventions nécessaires à la restauration de ce tableau, elle poursuit une recherche sur l’oeuvre du mystérieux Saissac, peintre ignoré de l’histoire de l’art, homme dont le lieu de naissance ainsi que la vie – laïc ou clerc ? – demeurent pour le moment inconnus.
Concernant la Nativité de l’église de Besset et, en sus, une Mise au tombeau (1587 à 1630), anonyme, conservée dans la même église, la municipalité a signé une convention avec la Fondation du Patrimoine. C’est à la dite Fondation que sont versés les dons spontanés (avec déduction fiscale pour les donateurs). La Fondation prendra ensuite le relais avec du mécénat pour compléter le financement du projet. Les dons restent à ce jour bienvenus. Contact : Martine ROUCHE – martine.rouche@neuf.fr
Robert at 15 h 43 min
Des photos comme je les aime. Les ombres et les détails. Bravo!
Martine Rouche at 15 h 52 min
Parfait ! Superbe ! Merci beaucoup ! Je souhaite que de riches mécènes lisent ton article … Je souhaite aussi que des personnes à l’esprit curieux nous fassent connaître l’existence d’un autre tableau de François Saissac, dans quelque église champêtre un peu oubliée …
Gironce at 19 h 54 min
Et la Mise au Tombeau de Monestiès dans le Tarn, 15°s.? C’est la merveille de notre Midi.
La dormeuse at 20 h 16 min
la Mise au Tombeau de Monestiès
Ensemble sculpté représentant sur trois niveaux la Passion du Christ. La récente restauration de 1992 a permis de rétablir la superposition de ces trois scènes selon un axe vertical : à la base, la Mise au tombeau ; au-dessus, la Pietà, et en haut la Crucifixion. Cette disposition est supposée être la disposition d’origine dans la chapelle du château de Combefa (81), résidence d’été des évêques d’Albi. Les statues sont antérieures au 23 mars 1490, date de consécration de la chapelle, et ont été réalisées sous le mécénat de Louis d’Amboise (1433-1503), évêque d’Albi, qui est d’ailleurs représenté sous les traits de Joseph d’Arimathie. En 1761, l’archevêque de Choiseul reçoit l’autorisation du roi de déplacer vers Albi les matériaux nécessaires à la réfection du palais de la Berbie et autres demeures : c’est la fin du château de Combefa. En 1774 les habitants de Monestiés obtinrent du cardinal de Bernis l’autorisation de transporter dans la salle de l’hôpital Saint-Jacques tout le mobilier qui ornait le château.
Anne-Marie Dambies at 10 h 14 min
Je l’aurais su, je serais bien venue avec vous: la première photo est magnifique. Mais les 4 et 5 décembre j’étais à Prouille.
Jean-Louis H. BONNET at 14 h 06 min
Il suffit de lire les articles que j’ai consacrés aux toiles et aux ouvrages baroques et que connaît bien Martine Rouche pour apprendre sur la biographie de « l’abbé » François Saissac, peintre originaire d’un village de la plaine lézignanaise et curé dans le Limouxin. Plusieurs autres tableaux existent de cet artiste…
Jean-Louis Bonnet
La dormeuse at 15 h 03 min
J’ai, quant à moi, le tort d’ignorer, de façon bien involontaire, les articles auquel vous faites allusion. Voudriez-vous s’il vous plaît m’indiquer où je puis lire ces articles et quels sont les autres tableaux dont l’existence m’est pour le moment inconnue ?
Martine Rouche at 15 h 51 min
Bonjour Monsieur Bonnet,
Je me permets de vous répondre ici puisque vous me rappelez que j’ai eu des renseignements de votre part sur François Saissac. Vous n’avez pas précisé, à l’époque, où je pouvais trouver ces renseignements et m’aviez seulement signalé que François Saissac, dont vous disiez qu’il était prêtre, était né à Moux en 1610. Mais les registres ne commencent qu’en 1657 … Donc je ne sais toujours rien de lui ! Vous dites qu’il y a plusieurs autres tableaux de lui : seuls étaient connus ceux de Rieux-Minervois et de Saint-Polycarpe, jusqu’à ce que soit ajoutée la Nativité de Besset. Si vous en connaissez d’autres, s’il vous plaît, faites-les moi connaître ! Par ailleurs, à ce moment-là, vous m’aviez davantage parlé d’Annet Auriac, et j’avais apprécié la lecture de votre article très documenté sur ce peintre dont nous avons vu, hier, Christine et moi, le retable de l’église de Peyrefitte du Razès, que vous mentionnez et décrivez. Bien à vous, MR