De 1834 à 1839, histoire de quelques réfugiés polonais assignés à résidence à Mirepoix

L’accueil des réfugiés polonais assignés à résidence à Mirepoix au cours des années 1830, sous le règne de Louis-Philippe, fait l’objet du dossier I 280 aux archives de Mirepoix. J’ai consulté ce dossier. On y trouve des renseignements sur le montant des aides allouées aux réfugiés polonais ainsi que sur les mesure de contrôle relatives aux déplacements de ces derniers. Le dossier comprend également une lettre ministérielle enjoignant aux représentants des autorités locales de restreindre rapidement le montant des aides consenties aux réfugiés polonais, de pousser à l’insertion professionnelle, et surtout de surveiller étroitement les dits réfugiés, car, fauteurs d’une tentative de révolution dans leur pays d’origine, ceux-ci pourraient l’être derechef en France. Le dossier a, dans sa sécheresse toute administrative, le mérite de consigner les noms de ces réfugiés, puis d’indiquer comment ils s’en sortent, ou bien ne s’en sortent pas. On voit là se dessiner des histoires d’intégration, qui tournent de façon diverse.

Ci-dessus : Massacre des Polonais à la prise de Varsovie © Société historique et littéraire polonaise/Bibliothèque polonaise de Paris.

 

Daté de juillet 1834, un état des paiements alloués au titre des subsides mentionne les noms des 8 premiers réfugiés assignés à résidence à Mirepoix : Vincent Manel, apprenti sellier depuis 6 mois ; Thadée Blaskiewicz, cordonnier depuis 5 mois ; Jean Piotrowicz, apprenti charron ; Joseph Andruskiewicz ; Antoine Halas, domestique ; André Maron, infirme ; Basile Gdyk, employé à la fabrique ; Maxime (ou Maximilien) Czyzewski, employé au moulin ; Charles Woda, vétéran, incapable de travailler.

Il manque sur cet état des paiements les noms de Michel Godlewski et de Jacques Jablonski, qui, après avoir résidé à Fanjeaux, ont reçu le 28 juin 1834 ordre de s’installer désormais à Mirepoix. C’est sous la conduite de Jacques Jablonski, lieutenant, âgé de 21 ans en 1834, que les dix réfugiés assignés à Fanjeaux sont dernièrement arrivés de Marseille, où, fraîchement débarqués d’une frégate française, ils venaient du port de Trieste. La conduite de ces étrangers dans l’Aude n’a suscité aucune remarque défavorable, observe-t-on sur l’ordre de changement de résidence enregistré à propos de Jacques Jablonski. Saluant ici l’autorité morale du jeune lieutenant, les autorités craignent, semble-t-il, que celle-ci ne s’exerce dans le cadre d’un réseau politique. D’où la décision de déplacer le jeune homme à Mirepoix, afin de le couper de ses contacts initiaux.

En mars 1835, Mirepoix accueille Alexandre Jaslikowski, officier, médecin. Alexandre Jaslikowski et Jacques Jablonski avaient sûrement beaucoup à se dire. Mais Alexandre Jaslikowski quitte bientôt Mirepoix pour Léran afin d’y exercer sa profession de médecin.

 

Jean Piotrowicz, André Maron, Basile Gdyk, Maxime Czyzewski, Charles Woda, pendant ce temps, font l’objet d’un signalement auprès des services municipaux en raison de leurs difficultés d’insertion. Ces difficultés leur valent d’être classés dans la catégorie des « Polonais à surveiller ».

Thadée Blaskiewicz, qui était en 1834 apprenti cordonnier, cherche en 1835 à s’établir à son compte. Il prospecte durant les premiers mois de l’année divers lieux d’installation possibles. Il obtient ainsi en avril l’autorisation de faire la route sans indemnité de Mirepoix à Montpellier, en mai l’autorisation de résider à Foix, en juillet l’autorisation de résider à Pamiers. C’est là, semble-t-il, qu’il s’installe durablement.

Le nom de Jacques Jablonski réapparaît dans un état des subsides daté d’avril 1836. Le document signale que le jeune lieutenant, alors âgé de « 23 ans, non marié », se trouve dans une situation d’extrême dénuement. Ressources : aucune. Activité professionnelle : aucune. Ne reçoit aucune nouvelle de sa famille, restée en Pologne.

Le document mentionne encore à propos de Jacques Jablonski : Conduite très bonne, signalant ainsi qu’on ne lui a pas trouvé d’activités politiques, mais qu’on ne cesse pas pour autant de le surveiller.

Tandis que d’autres réfugiés plus illustres bénéficient à Paris du soutien d’une intelligentsia et d’une haute société semblablement acquises à la cause de la Pologne, le jeune lieutenant, exilé à Mirepoix, se trouve en la petite ville ((Molière, Tartuffe, II, 3 : « Vous irez par le coche en la petite ville… »)) rencoigné dans une sorte d’impasse dont les documents conservés aux archives ne disent pas s’il s’en est sorti, ni quand, ni comment.

Ci-dessus : Bal donné à l’hôtel Lambert par la Société de Secours pour les Polonais indigents © Société historique et littéraire polonaise/Bibliothèque polonaise de Paris.

 

Le 15 juin 1836, Mirepoix accueille cette fois Stanislas Zawidza, officier, Jean Lada, officier, et Louis Pluzanski, sous-officier, issus tous trois d’un convoi de 47 proscrits de Cracovie. Le 18 juillet de la même année, Jean Lada obtient l’autorisation de transférer sa résidence en Gironde. Le 2 septembre, Louis Pluzanski signale aux autorités qu’il est désormais étudiant. Il bénéficie à ce titre d’une aide plus substantielle. Il disparaît ensuite des listes archivées à Mirepoix, sans doute requis par les cours dispensés à l’université de Toulouse. Toujours en 1836, Adolphe Sangaylo, officier, obtient le 2 avril l’autorisation de quitter le Tarn afin de s’installer à Mirepoix où une place lui a été offerte par un chef d’institution pour y exercer les fonctions de professeur de mathématique. Il gagne ensuite Narbonne le 2 septembre, où il a été engagé comme « régent de mathématique ». Stanislas Zawidza, quant à lui, déménage le 26 janvier 1837 à Castres.

 

Durant l’année 1836, Mirepoix accueille encore Julius Szor, Joseph Rinkowski (ou Rynkowski) et Apollinaire Swiencki.

Initialement assigné à résidence à Pamiers, Julius Szor arrive à Mirepoix le 11 août 1836 afin d’y visiter Basil Gdyk, qui est son parent. D’abord employé à la fabrique, celui-ci s’exerce désormais au métier de tailleur. Un peu plus tard, le 17 octobre, Julius Szor obtient l’autorisation de s’installer à Foix.

 

Joseph Rinkowski vient lui aussi de Pamiers. Arrivé à Mirepoix le 24 juin 1836, Il projette d’y exercer son métier de cordonnier. Le 7 décembre 1836, il demande à s’installer plutôt à Toulouse ou à Castres. Un an plus tard, le 27 décembre 1837, il transfère sa résidence à Carcassonne. Le 14 mai 1838, déçu par l’Aude, il rentre définitivement à Mirepoix, y ouvre effectivement son échoppe et épouse le 30 avril 1844 Célestine (ou Philippine ) Delpech…

Arrivé de Lavelanet le 30 mars 1836, Apollinaire Swiencki espère trouver à Mirepoix « un poste dans l’instruction publique ». Il le trouve sans doute, car son nom disparaît des états de paiement des subsides peu de temps après.

 

Classés en 1835 dans la catégorie des « Polonais à surveiller en raison de leurs difficultés d’insertion ou de leur instabilité, André Maron, Basile Gdyk, Maxime Czyzewski, Charles Woda continuent en 1836 de susciter l’inquiétude des autorités. Joseph Andruskiewicz les a rejoints dans cette catégorie. Parti le 19 mars à Limoux afin d’y apprendre le métier de chapelier, il rentre bientôt à Mirepoix, et, le 13 juin 1836, il se trouve passible d’un certificat d’indigence.

Charles Woda, vétéran, incapable de travailler, dépendant des subsides, doit s’accommoder de sa condition misérable.

Initialement employé au moulin, Maxime Czyzewski erre de place en place, à la recherche d’un travail, sans demander d’autorisation de déplacement, ou sans tenir compte de la destination autorisée. Le 18 décembre 1837, il sollicite l’autorisation d’aller « se fixer à Lavelanet dans l’espoir d’y être utilement occupé ». On ne sait pas ensuite ce qu’il devient.

Le 1er octobre 1838, André Maron, « infirme », quitte Mirepoix pour Léran « afin d’y recevoir auprès du docteur Jasliskowski les soins que son état nécessite ». Suite à une probable amélioration de son état, le 28 octobre, il obtient l’autorisation de se rendre à Castres « où il a trouvé de l’occupation ». Ultérieurement portée sur la dite autorisation, une mention marginale indique qu’à la date du 28 octobre 1838, André Maron « résidait illégalement à Mazamet », puis qu’à la date du 1er juin 1839, « il est retourné depuis trois mois à Mirepoix. Le 8 juin 1839, les autorités formulent « une demande pour savoir où se trouve le sieur Maron, s’il se trouve effectivement à Mirepoix ». Le 6 novembre 1839, les mêmes autorités procèdent à une retenue sur les subsides alloués au sieur Maron, « en raison d’une dette de 18 francs dix centimes contractée auprès de Bernard Ignace, aubergiste de Foix ». Il s’agit là du dernier épisode que les archives aient enregistré à Mirepoix, concernant l’histoire d’André Maron dans son nouveau statut d’émigré.

Après s’être exercé au métier de tailleur, Basile Gdyk cherche finalement à s’employer d’une autre façon. Le 18 janvier 1839, suivi par Jean Piotrowicz, qui était en 1835 apprenti charron, il est autorisé à se rendre provisoirement à Castres ou à Mazamet « dans l’espoir d’y trouver du travail ». Le 7 février, les deux hommes se trouvent officiellement engagés à la fabrique de M. Sabatier à Mazamet. Leur changement de résidence est avalisé le 20 mars 1839. Tous deux quittent ici la catégorie des Polonais dits « à surveiller ».

Parmi les réfugiés qui n’ont fait jusqu’ici l’objet d’aucun signalement social, Antoine Halas, domestique, se distingue en janvier 1838 par une demande de changement de résidence. Il quitte Mirepoix pour Chalabre, « où il espère se placer à nouveau comme domestique ».

Mirepoix, dans le même temps, s’inquiète de l’instabilité d’un nouveau réfugié, arrivé de Pamiers le 26 février 1837. Il s’agit de Philippe Piotrowski, accueilli en 1837 parce qu’il avait « trouvé du travail à Mirepoix », parti en janvier 1838 à Carcassonne, « où il sera utilement occupé, puis en février 1838 à Chalabre, « où il semble qu’il trouvera de l’ouvrage », puis revenu le 10 octobre à Mirepoix, « où il a trouvé du travail ». Le 21 juin 1839, Philippe Piotrowski part à Laroque…

L’arrivée de Jean Brzenkiewicz à Mirepoix, le 23 octobre 1839, diffère heureusement de celle de Philippe Piotrowski. Comme Jacques Jablonski, on a sans doute voulu couper Jean Brzenkiewicz des contacts noués dans sa résidence précédente. Sous-officier originaire de Kazimiers dans le Palatinat de Cracovie, réfugié en France depuis le 1er juin 1836, âgé de 28 ans en 1839, Jean Brzenkiewicz a eu le temps, en tout cas, d’opérer sa reconversion. Il exerce désormais le métier de tailleur d’habits, et il a trouvé à Mirepoix « de l’ouvrage dans son état de tailleur ». Le 29 décembre, après six mois d’exercice à Mirepoix, il reçoit l’autorisation de transférer son activité à Foix.

 

Concernant les réfugiés polonais des années 1830, le dossier conservé aux archives de Mirepoix ne contient aucune information postérieure à 1839. L’accueil de ces réfugiés a donc pris fin à Mirepoix en même temps que la décennie. La consultation des états nominatifs de paiement des subsides et des autorisations de déplacement ne permet pas, à elle seule, de savoir si, hormis Joseph Rinkowski, qui y a fait souche, d’autres réfugiés, après 1840, ont continué de vivre à Mirepoix. Je n’ai pas trouvé trace, par exemple, d’un possible départ de Jacques Jablonski. Je doute cependant que le jeune homme soit resté à Mirepoix. Qu’y aurait-il fait ? Je n’ai pas trouvé trace non plus ni du départ ni de l’éventuel décès de Charles Woda, qui était dit en 1835 « trop âgé pour envisager de s’employer nulle part ». Il se peut de toute façon que certains documents aient été perdus, ou que Charles Woda, par exemple, ainsi que son épouse, ait trouvé refuge ailleurs, chez des compatriotes, et qu’il ne l’ait point signalé.

 

J’ai découvert aussi par la consultation des registres BMS le cas de Julien Gzzybowski, « docteur médecin », initialement réfugié dans l’Aude, qui a épousé à Caunes Dame Adélaïde Jallarigues, qui exerce à Mirepoix, rue des Pénitents Blancs, depuis 1843, et qui perd en 1844 un petit Isidore.

Je me suis demandé pourquoi la plupart des réfugiés accueillis à Mirepoix ont très rapidement cherché à quitter cette résidence obligée. D’évidence, c’est parce qu’il n’y avait pas dans le Mirepoix des années 1830 une activité suffisante pour les absorber. Les réfugiés vont chercher ailleurs, avec la bénédiction des autorités municipales, les emplois que le marché du travail mirapicien, trop fermé, ne leur offre pas. Peinant à trouver des emplois dans l’agriculture, dans le commerce ou dans les services, ils migrent logiquement vers des villes plus industrielles, ou au moins plus grandes. Là, lorsqu’ils se trouvent à bout de ressources, ils font des dettes chez les aubergistes, pour manger. C’est le cas du soldat André Maron, mais aussi, au moins une fois, celui de l’officier Adolphe Sangaylo. Ces dettes sont retenues sur les subsides du mois suivant.

Sans surprise, on observe que parmi les réfugiés qui étaient précédemment militaires, les officiers, plus instruits, mieux considérés, s’en sortent tout de même plus vite et plus efficacement que les simples soldats. Les différences sociales demeurent, jusque dans la mouise de l’émigration. Tandis que Basile Gdyk, simple soldat, tente d’exercer à Mirepoix le métier de tailleur, puis, faute sans doute d’y réussir, part quêter ailleurs un travail industriel, Jean Brzenkiewicz, sous-officier reconverti en tailleur, exerce avec succès son nouveau métier à Mirepoix, et on ne doute pas qu’il saura par la suite se faire une place à Foix.

Frappée par les incessants va-et-vient de ces réfugiés, j’ai songé que s’ils sont à l’époque rendus nécessaires par la difficulté de trouver un travail à Mirepoix, ils résultent d’abord du traumatisme de l’exil. Le nomadisme de certains de ces exilés traduit, semble-t-il, le besoin de fuir une résidence dans laquelle ils éprouvent le sentiment de s’être laissés eux-mêmes derrière soi, et l’espoir, hélas chaque fois déçu, d’en trouver une autre où concilier enfin ce qu’ils ont été et ce qu’ils sont maintenant. Le possible de l’alliance ne se commande pas. Le poids de la mélancolie est autrement lourd…

Il ne reste à Mirepoix aucune trace visible du séjour ces quelques réfugiés polonais, sinon aux archives, sous la forme d’une collection d’états de paiement des subsides, de lettres d’assignation à résidence et d’autorisations de déplacement conservés pêle-mêle dans une enveloppe en papier kraft, de format A4. J’ai dépouillé cette enveloppe avec une émotion quasi-familiale. Léopold Belcikowski, mon trisaïeul, officier polonais réfugié en France en 1836, a essuyé un sort identique à celui des compatriotes dont je rapporte les noms ci-dessus. J’ignore de quoi il a vécu entre 1836 et 1843. Il entre dans l’administration, le 10 janvier 1843, en qualité d’agent voyer attaché au canton de Pamiers…

La Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration organise du 2 mars au 28 août 2011, à Paris, au Palais de la Porte Dorée, une exposition intitulée Polonia, des Polonais en France depuis 1830. Le site affiche en page d’accueil une bande-annonce qui déménage !

Si vous aimez la Pologne, consultez également sur le site de l’Institut Polonais de Paris la liste des événements organisés autour de l’exposition Polonia.

A lire aussi : Souvenir de l’émigration polonaise – 1837 – Mirepoix

11 réponses sur “De 1834 à 1839, histoire de quelques réfugiés polonais assignés à résidence à Mirepoix”

  1. Persécutions, réfugiés, réinsertion… l’éternel recommencement au long des siècles ! Visions journalières à la télévision ! Et la Pologne a, dans le passé, payé un lourd tribu. Le rappel que vous en faites, chère dormeuse, sur la foi des archives de Mirepoix, est dans sa sècheresse administrative, très émouvant. Je le fais suivre à mon mari, lui-même réfugié en Belgique à l’âge de sept ans, sa famille étant persécutée sur cette terre martyr. Un de ses souvenirs d’enfance : la vision de la ligne d’horizon en quittant Varsovie rasée …

  2. Un monument à la mémoire d’Adam Mickiewicz a été réalisé en 1920 par Antoine Bourdelle, ami d’Achille Laugé … Hasard de la recherche, musique du hasard…

     

     

    Ci-dessus : Bourdelle devant le monument à Mickiewicz.
     » Rassemblées, les trois âmes de la Pologne songent vers Mickiewicz, prophète de la délivrance.  »
    In Correspondance, André Suarès et Antoine Bourdelle, présentée par Michel Dufet, p. 121, Plon, 1961.

  3. Annuaire administratif du département de l’Ariège pour l’an 1857, publié par ordre et sous les auspices de M. G. Castaing, préfet. Foix, imprimerie-librairie de Pomiès frères, éditeurs, janvier 1857.
    page 149 :
    SERVICE VICINAL
    Personnel
    Service cantonnal :
    MM. Alinat, Brune, Belcikowski, Castel, Claustres, Claverie, Esparseil, Fauroux, Goursse, Martin, Pauly, Péré, Rouch, Saint-Alary, Séris, Sicard, agents-voyers cantonnaux.

  4. Je me permets de faire figurer ci-après ce que j’ai relevé, au cours d’autres recherches, dans la liste de population de 1944 (dossier F13, AM Mirepoix), et qui complètera peut-être ton travail, pour toi et aussi tes nombreux lecteurs. Il ne s’agit pas de réfugiés polonais signalés comme tels, mais d’habitants de Mirepoix d’origine polonaise :
    WOFTEZAK Petronela, née le 17 novembre 1921 en Pologne, à Crodzisk, est célibataire, polonaise et réside rue Victor-Hugo. Elle est cultivatrice pour Victor Calmet à Mirepoix.
    ICKOWICZ Sarah, née le 20 juin 1920 à Paris, est célibataire, française et réside rue des Pénitents-Blancs. Elle est tricoteuse pour le Secours National à Mirepoix.
    SZMAF Franciszek, né le 28 avril1919 en Pologne, à Mucha, est marié, polonais et réside rue Victor-Hugo. Il est cultivateur pour Victor Calmet à Mirepoix.
    WEINBERER Joseph né le 20 janvier 1907 en Pologne, à Pinciur, est marié, polonais et a deux enfants. Il réside rue des Pénitents-Blancs et exerce le métier de tailleur d’habits pour Bosc Paul.

    Liste de population de 1891 :
    RYNKOWSKI Joséphine, 37 ans, ménagère, femme de Logier Jean, 44 ans, horloger. Elle réside rue Porte d’Amont.

    RYNKOWSKI Joseph, 13 ans, fils
    TRUQUET Marguerite, 43 ans, ménagère, chef de ménage.
    Tous deux résident Cours St Antoine.

  5. Registre de contrôle des étrangers à Mirepoix à partir de 1933 (dossier I 280)
    > WYSZYWANUCK Nicoly, né le 27 août 1899 à Kamianka, Pologne. Arrivé à Mirepoix le 16 mai 1934. Réside Cours Dr Chabaud. Autorisé à repartir le 16 juillet 1934.
    > WOJEIK Jean, né le 20 septembre 1895 à Odnykir [??]. Arrivé le 1er avril 1936. Réside au restaurant Mario. Autorisé à repartir le 2 avril 1936.
    > WOJEIK Jean.
    Arrivé le 25 mai 1936. Réside au restaurant Vila. Autorisé à repartir avec le cirque Belisario le 14 juillet 1936.
    > BARANOWSKI Joseph, né le 9 juillet 1915 à Stintow [??]. Arrivé le 24 mars 1939. Réside chez M. Elie Laurens. Repart le 2 juin 1939.
    > CHARZOWISKI François, né le 1er novembre 1902 à Michlochowitza [??]. Arrivé le 5 mai 1939. [Pas d’autre indication].
    > SZMAKLO Anna, née le 11 août 1913 à Dzikow Stary. Arrivée le 3 juillet 1939. Réside chez M. Forgue à Grave. [Pas d’autre indication].
    > ICKORVICZ Malka Napyla, née le 14 mars 1914 à Lebork. Arrivée le 5 novembre 1941. Réside à l’hôtel du Commerce.
    > SRYMANSKA Kazimiera, née le 15 août 1900 à Grablin. Arrivée le 21 novembre 1941. Réside chez Campels [sic]. Repart le 27 juillet 1942.
    > WOJTEZAK Petronela, née le 17 novembre 1921 à Grodziska. Arrivée le 15 juin 1942. Réside chez M. Montenay avenue de Pamiers. Repart le 30 octobre 1944.
    > ICKOWICZ dite ITZKOVITCH née KOZUCH le 2 mai à Lalow [??]. Arrivée le 7 septembre 1942. Réside rue des Pénitents Blancs.
    > GORCZYNOKA née STANISLOVA

  6. Registre de contrôle des étrangers à Mirepoix à partir de 1933 (dossier I 280)
    > WYSZYWANUCK Nicoly, né le 27 août 1899 à Kamianka, Pologne. Arrivé à Mirepoix le 16 mai 1934. Réside Cours Dr Chabaud. Autorisé à repartir le 16 juillet 1934.
    > WOJEIK Jean, né le 20 septembre 1895 à Odnykir [??]. Arrivé le 1er avril 1936. Réside au restaurant Mario. Autorisé à repartir le 2 avril 1936.
    > WOJEIK Jean.
    Arrivé le 25 mai 1936. Réside au restaurant Vila. Autorisé à repartir avec le cirque Belisario le 14 juillet 1936.
    > BARANOWSKI Joseph, né le 9 juillet 1915 à Stintow [??]. Arrivé le 24 mars 1939. Réside chez M. Elie Laurens. Repart le 2 juin 1939.
    > CHARZOWISKI François, né le 1er novembre 1902 à Michlochowitza [??]. Arrivé le 5 mai 1939. [Pas d’autre indication].
    > SZMAKLO Anna, née le 11 août 1913 à Dzikow Stary. Arrivée le 3 juillet 1939. Réside chez M. Forgue à Grave. [Pas d’autre indication].
    > ICKORVICZ Malka Napyla, née le 14 mars 1914 à Lebork. Arrivée le 5 novembre 1941. Réside à l’hôtel du Commerce.
    > SRYMANSKA Kazimiera, née le 15 août 1900 à Grablin. Arrivée le 21 novembre 1941. Réside chez Campels [sic]. Repart le 27 juillet 1942.
    > WOJTEZAK Petronela, née le 17 novembre 1921 à Grodziska. Arrivée le 15 juin 1942. Réside chez M. Montenay avenue de Pamiers. Repart le 30 octobre 1944.
    > ICKOWICZ dite ITZKOVITCH née KOZUCH le 2 mai à Lalow [??]. Arrivée le 7 septembre 1942. Réside rue des Pénitents Blancs.
    > GORCZYNOKA née STANISLOVA le 15 mai 1899 à Rochtchey [??]. Marchande fruitière. Arrivée le 2 novembre 1943. Réside chez Vve Calmet [sic]. Repart le 30 octobre 1944.
    > SZMAJ Francizek, né le 28 avril 1919 à Mucha. Valet de ferme. Arrivé le 2 novembre 1943. Réside chez Vve Calmet. Repart le 30 octobre 1944.
    > WOFTEZAK Laurent, né le 4 juillet 1886 à Lesko. Marchand fruitier. Arrivé le 8 novembre 1943. Réside chez Vve Calmet. Repart le 30 octobre 1944.
    > WEINBERG Joseph, né le 20 janvier 1907 à Pineuv [??]. Arrivé le 9 juin 1943.
    > WAJNBERG née IEKOWICZ à Marki. Sans profession. Arrivée en octobre 1941. Repart le 4 octobre 1944.
    > ICKOWICZ née KOZUCH Chandla, née le 2 mai 1887 à Lalov. Arrivée en septembre 1941. Repart le 4 octobre 1944.
    > WOJTEZAK Petronella, née le 17 novembre 1921 à Grodziska. Arrivée le 2 novembre 1845. Réside chez Rouan. Repart le 29 avril 1946.
    > SZMAJ Franciszek, né le 28 avril à Mucha. Arrivé le 2 novembre 1945. Réside chez Rouan. Repart le 29 avril 1946.
    > SZMAJ Franciszek, né le 28 avril 1919 à Mucha. Arrivé le 2 novembre 1945. Réside au café Rouan. [Doublon incomplet de l’entrée précédente].
    > SZMAJ Franciszek, né le 28 avril 1919 à Mucha. Métayer. Arrivé le 31 octobre 1945. Réside au café Rouan.
    > SZMAJ Franciszek, né le 28 avril 1919 à Mucha. Métayer. Arrivé le 3 avril 1946. Réside à la maison Rouan. Vient d’Olette, Pyrénées Orientales.
    > RUBINSTEIN Abraham. Polonais. Né le 1er février 1900 à Tarnow. Vient de Paris. Tailleur. Arrivé le 25 avril 1946. Réside rue Porte d’Amont. Est naturalisé français.
    > POLAKOW Adèle, née le 13 février 1903 à Jahota Storo [??]. Arrivée le 4 novembre 1946. Réside chez Laborie.
    > SZMAJ Franciszek, né le 28 avril 1919 à Mucha. Arrivé le26 octobre 1947. Réside rue du bord de l’eau.
    > GORCZYNSKA Stanislauwa née SCAMAJ, née le 15 mars 1896 à Roche Schuy [??]. Arrivée le 26 octobre 1947. Réside rue du bord de l’eau.
    > WOJTEZAK Petronela. Arrivée le 26 octobre 1947. Réside rue du bord de l’eau.
    > LINNICK née KUSMACHA Casimira, née le 27 novembre 1905. Arrivée le 8 juin 1953. Réside Place du Rumat chez M. Sarrail. Part le 5 janvier 1959 pour Montpellier.
    > FRENKIEL Malkos, né à Varsovie le 21 décembre 1909. Sans profession. Arrivé le 19 novembre 1942. Réside à l’hôtel Ponsin.
    > FRENKIEL Nathalie. Ingénieur. Arrivée le 19 novembre 1942. Réside à l’hôtel Ponsin.

    Fin du registre. Pardon pour les incertitudes des noms de villes : le papier est très mince et a bu beaucoup d’encre.

    1. Merci, Martine. Voici une base de données qui devient de plus en plus intéressante. J’espère qu’elle pourra rendre quelque service aux personnes en quête de renseignements sur l’histoire de leurs ascendants.

  7. Toujours dans l’idée de compléter une base de données :
    Table décennale 1853-1862 :
    > RINKOWSKI Joséphine, née le 25 décembre 1853.
    Table décennale 1863- 1872 et registre des mariages 1861- 1873 :
    > DIMBINSKI Stanislas épouse Marie Elisabeth BAUZIL le 17 mai 1870. Stanislas Dimbinski est employé aux Ponts et Chaussées, domicilié et né à Pamiers le 7 mai 1846, fils de Charles Dimbinski, Polonais réfugié et de Marie Palmade, tous deux résidant à Pamiers. Marie Elisabeth Bauzil est fille de Toussaint Bauzil, maître d’hôtel, et de Françoise Sutra, tous deux résidant à Mirepoix. Les époux signent.
    > RINKOWSKI Auguste épouse Marie Hortense Truquet le 18 mai 1869. Auguste Rinkowski est tailleur, né à Mirepoix le 26 mai 1847, fils de Joseph Rinkowski, décédé à Mirepoix le 10 septembre 1864 et de Philippine Delpech, couturière. Marie Hortense Truquet, sans profession, est née à Varilhes le 5 mai 1846. Tous deux signent.
    > DIMBINSKI Françoise, 4 moise, fille de Charles (? Erreur probable pour Stanislas) Dimbinski et d’Elise [sic] Bausil, est décédée le 28 juillet 1871 chez son grand-père Toussaint Bauzil.

    Table décennale 1873- 1882 :
    > RINKOWSKI Jules, né le 5 novembre 1877.

    Table décennale 1883- 1892 :
    > Logier Jean Arnaud épouse RINKOWSKI Joséphine le 28 novembre 1890.

    Table décennale 1893 – 1902 :
    > RINKOWSKI Alexandre épouse Dupla Antoinette le 16 juillet 1894.
    > RINKOWSKI Joséphine Augustine Noélie est décédée le 30 juillet 1901.

  8.  » Ce 15 de juillet [1927]
    Mon cher Suarès,

    […]
    Durement, je terminerai le monument du grand poète Adam Mickiewicz. En relisant son oeuvre traduite en français par ses fils, je l’ai trouvé plus grand que jamais.
    Ce travail est mon drame, j’y risque ma vie. J’ai basculé sous la bronchite, je bascule sous le feu de ce juillet parisien. Ce livre entrouvert, cette épopée écrite dans un livre de bronze où, sous chaque face de la base, s’inscriront, près des figures des six hauts-reliefs, les textes du poète, il faut que j’érige cela. Harmonie d’architecture et de sculpture.
    […]
    Antoine BOURDELLE

  9. (André Suarès à Antoine Bourdelle)
     » Paris. 11 mai 1929.
    […]
    Quand il n’y a plus eu personne sur la place, j’ai été voir votre colonne ailée. Mickiewicz est une des plus belles figures que vous ayez dressée parmi les hommes. Il est si fortement le pèlerin en marche, et qui vole vers la résurrection, que je voudrais l’admirer seul, sur un socle d’à peine vingt ou trente centimètres, au milieu de la foule : il la domine et il l’entraîne, lui que rien ne peut arrêter, car son idéal l’appelle.
    […]
    S.  »
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    (Antoine Bourdelle à Antoine Suarès)
     » 1929
    Cher Poète tragique,
    C’est un souffle qui vous écrit.
    […]
    Le drame Mickiewicz que j’ai porté vingt-cinq ans au moins est terminé. Je laisse un signe chez les hommes : une colonne à six côtés faisant face architecturale mathématique à chaque avenue de l’Alma. J’ai entassé dans l’airain de cette oeuvre beaucoup de science d’artisan, une âme révoltée et voulant la justice. Mon coeur meurtri dore l’airain dressé. Belle page dans Paris, les artistes le sentent, les poètes, le peuple aussi. Je peux dormir.
    […]  »

    Semper in  » André Suarès et Antoine Bourdelle – Correspondance  » présentée par Michel Dufet, Plon, 1961.

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