Nostalgie de Saint-Aulin

 

Claudine L’Hôte-Azéma, qui se souvient des vacances de son enfance à Saint-Aulin, rêvait cet été de refaire, à pied bien sûr, la route qui monte au village. Martine Rouche et moi-même avons été ses complices. C’était à la fin du mois d’août dernier.

 

Nous avons cheminé, tout en devisant, parmi ces collines, dont les plis s’allongent jusqu’au fond des bois. Au pied des collines, de loin en loin, une ferme. La photo ci-dessus a été prise à la hauteur de Rimbaud.

 

Après le petit pont, soudain, dans la montée, on se trouve sous l’ancien presbytère de Saint-Aulin, ainsi que sous l’église attenante.

 

 

Là haut sur la muraille, la grande croix de pierre porte au revers la date de 1666.

 

Après avoir gravi l’escalier jusqu’à la croix de pierre, nous contournons le presbytère, et, traversant une cour, puis un jardin situés derrière le presbytère, nous gagnons la porte de l’église, elle-même rencoignée sous un avant-toit qui fait galerie.

 

Assises sur le banc dans la galerie, Claudine et Martine s’interrogent sur l’âge des poutres et des piliers qui soutiennent l’édifice. Claudine évoque le temps où les femmes du village venaient, le dimanche, s’asseoir sur ce banc, dans la « caquetière », ou caquetoire.

 

Avant d’entrer dans l’église, nous faisons le tour du bâtiment. Le clocher, de type campanile, arbore la classique armature en fer par-dessus sa cloche. Il se pare en outre de créneaux, témoins sans doute du passage de quelque épigone de Viollet-Le-Duc.

 

Dans l’oculus situé sur le flanc nord de l’église, une tête de Vierge apparaît, visible depuis le pied de la muraille.

 

 

Deux fenêtres délabrées donnent sur la sacristie. Celle-ci semble depuis longtemps abandonnée.

 

Sur le flanc sud de l’église, une jolie petite fenêtre s’ouvre par-dessus les toits.

 

A l’intérieur de l’église, l’autel de marbre, surmonté d’une grande Crucifixion, très dégradée, meuble de façon lointaine un espace qui, au-delà de quelques rangées de chaises désassorties, semble vide, déserté. L’impression, ici, est celle d’un bizarre théâtre de l’absence.

 

Le grand tableau de la Crucifixion est crevé. Gâtées par on ne sait quel effet fuligineux, les couleurs de l’arrière-plan sont perdues.Les personnages, au pied de la Croix, conservent toutefois une présence suffisante pour qu’on remarque la force de leur expression.

 

L’autel étonne, dans une petite église de campagne, par sa composition de marbres rares. On distingue une figure d’évêque dans le médaillon central. S’agit-il d’un autel de remploi ? questionne Martine.

 

Dans la petite chapelle latérale, l’oculus abrite le visage de Marie. Curieusement, le vitrail est bifrons. Nous avons vu ce même visage dans le même oculus, lorsque nous faisions le tour de l’église.

 

A côté de la porte, une chaise, un bénitier de pierre, une gravure représentant une étape du chemin de croix, illustrent, à la façon d’une nature morte ou d’une vanité, la longue patience des choses muettes.

 

Au fond de l’église, derrière ces curieux bancs courbes, la structure ronde protégée par une barrière à claire-voie abrite le baptistère. Ces bancs semblent faits pour réunir les familles autour des baptêmes.

Un couvercle de bois ferme la vasque. Lorsqu’on le soulève, on voit que la vasque est en pierre.

 

Image de l’abandon, encore une fois. On n’a plus célébré de baptême ici depuis longtemps.

 

Non loin du baptistère, la petite fenêtre dont le tympan s’orne d’une lancette fermée par un discret vitrail, est celle que nous avions vue précédemment par-dessus les toits. L’autre fenêtre, toute simple, se trouve dans la sacristie. C’est par cette fenêtre que, du dehors, nous apercevions tout à l’heure l’intérieur de la sacristie.

 

Dans la sacristie, accrochés au mur, quelques vêtements sacerdotaux mangés aux mites subsistent, parmi divers objets de rebut, dont une grande bannière, et un fragment de croix sur lequel figurent les instruments de la Passion.

 

 

La bannière a dû être belle. Elle recèle dans la pourpre de ses plis une figure de saint dont on voit les pieds liés et la main tenant une clé. Au vu de cette clé, on pense à Saint Pierre. Mais Saint Pierre, selon la tradition, aurait été crucifié la tête vers le sol. Entreprise par Martine, la lecture du registre paroissial de Saint-Aulin montrera plus tard que l’église s’appelait autrefois Saint Pierre aux liens. Cf infra, commentaire de Martine et photo.

 

Le meuble de sacristie, très vermoulu, vide, comporte deux corps, dont, en partie basse, un chasublier, dont les tiroirs ont conservé quelques étiquettes. Sur ce meuble, un bric-à-brac de choses quelconques, recouvertes par la poussière des ans. L’abandon de ce lieu a quelque chose d’étrange.

 

A l’ombre de l’église s’étend un petit cimetière. Nous faisons quelques pas parmi les tombes et les cyprès. Claudine me fait remarquer une rangée de simples croix de fer. Dédiées à des personnes dont le nom s’est perdu, pourraient-elles témoigner des pertes de la Grande Guerre ?

Sur le mur du cimetière, visible depuis les champs, manifestement ancienne, une croix de pierre fait pendant à celle qui se dresse devant le presbytère.

 

Le ciel est, par-dessus le cimetière et les toits du village, si bleu, si calme. Les Pyrénées demeurent, à l’horizon, témoins de la beauté terrestre.

 

Le village a encore ses poules. Elles ne s’inquiètent pas des travaux et des jours, du temps qui passe, de nos souvenirs, de nos rêves.

 

Alors que nous redescendons vers Mirepoix, ô surprise ! dans le pré où paissent habituellement des moutons, il y a des lamas ! De la nostalgie à la rencontre de l’inattendu, nous voyons le présent s’ouvrir devant nous dans le sens de l’étonnement qui ravit.

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17 réponses sur “Nostalgie de Saint-Aulin”

  1. Bonheur double dont je ne me lasse pas : partager les découvertes avec vous deux, mes amies, puis passer through the looking-glass et redécouvrir encore … Merci à toutes les deux ! D’autres belles choses nous attendent dans les jours qui viennent : vous venez ?

  2. C’est donc à la fin du mois d’août que nous nous sommes rendues à pied au village de Saint-Aulin. Tout en faisant le tour du village et en visitant l’église et la sacristie, nous réfléchissions à haute voix, échangeant vues, remarques et hypothèses. La déréliction de l’intérieur de l’église nous a semblé étrange, et par effet d’opposition, les autels de marbre et la grande toile placée en retable nous ont paru presque luxueux et déplacés. L’origine du nom Saint-Aulin nous a fait réfléchir et envisager plusieurs hypothèses, plausibles, certes, mais pas complètement satisfaisantes. Autre mystère : cette bannière, dans un coin de la sacristie, dont il semblait que le moindre geste, le moindre souffle dût la réduire en poudre. Nous n’avons qu’aperçu la représentation d’un saint, des clés dans la main gauche, des fers aux pieds. Qui pouvait-il être ? Nulle trace, nulle explication.
    Pourquoi n’avons-nous pas vu que la réponse à la question du nom « Saint-Aulin » était peut-être sous nos yeux ? Autre mystère !
    Récemment, en compulsant une nouvelle fois le compoix de 1766 aux archives municipales de Mirepoix, dans le cadre d’autres recherches, notre attention a été attirée par la ligne « OEuvre de Saint Pierre aux liens de l’église dudit Saint-Aulin » . Cette oeuvre, généralement dédiée sous l’Ancien Régime au secours des indigents dans les campagnes et parfois, plus particulièrement aux enfants dans la misère, possédait alors deux pièces de terre non loin de ce village. Mais alors ? Le saint de la bannière, portant clés à la main et fers aux pieds … est Saint-Pierre-aux-liens, et cette bannière poudreuse est celle de la confrérie éponyme. Le Dictionnaire Encyclopédique de Philippe Le Bas, édition de 1842, volume 3, page 186, indique que les boulangers avaient autrefois pour patron Saint-Pierre-aux-liens, dont la fête, célébrée le 1er août, est désignée dans le livre des métiers par la singulière épithète « Saint Pierre angoule aoust » ! Nous étions bien devant la bannière en août, mais pas le premier, plutôt dans les derniers jours. Et le temps radieux ne laissait pas supposer que Saint Pierre « angoulait aoust » !
    Est-ce tout ? Non ! Et si « Saint-Pierre-aux-liens » était aussi à l’origine du nom « Saint-Aulin » ? Le rapprochement et l’euphonie semblent séduisants : Saint-Pierre-aux-liens – Saint-……-au.-li.n. !
    Pure divagation infondée ? Peut-être ! Mais … se non e vero, e bene trovato ! Et nous voyons là une de ces pépites dont nous ne nous lassons pas et qui enjolivent encore, si besoin était, nos recherches en archives et les réflexions qui les suivent …

  3. Le sentier

    Derrière le clocher, dont l’ombre de midi
    Indique un sens qu’il prend, le sentier des prairies
    S’évade en lents tournants, plutôt qu’il ne bondit
    Vers la chaude colline aux lavandes fleuries.

    Que d’ombres du passé m’accueillent quand je viens,
    A petits pas de rêve éveiller ma jeunesse
    Dans le soleil du temps que mon pays contient
    Et sais-je quel émoi me dilate ou m’oppresse

    A retrouver pareils ces vastes horizons
    Que flânant devant moi, le doux sentier traverse ?
    Mes souvenirs s’en vont de toutes les saisons
    Sous les arbres en fleurs et parmi les averses

    Vers ce merveilleux cadre entre l’Hers et les bois
    Où les miens sont venus, où les miens m’accompagnent
    Sans but, dans ce sentier montant de Mirepoix
    Vers les sommets ouverts sur l’éclat des montagnes

    Au spectacle éternel du fugace autrefois.

    Mirepoix, 1971.
    Mimy Chabaud – Le Cordier, in Louanges, Editions Gerbert, Aurillac, 1977, page 35

    1. Tant d’années ont passé depuis que, revenant de faire les foins chez tonton Lucien à Gélade, à pied, vers Mirepoix, je m’arrêtais au cimetière de Saint Aulin (San Jaoli, en occitan local). Mes arrière grand parents, oncles et tantes y reposent. Mystérieuse église en effet, lieu d’une célèbre affaire criminelle du XIXè siècle je crois. Merci de reproduire le poème de Mimi Chabaud, une grande amie de ma grand mère, et j’e me souviens très bien de Mimi, et de son mari Cordier. Ils avaient échangé des poèmes alors qu’il était prisonnier en Allemagne durant la 2è guerre mondiale ; je me souviens d’un vers, suivant un échange sur le manque de nourriture au stalag : « qu’importe le beafteak, puisque nous nous aimons ! ». Mimi, avec son grand chapeau, ses qualités divinatoires, ses conversations avec les esprits… lauréate des Jeux Floraux.
      Mon père était à l’école de Saint Aulin dans les années 1941-1942 je crois. Plus loin, en allant vers Lafage, la ferme de Berdoulet. Mon arrière grand père se souvenait que l’évêque de Pamiers était venu en exorciste : des pierres apparaissaient dans la soupe, des bruits mystérieux incessants, et lorsqu’on sortait de la ferme avec un chapeau sur la tête, le chapeau s’envolait tout seul pour retourner dans la maison.

  4. > D M20, AM Mirepoix

    A Monsieur Desguilhots maire de Mirepoix

    Monsieur le Maire,

    Les Marguilliers de l’Eglise de St Aulin attendent beaucoup de vous ; d’après ce que vous leur avez dit dans le temps, que vous étiez dans l’intention de faire reconstruire le plafond de l’Eglise qui couvre le sanctuaire attendu que vous avez vu de vos yeux que cette partie intéressante menaçait l’autel d’une ruïne prochaine – c’est pour ce sujet de reparations de nécessité qu’ils viennent près de vous – ils vous diront que tous les parroissiens contribueront de quelque Secours, malgré leur pauvreté – ils voyent de tous côtés les Eglises des villages voisins, réparées et décorées de mieux en mieux – ils rougissent de l’etat d’abandon où la nôtre semble succomber bientôt, si une main charitable et protectrice ne vient à son aide –
    Si la commune se charge du plafon dont S’agit et des murailles à crépir, les parroissiens se chargeront en partie du reste à faire, Je veux dire des décorations intérieures du temple.
    Notre Eglise quoique rurale le dispute en antiquité à l’Eglise de Mirepoix et c’est votre fille cadète.

    Quand Mirepoix étoit aux Fransoys sur la rive droite de l’ers – les maires vos antiques prédécesseurs regardoient cette Eglise comme la leur et venoient dans leur Banc Se montrer attentifs au besoin public. Le trajet actuel de la rivière a passer ne peut ôter à l’Eglise de St Aulin son mérite ni lui faire perdre l’attention qu’elle [omission] de votre vigilance.

    Je suis avez zèle Monsieur le Maire Votre très humble et très affectueux Serviteur.

    BFontès curé de St Aulin

    à Bize le 31 8bre 1821

    (*) Transcription fidèle au texte manuscrit original.

  5. DM 20, AM Mirepoix

    Je soussigné déclare avoir reçu de Mr Vigarosy maire de la ville de Mirepoix la somme de quarante deux francs qu’il m’a compté en présence de MM les Marguilliers de l’Eglise de St Aulin pour ouvrages de son art exécutés à la dite Eglise.
    Mirepoix le 18 Janvier 1832
    Dominique Petitpied

    tresolier deleglise de Seintolin
    jeanandrieu

    François Andrieu )
    Jean Seguier ) Marguilliers illitérés
    Jean Marie Andrieu )

  6. L’église de Saint-Aulin a probablement été « occidentée » au 19e.s.Ses deux somptueux autels peuvent provenir de la cathédrale à la même époque,lors de son massacre.Martine peut vérifier…Archives obligent.

  7. C’est là une de mes nombreuses pistes de recherche … Ce que je me permets d’appeler avec le plus grand respect  » la valse des autels  » s’est jouée à plusieurs époques et sur plusieurs églises, dont certains ont disparu. La quête est rude mais je suis confiante …

  8. Tragique fait divers, dirait-on de nos jours :

     » Du 15 septembre 1849
    Monsieur le Sous-Préfet
    Je m’empresse de vous donner connaissance qu’hier vers les deux heures du soir s’est présenté devant Mr le juge de paix le sieur Jean Andrieu propriétaire à Gélade commune de Mirepoix, et lui a déclaré que Marianne Vincent La fille de service agée de 24 ans avait été trouvée morte, ayant la tête dans l’eau dans le ruisseau de Mativet même commune où nous nous sommes transportés de suite accompagnés de la gendarmerie et de Mr le docteur en médecine Rives, où étant arrivés on nous a informés que cette fille était partie de chez elle à 6 heures du matin pour aller laver du linge au dit Ruisseau Mativet qu’ayant pris un morceau de pain elle s’est arrêtée à un figuier pour manger des figues alors Mr le Juge de paix a ordonné qu’on transportât ce cadavre à l’église de Saint-Aulin même commune de Mirepoix et apres que Mr Rives en a eu faite l’autopsie il a déclaré que cette fille était morte par suite d’une indigestion.
    Mr le Juge de paix en a dressé procès verbal et la envoyé à Mr le Procureur de la republique.

    En arrivant à Mirepoix j’ai appris que vers les neuf heures du matin Mr Lasserre maire de Laroque avait été tué dans son jardin par un arbre qui lui est tombé sur la tête.
    Je ne puis vous donner d’autres renseignements pour le moment.  »

    Ces lignes, transcrites de façon conforme à l’original, sont issues d’un cahier de brouillon [dossier I 110 AM Mirepoix] dans lequel un observateur anonyme et zélé rapporte au préfet, au sous-préfet ou au procureur de la République, selon le cas, les faits divers, les troubles de l’ordre public et toutes les informations prises sur le vif, susceptibles d’alerter les autorités.
    L’article supra porte, en marge, les mots  » autopsie à saint-aulin  » de la main du scripteur. Il parle à l’imagination et nous laisse entrevoir une autre réalité, plus sordide, pour une jeune femme dans un coin de campagne désert, à l’aube du 15 septembre 1849.
    Il y aura demain cent soixante deux ans …

     » Nature, berce-[la] chaudement : [elle] a froid. « 

  9. DM20, AM Mirepoix
    Si des travaux urgents étaient nécessaires au XIXe siècle à l’église de Saint-Aulin (voir supra), des  » réparations yndispensables  » étaient envisagées dès 1767 . Nous pouvons en prendre la mesure grâce au devis et savoir que ces travaux ont été accomplis de façon satisfaisante grâce à l’inspection qui les a suivis :

     » Devis des réparations yndispensables a fairre a Leglize de Saint aulin Communauté de Mirepoix

    Metant transporte moy martial aymard maitre macon de Mirepoix par ordre de Mr Vidalat premier consul pour proceder aux reparations yndispensables a faire conformement aux ordonances du vingtieme Septembre mil Sept cens quarante Et du vingteunieme aoust quarante six de Monseigneur Leveque de mirepoix Et my Etant transporte Le Sezieme octobre mil Sept cens soixante six
    1e jay trouve que La ditte Eglize du dit St Aulin a besoin detre pavee En antier avec de la pierre de taille de bonne qualite bien travallee Et pausee a Sizes avec du mortier franc : Lancien ne pouvent du tout Servir.

    2e Avoir Examine Les murs de chaque Cote Ayant trouve Le mur du Chlocher qui a besoin detre garni Et Recrepy dun bout a autre Scavoir par Le dehors a mortier brisé Et par Le dedans a mortier appolly Et Le Clocher En sera Recrepy De maime Et Trouvant que La muraille du cote daquilon a besoin detre garnie et Recrepie de Larrechauffee jusqua dix pans de hauteur dun bout a autre Et yl sera mis a La muraille du cote daquilon trois pierres de dus pies et de Six pouces Longeur sur huit pouces auteur et douze pouces Largeur pausees a six pans distence lune de Lautre pour Lier une deliazon Entre Le mur du Clocher Et Celuy daquilon.

    3e La vitre dun jour qui Et a Cote de midy a besoin detre racomodee et finir Le Couvert des Fonds Baptismaux Et Le mur de Leglise au dedans Blanchis avec un Blanc de Chaux

    4e Le Couvert de Leglise a besoin detre Remue Et Ensorde de Chaque Cote Et Sur la brique et Le Tuille Sera Conditionne Suivant Les Regles Et Les agouts dudit Couvert ony metra de planches nuves de Sapin Et Bien Clouees aux Chevrons Et Les planches que on sortira des dits agouts pour Ramplacer Su Celles qui sont usees.

    5e Doit Etre fait un porge devant La porte de Leglise a La place de Lancien qui Croule Ledit Couvert aura dix pans pour Longeur Sur quinze pans Largeur Supporte par un pilier de Bois de Chene de Sept a huit pouces En carre Et de dis pans de hauteur sur son agout Lequel porge sera Construit dune garroniere Et dune Testierre du Cote de Leglise Et Les Chevrons Seront places a douze pouces Dinstence Lun de Lautre planche avec des planches de Sapin qui Croiseront dun pouce Lune de Lautre mortoisee Et Enchassee audit pilier pour Retenir Le dit Couvert Et y maitre Les tuilles nesecaire Et Les ensorder de Chaque Cote.

    6e yl sera fait deus marches de quinse pans de Longeur En pleusieurs quartiers de Bonne pierre de Taille pour Retenir Le Terain quy Est devant La porte de Leglise a cause de La grande pente Elles Seront placees a dix pans de distence de La Porte de La dite Eglise.

    7e doit Etre fait devant La maison Curialle un muraille au Semintierre de sing Canes quatre pans de Longeur sur dix pans dauteur y compris Le fondement Et sera faite a pierre Et Chaus La dite muraille aura dus pan depesur.

    8e doit Etre Remis une ventriere de Sapin au Couvert de La dite maison Curialle de Trois Cannes dus pies Longeur sur dix pouces grosur parce que Cele quy ï Et Et Cassee.

    Lentrepreneur Se Chargera de fournir Tous Les materiaux Et manoeuvres qui Seront utilles a la Construction des Reparations Ennoncees cy dessus et dernier
    moy martial aymard maçon de Mirepoix moblige de faire Les dittes Reparations Contenues dens ce devis pour La Somme de quatre cens Livres
    le 23 aoust 1767

    Aimart
    Nevarietur

    Je soussigné nicolas davam Maitre Maçon de La ville de Mirepoix certifie Metre expres transporte au Lieu de St Aulin Consulat de Mirepoix en qualite dexpert nommé par deliberation de La convention de mirepoix du jour dhier 24e fevrier courant pour proceder a La refise et verification des reparations daits a Leglise et cimetiere dudit St Aulin et maison curialle ou etant arrivé ce jourdhuy vingt cinq fevrier mil sept cens soixante uit ayant Le devis en main et apres Lavoir Lu Jai trouvé
    Savoir
    1er article du Devis : Jay trouvé Le pavé de Ladite Eglise et duement examiné bien fait a seiso selon Le devis et Les regles de Lart.

    2e article : Plus ay examiné Le meur du clocher et trouvé bien recrepi suivant Le devis et Les regles de Lart tant par dedans que par dehors et du cotte daquilon de Ladite eglise jay trouvé que Les trois pierres qui y sont posees a Lencoignure du mûr du cotte daquilon sont mises et posees suivant Le devis et Les regles de Lart et ay trouvé que Le recrepissement est bon suivant Le devis et Les regles de Lart.

    3e article : Jay trouvé La vitre du jour qui est du cotté du midy en boulsat comme aussi Le couvert des fonds baptismaux de meme que Les Mûrs de La dite eglise blanchis avec un blanc de chaux Le tout fait suivant Le devis

    4e article : Jay aussi examiné Le couvert de Leglize qui a ete remanie et ensourdé sur La brisque et de chaque cotté, et Les agouts dudit couvert sont faits avec des planches neuves de sapin suivant Le devis et de Lart.

    5e article : Jay examiné Le porche qui est devenu La porte de leglize que jay trouvé en bon etat suivant Le devis

    6e article : Jay trouvé et examiné deux marches en pierre de taille de quinze pams longeur et plusieurs quartiers de bonne pierre qui sont pour retenir Le terrein du devant La porte de Leglise a La distance de dix pans de Ladite porte Le tout suivant Le devis et de Lart Le tout bien fait.

    7e article : Jay examiné Le Mur du Cimetiere qui est fait et parfait suivant Le devis et Jay trouvé une augmentation de quarante huit pans pesits faisant trois quarts de carré que Mr Le Curé ma dit quil avait fait faire cette augmentation indispensable pour fermer Le cimetiere et qui doit etre payé a Lentrepreneur au surplus du devis.

    8e et dernier article : Je me suis transporté dans La maison presbisaralle Jy ay examiné et verifie une ventriere de bois de sapin qui a ete remise au couvert de La dite maison que nous avons trouvé conforme au devis, ainsi avons procedé [.. …. et …….] en qualité dexpert nutralement nommé tant par La dite commission que pour Le dit aymart
    a St Aulin Le dit jour et an que dessus

    davam « 

  10. Patience et longueur de temps … mais aussi travail méthodique et chance …
    Un acte de baptême d’un des deux registres de BMS de Saint-Aulin (AM de Mirepoix) confirme notre hypothèse sur le nom  » Saint-Aulin  » .
    « Lan 1716 et le 21e Mai Jour delascension de notre Seigneur Jesus Christ a eté batizé Jean Amouroux fils Legitime et naturel de andré amouroux Laboureur et de Thoinette Castignolles mariés, dans Leglise de St pierre aux Liens vulgairement apellée St Aulin Parrein Le Sieur Jean Castignolles du mazage des falgas Parroisse de Vilautou Marreine Jeanne Aliguiere de La presente Parroisse temoin et present Jean St Amans qui na seu signer en foy de quoy
    Bilhard curé

  11. Toujours à partir d’un des deux registres des BMS de Saint-Aulin, pour accompagner tes belles photos de la cuve baptismale :
    > 17 août 1687 :  » aux fons baptismalles de leglise de saint aulin, a ete batisée marie gelade …  »
    > 5 février 1690 :  » aux fons baptismalles de leglise de saint aulin a ete baptisé jean sibra …  »
    > 26 mars 1690 :  » aux fons baptismales de leglise de saint aulin a ete baptisé marcial laffont …
    > 12 octobre 1690 : aux fons baptismalles de leglise de saint aulin a ete baptisé jean sibra …  »
    Tous ces baptêmes ont été enregistrés par le curé Guilhaume Amouroux, qui ne mentionne pas les  » fons baptismalles  » chaque fois qu’il célèbre un baptême. Il serait intéressant de savoir pourquoi la formule lui convient particulièrement dans certains cas.
    Les fonts baptismaux de l’église de Saint-Aulin sont protégés par un couvercle et couronnés d’une balustrade en bois selon la règle canonique.
    Au synode d’Angers, en 1654, il est rappelé que les fonts baptismaux doivent être couverts  » d’une table de bois bien joints et qu’un dais de toile blanche doit être mis au-dessus des fonts  » .
    Au XVIe siècle, Charles Borromée demande que soit utilisée une coupelle pour administrer le baptême afin de préserver la qualité et la propreté de l’eau.
    Tous ces rites me semblent préservés autour de cette cuve baptismale modeste, protégés par le cercle presque magique des bancs arrondis.

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