La dormeuse blogue

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Originaire de Lavelanet, Alix André, une romancière à succès

Dans la bien jolie confession qu'il adresse le 29 janvier 1953 à l'abbé Durand, chapelain de Notre Dame de Vals, Raymond Escholier entre autres amis et connaissances, Raymond Escholier nomme "Mme Allix André qui ignore ce beau sanctuaire, mais qui est trop intelligente pour ne s’y pas intéresser". Ne sachant pas qui était cette dame, je me suis renseignée auprès des amis, puis sur Internet. J'ai découvert ainsi qu'il s'agit, sous son nom patronymique, de la fille d'un industriel du textile à Lavelanet, et, sous son nom de plume, d'une figure de la "littérature populaire" des années 50, auteur à succès que le catalogue bn-Opale Plus de la BnF crédite de 46 romans. Que fait-elle dans les parages de "Malachite" (la métairie de Malaquit, fief du couple Escholier), Mirepoix, Vals, au point que Raymond Escholier se propose de l'amener en voisine ? Eh bien, indépendamment de son statut d'auteur à succès, Alix André est alors propriétaire du Château Pech-Latt, belle propriété vinicole située à Lagrasse (Aude), productrice de vins blancs, rosés, rouges, estampillés "Corbières", ainsi que de vins doux à base de grenache noir.  Bon vivant autant qu'excellent écrivain, Raymond Escholier invite donc, sans le dire, non seulement son "intelligente" consoeur, mais aussi l'amie oenologue.

Ci-dessus : le château de Pech-Latt, aux environs de Lagrasse

J'ignore comment Alix André est venue à l'écriture. Elle publie son premier roman, Notre-Dame des Neiges, en 1942. Celui-ci se voit immédiatement couronné du prix de l'Académie des Jeux Floraux. Suivent Son altesse mon mari en 1944, Le Prince blanc en 1946, Escale dans la tempête, L'Hymne au soleil, La Route sans étoiles, en 1947. Etc…

Nouveaux titres et rééditions des titres précédents se succèdent ainsi jusqu'en 1980, date à laquelle la production cesse. Editée ou reprise chez Tallandier, lauréate du prix de l'Académie française, Alix André constitue pendant plus de 30 ans l'un des auteurs vedettes de la collection Floralies, "dernière grande collection sentimentale des éditions Tallandier avant que la collection Harlequin ne vienne balayer l'ancienne littérature sentimentale" 1

Ci-dessus : Alix André, 114 items : 46 romans + rééditions.

Pendant la première Guerre, "puisqu’il faut aussi distraire les combattants et leurs familles, que le papier est rare, Tallandier invente Le Livre de Poche (marque déposée en 1916). De petits livres très courts, qui vont imposer ce genre qu’on appellera beaucoup plus tard "roman sentimental" : Delly, Max du Veuzit, Magali, Claude Jaunière, Claude Virmonne, Léo Dartey, Concordia Merrel ou Line Droze relayés dans les années soixante, toujours chez Tallandier, par Barbara Cartland.

En 1932, à la veille de sa mort, Jules Tallandier crée Le Journal de la Femme, premier "hebdomadaire féminin-féministe". Il sera interdit par les Allemands en 1942. Deux ans plus tard, Rémy Dumoncel, son gendre, devenu directeur littéraire de la maison, est arrêté, déporté, assassiné en camp pour avoir sauvé des centaines de réfugiés juifs, des écrivains notamment" 2

J'ai pu constater, en flânant sur Internet, que les romans de la collection Floralies, et plus spécialement ceux d'Alix André, continuent à jouir d'un lectorat appréciable et demeurent recherchés chez les vendeurs de livres rares et anciens. Traduits en anglais dès les années 50, ils sont répertoriés et demandés sur de nombreux sites anglo-saxons. Les éditions en gros caractères s'adressent bien sûr aux lectrices (lecteurs ?) plus âgés, mais les éditions en caractères standards conservent un lectorat jeune, qui s'exprime sans complexe sur les forums spécialisés.  

On se moque volontiers de la littérature "sentimentale", qu'on juge dépassée et régressive. Il s'agit là d'une littérature dédiée aux femmes, centrée chaque fois sur un personnage féminin qui cherche l'amour, produite à cette fin, le plus souvent, par des femmes.

Fernand Dumont, Jean Hamelin, Jean-Paul Montminy, par exemple, notent qu'à partir des années 30 et jusqu'en 1968, une telle littérature "entretient les femmes dans une douce euphorie qui les coupe du milieu social ambiant. La dissociation du discours d'avec la réalité vécue par la majorité des femmes est flagrante. Par contre, en 1968, tout est en place pour que soit remise en question la spécificité culturelle attribuée au féminin" 3. La suite du temps a montré que "la remise en question de la spécificité culturelle attribuée au féminin" n'empêche pas la lecture des romans sentimentaux, puisque celle-ci demeure vivace, aujourd'hui encore.  

J'ai lu Notre-Dame des neiges, afin de tenter de déterminer ce qui fait in nuce la promesse de l'oeuvre ; puis, au hasard dans l'ensemble des 45 autres romans publiés, Les Loups hurlent (1953), On demande un amour (1957), Le Maître de Mortcerf (1958), Ce soir-là, à Venise… (1963), etc.  J'en ai tiré un grand plaisir de lecture, même si Ce soir-là, à Venise… m'a semblé moins bien "ficelé" que ses homologues.

Tout d'abord, Alix André, comme on dit, "écrit bien" : sa plume court de façon élégante, bien balancée, sans rien omettre des finesses de la ponctuation à l'ancienne, ni des tours et détours de la phrase complexe, ni de la concordance des modes et des temps. Il s'agit là d'un mérite aujourd'hui devenu rare et qui, à ce titre, mérite d'être signalé.  Point d'écart qui se remarque, d'où point d'originalité dans le style, mais une prose fluide, des dialogues vivants, bref, de la belle ouvrage, façon classique. Profonds, vibrants le sentiment de la nature, l'amour des paysages, spécialement ceux de la montagne enneigée, s'y expriment de manière remarquable.

Ci-dessus : Alix André chez elle, à Pech-Latt ; source : Bonnes Soirées, n° 2132, 23 décembre 1962.

Ensuite, Alix André emprunte à la morphologie traditionnelle du conte un schéma narratif qui a fait ses preuves et qu'elle décline, semble-t-il, à l'envi, en l'adaptant chaque fois à un pays, une région, un décor nouveaux, choisis à la fois pour leur caractère pittoresque (l'Ariège, la Camargue, la Forêt Noire, les Canaries, etc., avec une préférence pour les pays de l'Est, Bohême, Russie, sans référence aucune à la situation politique de ces derniers) et pour l'effet qu'ils exercent sur les âmes.  

La situation initiale de l'héroïne, ou très rarement du héros (par exemple in On demande un amour), est celle du manque, manque d'amour lié à la mort ou à l'éloignement des parents et au défaut de fiancé(e) ou d'époux(se). La péripétie initiale veut que l'héroïne (le héros) rencontre d'emblée, mais sans le reconnaître pour tel, ou sans s'autoriser à le reconnaître, le personnage qui viendra combler son manque d'amour. Des figures tutélaires, grand-mères, tantes, ami(e)s sages, tentent de favoriser cette reconnaissance, tandis que des figures menaçantes, rivaux, rivales, s'appliquent à empêcher la dite reconnaissance. L'amour finit par triompher des obstacles.

L'exploitation de ce schéma narratif emprunte subtilement à l'esprit de Marivaux. Comme chez Marivaux en effet, les jeux sont faits bien avant que les amoureux ne le sachent : grands-mères, tantes, ami(es), que leur âge ou leur condition incline à conjuguer amour et raison, ont auguré que, l'amour étant ici  parfaitement fondé en raison, il devra parler, et il parlera.  Mais l'héroïne (le héros), dont le coeur a ses raisons que la raison, chez elle, ne connaît pas, et qui à ce titre récuse l'augure initial, devra essuyer, non sans souffrir dans sa fierté délicate, ce que Marivaux appelle "la surprise de l'amour", prévue et attendue dès le premier jour par les complices de la dite "surprise". Le coeur et la raison ont finalement mêmes raisons, et les amoureux volens nolens finissent par le reconnaître !  

"La surprise de l'amour" se manifeste chaque fois dans le cadre propice d'un lieu isolé, un chalet en haute montagne, un château en forêt, un palais vénitien, une île, le désert, etc. L'héroïne (le héros) arrive en voiture, en bateau, en avion. Elle ne peut plus repartir. L'hiver, le mauvais temps, la neige, l'insularité, le sable, imposent les mois de clôture nécessaires à la conversion mentale qui autorise "la surprise de l'amour". D'abord pressée de repartir, l'héroïne choisit finalement de rester, de vivre et d'aimer là où le hasard ou le destin l'a conduite.

Il s'agit là d'un choix qui comble, certes, les attentes romanesques du lecteur (de la lectrice).

Mais tel choix ne laisse pas de paraître improbable au regard de l'expérience commune, sachant que l'héroïne correspond par ailleurs au socio-type de la jeune femme "moderne", urbaine, qui conduit nerveusement de puissantes voitures, pilote un avion, fume des cigarettes, etc.

Fille d'industriel, Alix André connaît le monde du travail, l'usine ;  spécialement dans L'Ennemie (1953), elle parle avec respect de l'ingénieur, de l'ouvrier ;  elle évoque de façon précise la gestion d'une entreprise métallurgique, ses principes, ses problèmes. Mais elle traite là d'un d'un secteur professionnel typiquement masculin, et, bien que par exception elle-même ait pu en approcher les réalités, elle n'imagine pas, au décours de 46 romans, une seule héroïne qui veuille exercer une activité professionnelle, assumer des responsabilités dans ce monde-là, non plus que dans le monde tout court, d'ailleurs.   

La jeune femme dite "moderne" qui fait chaque fois l'héroïne de ses romans n'a pas entrepris de véritables études, sinon parfois une vague licence (ce qui n'est pas le cas du héros, docteur en droit, de Un jour mon Prince viendra !), elle n'exerce aucune profession et demeure opportunément libre d'aller ainsi où bon lui semble. Elle cherche à vrai dire un sens à sa vie. C'est l'amour et le mariage qui lui en révéleront l'évidence.

Ci-dessus : Alix André à Amalfi ; source : Bonnes Soirées, n° 2132, 23 décembre 1962.

Point d'amour toutefois, jamais, qui se consommerait avant le mariage !  De façon étonnante, la jeune femme "moderne" conserve ici une âme de jeune fille "comme il faut", que dis-je, une âme de vierge chrétienne, qui endurerait le martyre plutôt que de manquer à ce qu'elle se doit ! Elle trouve du reste auprès de son mari le substitut du père que généralement elle n'a plus, l'autorité, la protection dont a besoin sa nature candide. Elle vouera à cet homme et aux enfants qui naîtront de leur union, parfois aux enfants d'une union précédente, des trésors d'amour et de dévouement.

A ce type de femme-enfant, douée d'une âme merveilleusement transparente, Alix André oppose volontiers celui de la mauvaise femme, mère égoïste, épouse frivole et dépensière, amante jalouse, qui manquent aux vertus essentielles de leur sexe. Le premier roman d' Alix André s'intitule Notre-Dame des neiges. Le titre invoque un lieu magnifique, situé en Ariège, mais aussi, de façon implicite, la féminité de Marie-Claire, l'héroïne du roman. Je reviendrai sur ce roman dans un prochain article.     

Bruits de bottes, fureurs de l'histoire contemporaine, conflits politiques et idéologiques demeurent absents de l'univers romanesque d'Alix André. Dans Notre-Dame des neiges, premier roman publié en 1942, Alix André prête toutefois à ses personnages quelques propos relatifs au protectorat français du Maroc. Mais c'est pour évoquer, dans le style des peintres orientalistes, la beauté de diverses scènes de genre, et pour célébrer, de façon très datée, les vertus morales des soldats français.

Dans les autres romans, on parle maison, famille, éducation, – argent aussi, parce qu'il en faut, mais on juge vulgaire et moralement condamnable le culte de Mamon. Le cadre naturel de la vie n'est pas la société civile, mais la famille et la parentèle, réunies dans de grandes maisons ou de vieux châteaux qui renferment des bonheurs et des peines, des secrets, parfois des squelettes dans le placard, et qui deviennent difficiles à entretenir parce que les temps changent et que les loups rôdent.

L'impression générale est celle d'une bourgeoisie qui s'appauvrit, et peine dans le même temps à maintenir les valeurs sur lesquelles elle fondait sa pérennité. Championne des dites valeurs comme l'héroïne de Notre-Dame des neiges, ou appelée par son destin à renouer avec ces dernières, comme font les héroïnes de l'oeuvre plus tardive, l'orpheline, la jeune fille délaissée par des parents surbookés incarnent aux yeux de leur futur époux, et le cas échéant au regard de la belle-famille qui les accueille, la possibilité du retour à l'ordre ancien, d'où paradoxalement celle du renouveau espéré.

Ce renouveau suit parfois d'un départ pour le Nouveau Monde, où, comme indiqué à  la fin de Ce soir-là, à Venise… ou de L'Ennemie, le jeune couple entend cultiver un bonheur pionnier. Auquel cas bye, bye, Venise, le vieux monde, l'Europe aux anciens parapets ! Bonjour, l'Amérique, la ferme argentine, la libre entreprise ! Dans le contexte d'une Europe qui sort de deux guerres, Alix André est clairement américanophile.   

Animée par une foi profonde, Marie-Claire, l'orpheline de Notre-Dame des neiges entre dans une famille qui partage la même foi. Ponctué par les messes du dimanche, le temps du roman coïncide ici avec celui de l'Avent, de Noël, de Pâques, et il s'accomplit, à l'échelle profane, dans le cadre de la Révélation sacrée. Après Pâques, Marie-Claire trouve le bonheur à Notre-Dame des neiges, et le bon docteur, qui exerce son métier dans la montagne à la façon d'un saint, part rejoindre au loin un ordre missionnaire. Dans les romans suivants, les personnages conservent une catholicité de façade, fêtent Noël par tradition, mais ne vont plus à la messe. Dans les romans publiés après 1970, il n'est plus jamais question de foi ni de pratique religieuse. Les personnages positifs demeurent doués d'une exigence morale et d'un goût de l'idéal qui les placent au dessus du commun.  Mais on ne sait d'où leur viennent ce goût ni cette exigence. Sans doute de la pure nature, qui chez eux, semble-t-il, est uniment bonne. De façon très contemporaine, Alix André cultive ici l'optimisme de la nature humaine, qui est devenu plus nécessaire que jamais dans un monde où comme on sait, selon le mot de Nietzsche, Dieu est mort.

Même si, dans ce contexte optimiste, l'oeuvre d'Alix André assigne à la famille une fonction essentielle, la suite des romans montre aussi les conflits qui couvent au sein du huis-clos familial, et, à partir des années 1950, la montée des égoïsmes qui entraînent le dépérissement des relations entre époux, entre parents et enfants. Le cas de Marie-Françoise Dorval dans Le Maître de Mortcerf (1958) est symptomatique de cette défaite de la famille :

"La veille au soir, en rentrant de sa promenade, la jeune fille [qui a fui la maison familiale depuis plusieurs mois] s'était vu remettre deux lettres. Dans l'une, Mme Dorval annonçait son installation au Martinez à Cannes. L'autre consistait en quelques mots affectueux et hâtifs, griffonnés dans les salles d'attente d'Air France, par M. Dorval, avant son envol pour l'Amérique…" 4

Tout l'objet des romans d'Alix André, c'est finalement la refondation de la famille. La "surprise de l'amour" y contribue, dans la mesure où elle est prévenue par le complot des vieilles dames, lesquelles, dans leur grande sagesse, savent qu'il n'y a d'amour heureux que mûri et bronzé dans le cadre du projet de la raison. 

"Je me surprends parfois à regretter d'avoir pris une responsabilité si grande, en vous envoyant cette enfant", écrit l'une de ces délicieuses vieilles dames à son amie et complice, dans Le Maître de Mortcerf. La naissance de la sympathie, entre deux êtres, est quelque chose de trop obscurément capricieux pour qu'on prétende en répondre. 

Et puis, ce que ma famille appelle "mon optimisme invétéré" reprend le pas sur mes craintes. Tout ira bien" 5.

Le mariage contemporain a échappé au complot des vieilles dames ainsi qu'aux raisons naguère encore préconisées par ces dernières. Les romans d'Alix André racontent des histoires d'amour et de mariage qui, dans leur temps, déjà font exception. Ils n'ont toutefois rien perdu de leur secret ni de leur charme, puisqu'ils continuent d'être lus, un peu partout dans le monde.

Les lectrices (lecteurs ?) y trouvent sans doute à compenser les ratés du temps présent, à combler leur nostalgie de l'idéal, à savourer le fruit de la belle fiction.  

"Il rejoignit la jeune fille et vint glisser son bras sous le sien. Elle tressaillit, et, sans se retourner, saisit et pressa la grande main ferme et douce.

– Ne regrettez vous rien ? murmura-t-elle d'une voix étouffée.

– Regretter ! Ah ! mon amour !…

"Et pourtant, oui, il est une chose que je regrette. C'est de n'avoir pas connu ce bonheur plus tôt. J'ai dix ans de plus que vous, Deirdre.

Elle se retourna et donna, par son sourire, la plus merveilleuse des réponses au beau regard anxieux.

Ensemble, appuyés au bastingage, ils demeurèrent. Enveloppés de grands manteaux de voyage, leur col relevé, tous deux tête nue, ils pouvaient affronter le vent et les embruns comme ils allaient bientôt affronter la vie.

C'était déjà la pleine mer. Le pâle et rare soleil du Nord allumait par instants sur les vagues de brèves étincelles, et donnait à l'eau grise de fugitifs miroitements. Autour du paquebot la solitude immense s'élargissait toujours. Sous son étrave, l'eau s'écartait, écumante, et rejaillissait… 6 

A lire aussi :

Notre-Dame des Neiges – Le premier roman d'Alix André se passe en Ariège

Notes:

  1. A propos de la littérature populaire ↩︎

  2. Les Editions Tallandier ↩︎

  3. Fernand Dumont, Jean Hamelin, Jean-Paul Montminy, Idéologies au Canada français 1940-1976, Presses Université Laval, 1981 ↩︎

  4. Alix André, Le Maître de Mortcerf, 1958, p. 142 ↩︎

  5. Ibid., p. 11 ↩︎

  6. Alix André, L'Ennemie, 1953, p. 254 ↩︎

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dans: Ariège, littérature.

1 commentaire au sujet de « Originaire de Lavelanet, Alix André, une romancière à succès »

  1. Martine Rouche

    Quel privilège de trouver dans ton article, si clairement et magnifiquement écrit, ce qui m’est passé par l’esprit de bien fugitive façon … Et bien plus encore !
    Tous ceux qui passent lire ton blog vont, soit se précipiter au fond de leur bibliothèque pour ressortir les livres d’Alix André et les lire avec la plus excellente conscience, soit assaillir les bouquinistes pour trouver quelques uns de ces romans que tu présentes avec gourmandise … Il va y avoir un regain d’intérêt, y compris chez certains lecteurs !!
    De même que nous rêvons de trouver un portrait de Marie de Calages ou d’Anne d’Escala, de même il serait beau que quelqu’un te procure un portrait ou une photo d’Alix André, ne penses-tu pas ?
    Je vais avancer dans ma lecture de  » Notre- Dame des neiges  » …

  2. La dormeuse

    « … il serait beau que quelqu’un te procure un portrait ou une photo d’Alix André… »

     

    Je l’espère vivement !

    J’imagine Alix André, à l’instar de ses héroïnes, nantie d’une « belle tête de cheveux » (comme disent les vieux Ariégeois) – d’une tignasse bouclée -, fumant des cigarettes blondes, et conduisant avec passion un « petit cabriolet décapotable ».

  3. FAUPIN

    J’ai été bercéé dans mon adolescence par les livres d’Alix André, elle m’a en plus donné le goût de l’écriture. Je reste une éternelle fleur bleue et j’aimerais me replonger dans les délices du monde de cet auteur.
    Que faire pour retrouver la collection complète de ses romans. Je seraiheureuse surtout de relire  » Le concerto de l’Empereur « .
    Merci de votre réponse.

  4. La dormeuse

    Les romans d’Alix André me plaisent beaucoup aussi, et ils m’amusent.

    On ne les trouve plus qu’en occasion ou chez les spécialistes de livres anciens.
    Il faut surveiller les ventes sur ebay, chapitre.com, amazon, priceminister, etc.

  5. Martine Rouche

    Le hasard m'a fait lire d'une traite " La Tornade ", roman d'Alix André publié chez Tallandier en 1956.
    Ce roman peut se voir appliquer ta grille de lecture, à la perfection. En désordre :
    " une auto blanche, longue, magnifique, fusée blanche doublée de cuir rouge " p. 7.
    " la grille d'un parc ", " l'allée de marronniers ", " la grande et aristocratique maison blanche "  p. 8.
    " l'industriel Charles Terrail possédait, en Ariège, une usine de textile " p.9. (Plus loin, Alix André précise que les " Etablissements Terrail " se situent à La…
    Bien que les événements durs, politiques ou économiques, apparaissent rarement dans les romans d'Alix André, il y a ici une grève des ouvriers du textile qui bloque la production et menace la pérennité de l'entreprise. Je n'en dévoile pas l'issue, caractéristique de la vision personnelle de l'auteur.
    Dans les personnages, on retrouve la jeune femme superbe, excellente cavalière, orpheline de mère, la cousine au double visage, les personnages typés (amoureux transi, ami désintéressé, etc …) et le héros viril, aux temps grisonnantes, fou de vitesse et de paysages de montagnes. Il est aussi question d'une très belle demeure en pierre, La Peyrade, presque château, qui pourrait être la maison du bonheur pour le jeune couple qui met 250 pages sur 252 à admettre un amour réciproque… Mais ils partiront vers de nouvelles aventures en Afrique !
    Au cours d'une description très précise d'un intérieur confortable et luxueux, mon attention a été attirée par cette phrase (p. 16) : " Une toile de Brianchon égayait seule le panneau vide de son bouquet échevelé à rubans mauves. " Une recherche rapide au sujet de Maurice Brianchon : très grand peintre du mouvement de la " réalité poétique ". Passionnant.
    Je t'apporte le livre demain ? …