La dormeuse blogue

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Le Parc aux Bambous, près de Lapenne

Merveilleusement perdu dans une campagne sauvage, le Parc aux Bambous se situe à une vingtaine de kilomètres de Mirepoix. Il faut pour s’y rendre prendre la clé des champs. Vieux villages, petites églises, collines blondes, ciel immense, loin des villes tentaculaires on roule ici dans une sorte d’Arcadie.

Cliquez sur la carte pour l’agrandir.

Passé l’antique village de Lapenne, il suffit de suivre les flèches. Le Parc aux Bambous, c’est à la sortie de Lapenne, au lieu-dit Broques. On gare la voiture, et l’on s’engage dans l’allée…

J’aime les allées bordées de grands arbres. Celle-ci est bordée de thuyas du Japon, mêlés de platanes. J’en ai rarement vu d’aussi belles et d’aussi curieuses. Les thuyas du Japon poussent naturellement des branches torses qui, contournant le tronc dont elles sont issues, vont chercher la lumière du côté de l’arbre voisin. D’où un effet de mouvement reptilien qui anime étrangement la profondeur de l’allée.

Au bout de cette allée s’ouvre le parc, dans lequel on peut se promener tout le jour durant, se perdre avec délice, comme on le ferait dans la forêt des légendes. Ici, point de parterres à la française, mais des arbres, des fleurs, de l’air, de l’eau, des pierres, rendus à la beauté de leur libre jeu, à la pente de leur naturel foisonnant.

Oh, les points rouges de la potentille, comme on voit dans les tableaux de Corot !

Depuis l’année 2006, le Parc aux Bambous bénéficie du label "Jardin remarquable", attribué par le Ministère de la Culture aux "jardins dont le dessin, les plantes et l’entretien sont d’un niveau remarquable". Il se distingue plus particulièrement par une riche collection de bambous (120 taxons) et de graminées (40 taxons), ainsi que par un extraordinaire jardin de fleurs, digne des peintres impressionnistes. Jardin, verger, prairie, bosquets, sentiers, sous-bois, forêt, eaux dormantes, eaux vives de l’Hers, on marche ici d’un paysage à l’autre, et, comme dans l’univers des légendes, on va de surprise en surprise…

Un figuier taillé "en nuage" à la façon japonaise.

L’Hers, qui roule les eaux limoneuses de l’orage. Un cygne solitaire, au creux d’un fossé humide. Fleurs de lotus et feuilles de nénuphars sur un petit étang.

D’étranges champignons de pierre. Un minotaure champêtre. Oh, les nuances vertes et roses des feuilles de nénuphar !

Un arbre anthropomorphe.

Surgis de nulle part, d’étranges lutins des bois…

Partout dans le parc, les bambous fusent, blancs, jaunes, noirs, fléchés, rayés, tors, nains ou géants. Ils se mêlent aux autres essences, ou forment, de place en place, des forêts drues, à l’intérieur desquelles on circule par des sentiers étroits. On entre ici au royaume des ombres tigrées. On s’y perd, comme je le disais plus haut, délicieusement. Jean Denat et son épouse Ine sont les créateurs du Parc aux Bambous. Ils reçoivent les visiteurs comme des amis et expliquent leur art avec passion. Le site intitulé Le Parc aux Bambous propose une visite virtuelle du jardin et fournit une foule d’informations concernant l’intérêt botanique des collections réunies au sein de ce dernier.

J’ai goûté, lors de ma visite au Parc des Bambous, le charme profond de ce lieu insolite, dédié à la terre et aux rêveries du repos, à l’air et aux songes, au sentiment poétique de l’espace. J’ai été sensible aux traits de japonisme esquissés, de loin en loin, au bord de l’eau, au tournant d’une allée. Je conserve l’impression toute vive d’une promenade métaphysique. Quand la nature parle à l’âme sa langue natale…

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dans: Ariège.

1 commentaires au sujet de « Le Parc aux Bambous, près de Lapenne »

  1. Martine Rouche

    Magnifiques photos, magnifique récit de ta journée dans ce parc magique. Comme tu le dis, on se sent hors du monde, et on y trouve un très grand apaisement. Je montrerai tes photos à mes petites-filles qui y ont passé l’an dernier un après-midi enchanteur et enchanté .Je te raconterai leurs réactions …