La dormeuse blogue

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Séjour éclair à Londres

Je me suis rendue à Londres sur un Airbus de la compagnie EasyJet, à partir de l'aéroport de Toulouse Blagnac.

Pour la petite histoire, un aller-retour Toulouse-Londres en semaine et en janvier, sans bagages enregistrés et sans assurance, coûte 87 €.

Après avoir survolé la région de Toulouse enneigée, nous avons volé dans le bleu, au-dessus de la mer de nuages.

La plupart des passagers étaient anglais. Le personnel de bord ne parle pas français et ne le comprend pas davantage. Il assure une vente ambulante de café Starbucks, de muffins, d'autres douceurs encore, et même, pour ceux qui le désirent, de flasques de whisky. On peut également acheter des parfums. Le vol dure environ 1h30.   

Quittant la mer de nuages, nous nous préparons à atterrir sur les côtes d'Albion.

Nous venons d'atterrir à l'aéroport de Gatwick.

Je demande au guichet du Gatwick Express un billet to Victoria. L'employée me jette un coup d'oeil amusé et me répond en français. Moment confortable, mais rare. Les Anglais ne parlent pas plus le français que je ne parle l'anglais 🙂

Je photographie le paysage qui défile derrière les fenêtres du train. Je suis frappée par la cohérence du paysage urbain, le caractère sériel de l'architecture, des teintes, des matériaux, et aussi par les chenaux et gouttières de couleur noire qui rythment les façades des édifices.

Peu avant Victoria Station, les installations industrielles se multiplient.

Juste avant Victoria, l'architecture de cette énorme usine dont les cheminées défient le ciel, étonne par son caractère babylonien.

Je suis reçue dans une maison amie à Nelsons Row, un quartier tranquille près de Victoria. Il y a des écureuils qui courent partout. Ils ne sont pas du tout craintifs. C'est un plaisir de les voir voltiger dans les branches au pied des immeubles.

Nous sortons dîner en ville. Nous nous dirigeons dans le crépuscule vers l'Underground, – ici, derrière la colonne, la station Victoria. Plus loin, vers Picadilly Circus, je photographie une flotille de bus. Comme mon séjour sera bref, que je n'aurai pas le temps de visiter Londres, je goûte le plaisir d'aller à la rencontre de la ville comme elle vient, de voir et d'enregistrer des impressions au hasard des rues.  

Nous déambulons dans Regent Street et Oxford Street.

A Soho, nous passons la Porte du Ciel et nous entrons dans Chinatown.

Les dragons rutilent. Les vitrines sont pleines de canards laqués suspendus. D'autres vitrines affichent des poulpes géants, couleur safran.

L'un d'entre eux, coupé en deux, donne à voir une chair blanche, abondante, d'apparence si fermement caoutchouteuse qu'on s'interroge sur l'aventure de la mastiquer. Peut-être s'agit-il, comme au Japon, d'un modèle de présentation, en plastique ? 

En route vers Trafalgar Square.

Vue de Trafalgar Square

 

Toujours dans le quartier de Trafalgar Square, les vénérables cabines de téléphone.

Pour rentrer, nous reprenons l'Underground à Charing Cross. En soirée, comme ici, il n'y a plus grand monde. 

Le matin en revanche, entre 7h et 9h, pour monter dans la rame, il faut faire comme les autres : on dit Sorry, d'une voix polie, et on fonce dans le tas. Moyennant quoi, on peut voyager, façon mouche écrasée sur une vitre.

C'est ce que j'ai fait jeudi matin, vers 8h30, pour retourner à l'aéroport de Gatwick. J'avais pour tout bagage un petit sac à dos : c'est, pour se faire une place un bon bélier.  

Mercredi matin, il neige sur Nelsons Row. L'homme qui pousse cette petite carriole rouge, c'est le postman.

L'après-midi, nous partons vers la Tate Modern. Nous passons dans le quartier du marché et des bouges qui bordaient jadis la Tamise.  

De l'autre côté de la Tamise, le dôme de Saint Paul et, à droite, en forme de fusée ou de cornichon, le Gherkin, oeuvre de l'architecte Norman Foster.

Egalement conçu par Norman Foster, le Millenium Bridge. La plateforme en aluminium chante et vibre en fonction du vent. 

Nous arrivons à la Tate Modern. Le musée doit son architecture étonnante à l'ancienne usine électrique dont il constitue la version magnifiée.

Dommage, les photos sont interdites à la Tate. Mais l'accès aux expositions permanentes est gratuit, l'accueil ludique, pétillant, assorti d'immenses fauteuils rouges, d'ordinateurs en libre accès, de coins bar, d'une bibliothèque remplie de livres d'images étonnantes, etc., bref sans rien de l'amidon qui empèse parfois les grands musées traditionnels.

Nous n'avons bien sûr pas tout vu. Nous avons d'abord visité l'exposition temporaire, très joyeuse, souvent hilarante, Pop Life : Art in a Material World. Il y avait, entre autres, le lapin de Jef Koons, le petit monde de Murakami, et plusieurs pièces consacrées à Andy Warhol, dont les pitreries sont irrésistibles, spécialement dans des publicités japonaises.

Puis nous avons exploré au Level 3 la collection intitulée Poetry and Dreams, consacrée au Surréalisme, à Chirico, Picasso, Ernst, Masson, Wilfredo Lam, Leonora Carrington, etc. Des oeuvres souvent reproduites dans les livres, mais que je voyais ici, pour la première fois, en leur naturel. 

Enfin, nous sommes montés au Level 5 voir la collection Energy and Process, qui m'a passionnée.

"The displays in Energy and Process look at artists’ interest in transformation and natural forces. A central room focuses on sculpture of the late 1960s made from a diverse range of everyday materials – sometimes industrial, sometimes organic – rather than those associated with fine art".

Deux oeuvres m'ont particulièrement frappée. D'abord, suspendue au plafond, une sculpture en aluminium de Mariza Merz. Sans titre, l'oeuvre évoque par ses formes torses, feuilletées, un noeud géant de forces organiques en travail. Je suis tombée ensuite en arrêt devant une oeuvre de Tracey Emin : accrochée au mur, une grande couverture-journal, sur laquelle s'inscrit, cousue, brodée, crayonnée sur des bouts de papier épinglés sur le tissu, dessinée, peinte, figurée par toutes sortes de petits objets banals ou bizarres, la vie de l'artiste.    

Ci-dessus, empruntées à d'autres expositions, deux oeuvres de Tracey Emin : Hate and Power Can be a Terrible Thing et une installation, intitulée My Past.

Lorsque nous quittons la Tate, il fait déjà nuit. Le spectacle de la Tamise éclairée de mille feux nous arrache des cris d'admiration.

Beau comme une couverture de la revue Amazing, titre culte de la SF des années 50 !

Respect à la reine Victoria avant d'aller dîner à Soho.

Jeudi matin : je repars vers l'aéroport de Gatwick.

Dernière image de l'Angleterre, prise à la Victoria Station depuis l'intérieur du Gatwick Express.

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1 commentaires au sujet de « Séjour éclair à Londres »

  1. Martine Rouche

    Analogie : Nicolaï Greschny est allé, en une vie, des rives du Dniepr aux raspes du Tarn, tu es allée, en un éclair, des berges de l'Hers (ou du Lers …) aux docks de la Tamise …
    Ton reportage me plaît beaucoup car tu as capté, encore une fois, en un éclair, bien des essentiels de cette ville que j'adore. L'architecture industrielle, les lumières, cette fantastique réhabilitation des docks, la fantaisie et la dureté, le kitsch et l'avant-garde …
    Repose-toi de ce voyage-éclair …