Partout où il y a du soleil, de l’herbe, des arbres, il faut y être, me souffle la voix intérieure. Ce genre d’injonction m’entraîne chaque fois vers le pont, les rives de l’Hers. Voyez comme les arbres sont grands ! La luxuriance de ce monde végétal, après le plomb de l’été, étonne. La nature, dirait-on, a changé le grand pont en ponceau.
Je rentre ensuite au fil des rues, toujours les mêmes et en même temps jamais pareilles. Je guette la surprise des ombres.
Je me suis arrêtée ici pour photographier les pierres du pont de Raillette. Certaines d’entre elles portent des inscriptions. J’aimerais pouvoir lire ce qu’elles disent, mais les lettres sont à demi-effacées. J’espère chaque fois que la photo révèlera ce qui manque. J’ai testé en vain divers filtres. Ils ne font pas de miracle.
Comme je passais sous le chêne vert, celui qui a, dit-on, 800 ans, j’ai remarqué que son pied est ourlé de vilains champignons. Dernièrement, au vu d’une photo datée des années 60, j’ai constaté aussi que la frondaison de ce patriarche a depuis lors beaucoup maigri.
J’aime cours Louis Pons-Tande le miroitement des vitrines. J’y vois une sorte de luxe de la rue, le charme d’un cinéma ou d’un théâtre gratuit.
Ici la vitrine, avec ses babouches bleues, si bleues, est, au coin de la rue, comme une échelle du Levant. Hajiba, la maîtresse des lieux, a posé en silhouette pour moi.
Le soir, lorsque les lampes s’allument, le ciel conserve un reste de clarté des lointains.
Dans ce paysage du vieux Mirepoix, un peu délabré, un peu interlope, la fenêtre éclairée ainsi que la cheminée signent sur fond de crépuscule la simple grâce de la maison, du séjour terrestre.
1 commentaire au sujet de « Jour tranquille à Mirepoix en septembre »
Martine Rouche
» … as I write, night is falling and people are going to dinner.
[…]
… at this hour, when ordinarily I would be strolling towards the boulevards, I find myself eager to return home and write.
[…]
Looking towards the Sacré Coeur from any point along the Rue Laffitte on a day like this, an hour like this, would be sufficient to put me in ecstasy. »
Henry Miller, Quiet days in Clichy.
colette.autissier
Pour une « dormeuse », chère Christine vous avez une acuité visiuelle extraordinaire, doublée d’une poésie fabuleuse. Ainsi, j’imagine votre bonheur de marcher et de découvrir cette nature qui est en perpétuel mouvement. Vous nous faites partager tant de belles choses au travers de votre blog que j’ai encore et tout simplement envie de vous dire MERCI.