J’attendais le bus, toute seule, au bord de la route. Derrière moi, une prairie. Alors que je faisais les cent pas, considérant l’herbe verte, j’ai aperçu cette petite voile et ce mât, faits d’un bout de plastique jaune et d’une tige de roseau plantée dans l’herbe. Si les contes disaient vrai, pensais-je, je monterais dans ce petit bateau de l’herbe et je m’en irais à la voile… Comme je n’avais pas mon APN, j’ai photographié le petit navire avec mon téléphone portable. Puis l’idée m’est venue que j’avais peut-être là sous les yeux le radeau d’un naufragé de l’autobus. Comme moi… Quelqu’un ici avait bricolé ce modeste témoin d’un rêve dont je percevais vaguement le ressac…
Ayant allumé une lanterne en plein jour, Diogène de Sinope parcourait les rues d’Athènes, disant : "Je cherche un homme" 1.
J’en trouve la trace ici. Une trace parmi tant d’autres. Il suffit de regarder.
1 commentaire au sujet de « Sur la piste de l’humain »
Martine Rouche
Ou peut-être un enfant ? …
Je ne sais plus quel personnage vogue dans une coque de noix, » frêle esquif « , …
La dormeuse
« Si je désire une eau d’Europe, c’est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai… »
Le Bateau ivre ?
Martine Rouche
Merveille ! Merci !