Sous un grand figuier, au fond d’une citerne qui recueille l’eau des toits, deux crapauds, semble-t-il, s’aimaient d’amour tendre.
J’ai tenté hier de les photographier sans les déranger. Vain souci. Ils ne sont pas laissé déranger. Aujourd’hui ils y sont encore.
J’aime bien les crapauds, et il me plaît de penser qu’ils jouissent dans notre jardin d’un abri plutôt rare.
J’espère qu’ils seront encore là cet été, et que nous les entendrons coasser le soir, à l’heure des chauves-souris, puis à celle des étoiles.
Do not disturb !
1 commentaire au sujet de « Crapauds »
Martine Rouche
LE CRAPAUD
Que savons-nous ? qui donc connaît le fond des choses ?
Le couchant rayonnait dans les nuages roses ;
C’était la fin d’un jour d’orage, et l’occident
Changeait l’ondée en flamme en son brasier ardent ;
Près d’une ornière, au bord d’une flaque de pluie,
Un crapaud regardait le ciel, bête éblouie ;
Grave, il songeait ; l’horreur contemplait la splendeur.
(Oh ! pourquoi la souffrance et pourquoi la laideur ?
Hélas ! le bas-empire est couvert d’Augustules,
Les Césars de forfaits, les crapauds de pustules,
Comme le pré de fleurs et le ciel de soleils !)
Les feuilles s’empourpraient dans les arbres vermeils ;
L’eau miroitait, mêlée à l’herbe, dans l’ornière ;
Le soir se déployait ainsi qu’une bannière ;
L’oiseau baissait la voix dans le jour affaibli ;
Tout s’apaisait, dans l’air, sur l’onde ; et, plein d’oubli,
Le crapaud, sans effroi, sans honte, sans colère,
Doux, regardait la grande auréole solaire ;
[…]
Victor Hugo
Martine Rouche
La première photo de ton article est construite comme « Le Talisman » de Paul Sérusier …
La dormeuse
Superbe ! On reconnaît le Hugo du « J’aime l’araignée et j’aime l’ortie… »
La dormeuse
Grand hasard, car l’angle de vue, fort difficile, ne me laissait pas le choix.