Dans le cadre du moulon, qui constitue le module de base de la bastide, les maisons forment la bordure extérieure de l’espace géométriquement délimité par l’intersection de quatre rues parallèles deux à deux, et les jardins se trouvent enclos à l’intérieur de cet espace. Le moulon recèle ainsi en son centre le libre d’une perspective panoptique. Depuis l’étage des maisons, par-dessus les murs des jardins, on se voit, on s’entend, on se parle d’une maison à l’autre. Les chats, eux, circulent de jardin en jardin, sans se soucier du tien ni du mien. On vit encore ici dans le cadre d’une sociabilité ancienne qui veut que personne ne puisse demeurer invisible de personne, et que chacun veille, surveille l’autre. Module de base de la bastide, le moulon l’est aussi d’un être-ensemble, conçu sur le modèle du microcosme, figure médiévale de l’unité sociale.