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Sites de pélerinage, chapelles et sanctuaires dédiés au culte marial en Ariège

Arlette Homs, membre de l’Académie du Languedoc à Toulouse, vient de publier un petit guide des sites de pélerinage et des chapelles et sanctuaires dédiés en Ariège au culte marial. Le guide est conçu à la façon d’un dictionnaire pittoresque. Il liste par ordre alphabétique les lieux concernés, et chacun de ces lieux fait l’objet d’une fiche détaillée, agrémentée de photos des chapelles, sanctuaires et statues, ainsi que de nombreuses recensions d’anciennes prières en occitan et de légendes. L’ouvrage constitue une source de renseignements, peut-être de découverte, pour le promeneur curieux. Il vient compléter utilement les ouvrages dédiés au chemin de Saint Jacques en Ariège, puisque culte de Notre Dame et pélerinage de Saint Jacques se croisent ou empruntent fréquemment ici des chemins communs. 

Prenèts le carrièrol
Qu’es al mièi de la prado
Al cap de la mountado
Assiètats-bous pel sol
1

Liste des chapelles et sanctuaires répertoriés : Antras, Notre Dame des neiges ; Audressein, Notre Dame de Tramesaygues ; Bélesta, Notre Dame du Val d’Amour ; Celles, Notre Dame de Celles ; Foix, Notre Dame de Montgauzy ; Montardit, Notre Dame de la Goutte ; Montaut, Notre Dame des ermites ; Oust, Notre Dame du Pouech ; Saint-Lizier, Notre Dame du Marsan ; Tarascon-sur-Ariège, Notre Dame de Sabart ; Vals, Notre Dame de Vals ; Vic-Oust, Notre Dame de Vie.

Je me suis intéressée tout spécialement à la fiche relative à l’église et au pélerinage de Vals, tous deux justement célèbres en pays de Mirepoix. Arlette Homs rappelle que l’église, de style rupestre, s’élève sur un site archéologique, où la présence humaine est attestée depuis le Néolithique, et où le culte chrétien s’est implanté précocément sur la base de cultes plus anciens. Les sources dans les collines, l’ombre des traditions druidiques, la situation de l’église sur la voie du piémont pyrénéen du pélerinage de Saint Jacques,  la guérison miraculeuse d’un enfant signalée en 1842, ont nourri la coutume du pélerinage, qui a lieu, note Arlette Homs, le 15 août et le 8 septembre. Au pélerinage de l’été s’ajoute superbement la reconstitution d’une crèche vivante, lors de la nuit de Noël.

Longtemps occultées par l’enduit apposé sur les murs de l’église, redécouvertes en 1954 par l’abbé Durand, récemment restaurées, les fresques magnifiques qui représentent l’Apocalypse dans la perspective de la Révélation, faisaient sans doute de Vals, au Moyen Age, une étape mémorable sur le chemin de Saint Jacques.  La Vierge figure sur ces fresques dans la posture très rare de nouvelle accouchée. Les Rois Mages figuraient également auprès de la Vierge et de l’Enfant au bain, mais le percement ultérieur d’une fenêtre les a hélas irrémédiablement supprimés.

 

Arlette Homs, Chapelles et Sanctuaires dédiés à Marie en Ariège – Lieux et pélerinages
© ISBN 2-916667-02-4
EAN 9782916667027  

L’ouvrage est disponible, entre autres, à la petite librairie des Couverts, à Mirepoix.
Contact : arlette.homs@yahoo.fr 

Notes:

  1. Prenez le petit sentier qui est au milieu de la prairie ; au bout de la montée, asseyez-vous par terre… ↩︎

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dans: Ariège, littérature, Mirepoix.

1 commentaire au sujet de « Sites de pélerinage, chapelles et sanctuaires dédiés au culte marial en Ariège »

  1. Martine Rouche

    Pour le plaisir, je copie une page que nous avons élaborée pour le bulletin des Amis de Vals :

    Une bien jolie confession de Raymond Escholier à l’abbé Durand

    Monsieur l’abbé J. Durand, Malachite Mirepoix – le 29 janvier 1953
    Curé de Rieucros et chapelain de Vals.

    Mon cher ami,

    Je viens me confesser à vous. Heureusement, vous avez l’habitude.

    Bien entendu, tout ceci sous le sceau de la confession.

    Je ne me suis pas encore fait homicide, pas même voleur, pas même jongleur – pour l’amour de Notre-Dame – de Vals . Cela viendra, n’en doutez pas, car avec l’amour, on ne sait jamais où l’on va.

    Non, je ne me suis fait, pour l’instant, que maître-chanteur.

    Résultat. On m’affirme que mon petit chantage a réussi – et bien réussi.

    Si cela vous est possible, dites-moi s’il est exact que vous ayez reçu – de Mme Voinot ou de M. son père, Etienne Ricalens, une offrande intéressante…. Car alors,
    de mon côté, je remercierai – et irai exercer sur d’autres ma coupable industrie. (Diable! Impossible d’avoir l’absolution puisque, loin d’avoir la contrition parfaite, je me propose de récidiver!!! Aussi pourquoi Notre-Dame de Vals a-t-elle fait appel à Cantegril?)

    Ravi d’apprendre qu’on a découvert – à Vals – des peintures – peut-être romanes..(1). J’irai voir cela dès que la grippe me laissera enfin reprendre mes activités…. et je vous amènerai, ce jour-là, je l’espère, Mme Allix André qui ignore ce beau sanctuaire, mais qui est trop intelligente pour ne s’y pas intéresser.

    Peut-être cueillerons-nous, en passant à Mazerettes (2), la gracieuse Mme Couquet, qui vous est toute dévouée. Cela dans un délai assez bref, car au début de mars, il me faudra être à Paris, pour le lancement d’un nouveau livre.(3)

    J’espère que, cet après-midi, notre Duc sera immortel.(4) Bonne occasion pour lui tendre mon escarcelle….. Avez-vous eu des nouvelles de M. Etienne Bastide?(5) Sinon, je remettrai cela. On va fêter ses 80 ans! Excellente occasion.

    Ma femme me charge de ses bons souvenirs pour vous deux.
    Affectueux respects à votre charmante soeur. Pour vous, toute mon amitié.

    Raymond Escholier

    (1) Cette lettre (et d’autres correspondances de M. Sylvain Stym-Popper notamment) permettent d’avancer la date de l’invention des peintures de Vals à 1952, leur dégagement méthodique s’échelonnant sur plusieurs années, notamment 1954..

    (2) Mazerettes que l’on retrouve dans « Dansons la trompeuse », de Raymond Escholier.

    (3) « Un amant de génie, Victor Hugo », chez Fayard, 1953.

    (4) Le duc de Lévis-Mirepoix fut effectivement élu à l’ Académie Française le 29 janvier 1953.

    (5) La famille Bastide fait partie des grandes lignées familiales de Lavelanet.

    .§.§.§.

    L’exploitation méthodique des archives de l’abbé Durand et du musée de Vals permet de mieux comprendre le site et le travail accompli; parfois, elle met à jour un petit bijou d’écriture que nous ne nous étonnerons pas de trouver sous la plume de Raymond Escholier. Toutefois, outre cet aspect délectable et l’exemplaire usage de la métaphore filée dans un contexte religieux courtoisement adapté à son destinataire, la lettre datée du 29 janvier 1953 mentionne des faits avérés et qui peuvent être qualifiés d’historiques: grâce à la référence à l’élection du duc Antoine de Lévis-Mirepoix à l’Académie Française, nous savons que l’abbé Durand avait découvert l’existence de peintures murales dans l’église dès la fin de l’année 1952.

  2. La dormeuse

    Merci Martine. C’est une idée formidable que d’avoir ajouté ce complément : un bijou, en effet !

  3. Martine Rouche

    Puis-je ajouter, à la liste donnée plus haut, l’église Notre-Dame-et-Saint-Michel de Mirepoix, qui garde la tradition de saint Michel veillant sur Notre Dame, comme également à Vals ? Et puis, c’est une petite église XVIIe très intéressante à plus d’un titre !