En la personne de Jean François Rameau, Hegel et Michel Foucault ne s'intéressent pas à l'homme historique, mais au personnage que Diderot met en scène dans Le Neveu de Rameau et qui s'y trouve désigné par le pronom « Lui ».
6 septembre 2020. 11 heures du matin. Vue du port du Somail. Beau soleil et grand vent. On se croirait au bord de la mer.
Situé au bord de l'ancien Canal Royal du Languedoc — aujourd'hui Canal du Midi —, entre l'écluse d'Argens et celle de Cesse (Sallèles-d'Aude), le Somail, hameau dépendant tout à la fois de Saint-Nazaire-d'Aude, de Ginestas, et de Sallèles-d'Aude, constituait jadis pour les passagers de la barque de poste une étape de « couchée », ou de nuitée. Il s'agissait là de la troisième étape à partir de Toulouse vers Sète, et de la deuxième à partir d'Agde vers Toulouse. Le site du Somail abrite aujourd'hui encore d'anciens magasins, jadis dévolus au chargement, déchargement ou stockage des marchandises ; l'auberge d'antan, qui subsiste à peu près inchangée depuis 1773 et qui demeure en activité ; une ancienne glacière ; une chapelle, construite entre 1684 et 1693, agrandie en 1842, destinée aux marins et aux passagers. Le port accueille de nos jours une flotille de bateaux destinés à la promenade sur le Canal. Quelques restaurants, une grande librairie spécialisée dans la vente de livres anciens, et un petit marché, le dimanche, ajoutent au charme du lieu.
Sur le Canal, petit pont à dos d'âne, à voûte en anse de panier, dont la contruction date du temps de Pierre Pol Riquet. Au bout du pont, à droite sur l'image, la chapelle.
Vue du Canal depuis le petit pont à dos d'âne.
Autre vue du Canal depuis le même pont.
Originellement incluse dans un magasin du Canal, unique survivante de celles qui existaient autrefois sur d'autres sites d'étape, la glacière, dans laquelle on conservait des blocs de glace acheminés à dos d'âne ou de mulet depuis les Pyrénées.
Visible sur le pont, apposée sur la façade latérale de la chapelle, plaque commémorative du passage de Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis, qui a été de 1785 à 1789 ambassadeur de son pays auprès de la France.
Vue de la façade principale de la chapelle.
L'intérieur de la chapelle déçoit. Il ne reste rien de son aménagement premier.
Dans la chapelle, un lustre.
Autre vue du petit pont à dos d'âne.
Entrée de la Librairie Ancienne, aux « 50 000 livres ».
Au restaurant, on partage le plaisir du moment avec les oies, qui vaguent ça et là au bord des tables, en toute liberté.
Les canards sont aussi de la fête.
Un peu plus loin sur le Canal, un autre pont dont les ailes cintrées, typiques de l'architecture du XVIIIe siècle, ressemblent à celles du pont sur l'Hers, bâti entre 1779 et 1789 à Mirepoix (Ariège) sur un modèle fourni par Jean Rodolphe Perronet, fondateur et premier directeur de l’École des ponts et chaussées en 1775.
Sous le pont du XVIIIe siècle.
Barge de service et drague, baptisée « La Goulue ».
Bateau de promenade et plants de chênes verts, nouvellement installés au bord du Canal en lieu et place des platanes qui ont été abattus pour cause de maladie.
Derrière le Somail, vignes à perte de vue. La vendange ne va pas tarder.
Jean François Rameau, fils d'un organiste de Dijon, né le 30 janvier 1716, mort le 7 février 1777 à Armentières, est le neveu du célèbre compositeur Jean Philippe Rameau. Personnage excentrique qui hantait le quartier du Palais-Royal et le café de la Régence, il a suscité l'intérêt, parfois la compassion, de Louis Sébastien Mercier, Jacques Cazotte et Denis Diderot. Il était né « plein de chant », dit Jacques Cazotte.
Rêves sur le matin, nuées passagères,
vedute, trouées roses,
fentes qui s’entrouvrent dans le rien du sommeil,
impostes de la maison dieu,
portes aux vitraux de couleur,
que voit-on par ce trou de serrure,
semblable la nuit à celui que j’ai photographié un jour,
en catimini, dans une rue vide ?
Rien d’autre qu’un couloir traversant
et là-bas, tout au fond,
quoi donc ?
Ce qu’il y a tout au fond paraît dans l’image,
mais l’image est surexposée.
Jeu partagé,
résonance trouble.
L'autre jour, dans l'église Saint Vincent d'Ax-les-Thermes, j'ai eu envie de photographier ces deux petits autels au sujet desquels on ne trouve aucune documentation. Ils se trouvent dressés de part eu d'autre du chœur.
Matthieu, 26, 26 : Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Marc 14, 22 : Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Prenez, ceci est mon corps. Luc 22, 19 : Ensuite il prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci est mon corps, qui est donné pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. Luc 24, 30 : Pendant qu'il était à table avec eux, il prit le pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna.
Première lettre de Saint Paul apôtre aux Corinthiens : Le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. Sixième lettre de Saint Paul apôtre aux Romains : Si, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts. Car, si nous avons été unis à lui par une mort qui ressemble à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection qui ressemblera à la sienne. Troisième lettre de Saint Paul apôtre aux Colossiens : Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire.
Ci-dessus : l'église Saint Vincent d'Ax-les-Thermes vue par Maurice Utrillo (Paris, 1883 — 1955, Dax).