Christine Belcikowski

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À propos de Pierre Sidoine, sculpteur

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Ci-dessus : vue panoramique de Gand. 1534.

« Ce qu’on ne peut pas dire, il faut le taire », note le philosophe. Or ce que l’artiste ne peut pas ou ne veut pas dire, son art le montre. Il en va ainsi chez Pierre Sidoine, qui refuse mordicus de rien dire, sinon comme fait tranquillement le Pontormo, « le dimanche je suis allé à la chartreuse et le soir j’ai soupé » (1), et dont ce que l’œuvre montre cependant crève les yeux.

Ce qui crève les yeux dans l’œuvre de Pierre Sidoine, c’est d’abord la rémanence d’une enfance nomade. Né à Gand d’un père descendant de la grande bourgeoisie d’Anvers et d’une mère issue, elle, de la petite paysannerie wallonne, l’enfant suit ses parents en Argentine, où on l’appelle « el Rubio », le petit blond, et où son père travaille comme cadre dans une usine de fabrication de casseroles. Pierre Sidoine sculpteur doit-il quelque chose de sa passion de la ferronnerie au souvenir de son lointain séjour argentin ?

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Ci-dessus : Femmes mangbetu à Niangara [ancien Congo Belge ; aujourd'hui République démocratique du Congo]. Mission Citroën Centre-Afrique « Croisière Noire ». 1924-1925. Source : RMN-Grand Palais-Musée du quai Branly-Jacques Chirac.

La famille migre ensuite en Afrique. Le père y exerce jusqu’en 1960 la fonction d’agent territorial pour le Congo Belge. Pierre Sidoine enfant a vécu ainsi à Kitega au Burundi, où la mère fonde pour les enfants des coloniaux une école qui se tient dans la maison familiale. Le père, qui mesure 2,04 m et qui tutoie ainsi par la taille les nobles Tutsi, devient un commensal du roi Mwambutsa. Le fils apprend, lui, à jouer de la guitare classique. Bien plus tard, il touchera des droits d’auteur-compositeur en Belgique. Père, mère et fils s’installent ensuite à Léopoldville, aujourd’hui Kinshasa. Pierre Sidoine assiste là aux premières des émeutes qui aboutiront le 30 juin 1960 à la proclamation de la République démocratique du Congo.

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Ci-dessus : .Source : RMN-Grand Palais-Musée du quai Branly-Jacques Chirac.

De cette enfance nomade Pierre Sidoine gardera le goût du voyage, et plus essentiellement le besoin d’évasion de celui qui a toujours « la main sur la poignée de la porte ». Le retour en Belgique est triste, marqué par la violence du conflit qui se déchaîne alors entre le père et le fils.

Douée d’un tempérament artiste, la mère monte un atelier dédié au travail des étoffes. « Elle travaille ainsi pour tous les grands décorateurs de Bruxelles, pour toutes les ambassades belges à l'étranger, ainsi que pour tous les domaines de la Cour Royale de Belgique : château de Belœil, etc. »

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Ci-dessus : vue prises à la faveur du concours Amaryllis 2019 au château de Belœil, le « Versailles belge ». Le hasard, qui bat les cartes, veut ici que le grand-bi exposé dans le cadre du concours Amaryllis semble augurer, à cause des roues, certaines des sculptures de Pierre Sidoine !

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Pierre Sidoine. Don Miguel de la Cocotología. Novembre 2018.

Le père, qui ne se sait pas encore gravement malade, persécute le fils qui se montre doué pour les humanités classiques, mais point du tout pour les sciences.

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Pierre Sidoine. Odysseus 2357.

« Mon père m’inscrit chez les Jésuites, au collège Saint Michel, le plus huppé des collèges catholiques, où le roi Philipe a fait ses études. J’y poursuis des études d’humanités anciennes et j’y rencontre des professeurs extraordinaires qui me font adorer l’histoire de l’Antiquité ». Mais, « l’autorité des jésuites commençant à me peser, et les remarques des bons pères se faisant de plus en plus désagréables à mon endroit, mon père décide, en plein milieu d’année scolaire, de m’inscrire dans un athénée d’état. J’ai par suite beaucoup d’avance en latin et en grec, et beaucoup de retard en mathématique et en physique. »

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Pierre Sidoine. Cheval 2.3. 2019.

Quand le fils projette d’entreprendre des études d’archéologie, le père lui intime l’ordre de s’inscrire en médecine. Qu’allait-il donc faire dans cette galère ?

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Magritte. La condition humaine. 1935.

Libéré de la médecine par la mort de son père, Pierre Sidoine s’abandonne pour un temps au vertige de la liberté. Puis, inspiré par l’exemple maternel, il devient antiquaire, et il profite de son magasin pour exposer ses propres collages et peintures. Il se réclame alors du Surréalisme, plus spécialement de Magritte, et aussi des Inscriptions du poète Louis Scutenaire. « La vie ne sera défendable qu'à partir du moment où sera consacrée l'importance primordiale – et sans doute effroyable – de l'individu et celle de l'instant. » (2)

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Sculpture originaire du Congo. Émile Deletaille. Bruxelles. 1972.

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Pierre Sidoine.Couple oblique.

Puis, mu toujours par le désir de l’ailleurs, il confie sa boutique à un locataire et rompt les amarres. Il voyage. De sa rencontre avec Émile Deletaille, un des plus grands experts mondiaux dans le domaine des arts premiers, il tire l’idée de se lancer dans quelque expédition lointaine. Il opte finalement pour la jungle de Bornéo. Il manque de périr dans cette aventure.

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Pierre Sidoine. Attendre

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Pierre Sidoine. L'échassière.

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Pierre Sidoine. L'échassière, détail.

Continuant cependant de peindre et de dessiner, il commence bientôt à nourrir le désir de sculpter. Il s’étonne alors de constater que toutes les figures féminines ont dans ses projets les coiffures typiques des princesses Mangbetu de la République du Congo.

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Pierre Sidoine. L'homme de Commalières.

Un jour, voyageant cette fois dans le sud de la France, il saisit l’occasion de se lancer dans la réédition d’ouvrages d’histoire locale, rares ou anciens. Puis, subjugué par les paysages de la Haute Vallée de l’Aude, il tente de faire de Commalières (4), site d’un ancien oppidum gallo-romain, un lieu d’exposition pour la sculpture. Il enseigne ensuite l’art graphique à Toulouse. Puis il découvre Montolieu, le « village du livre ». Il y vit désormais, dans sa maison-atelier.

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Ci-dessus : le sculpteur dans son atelier.

Ce qui crève les yeux dans l’œuvre de Pierre Sidoine, c’est, de façon plus essentielle, l’espèce de rage froide avec laquelle le sculpteur travaille, rage qui s’exerce à l’endroit du métal sur le mode, dirait-on, du compte à régler. « Je vais le travailler en férocité, le faire marcher à coup de lattes ! » (3). Il use, autrement dit, de l’étau, du marteau et de l’enclume, de la meuleuse, du poste à souder, et autres outils hérités de la forge de Vulcain, afin d’imposer à l’indifférente plasticité de la matière les courbes dont la forme a besoin pour atteindre à sa réalité, ou à sa fin initiale. Muni de lunettes de protection, ce travail fait au sculpteur, dans l’ombre nyctalope, un visage de métal incandescent.

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Pierre Sidoine. Janet’s whim.

Attention ! Lassé un jour des caprices d’une petite dame désireuse d’immortaliser le souvenir de ses chasses africaines, Pierre Sidoine a bouté le feu aux entrailles du buffle qu’il venait d’achever. L’explosion a suivi. Pierre Sidoine a intitulé cette pièce Janet’s whim.

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Pierre Sidoine. Cheval 23. Détail.

La rage du sculpteur est froide le reste du temps, car elle nécessite le concours de la raison calculante. À partir d’une matrice plane, d’abord mise à l’échelle du projet qu’il poursuit, l’artiste calcule la volumétrie générale de la forme, i.e. celle du jeu de courbes et de contrecourbes qu’il entend faire venir au moment de son devenir-espace. Il découpe ensuite, en fonction de ladite volumétrie, les différentes pièces de ce jeu, et recourt, si nécessaire, à l’usage de la découpeuse plasma. Il martèle ensuite les pièces ainsi obtenues afin de leur imprimer, par effet de ronde bosse, la troisième dimension souhaitée. Il assemble enfin le tout à l’issue d’un travail de soudure, qui se doit d’être, pour remplir son office un peu sorcier, particulièrement minutieux dans son exécution.

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Pierre Sidoine. Mishima. Détail. Ivoire des touches de piano.

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Pierre Sidoine. Odysseus 2457. Détail. Ancien cadran de téléphone.

À noter que l’artiste peut inclure dans ce processus d’assemblage, issues de la récupération ou du hasard des brocantes, — emblème d’une marque automobile, ivoire des touches de piano, pistons de clarinette, vieux cadran de téléphone, etc. —, certaines pièces rapportées, conservées dans le simple appareil de leur vie antérieure. Mariage sorcier, mariage baroque. Passe là un souvenir du moment de surréalité connu sous le nom de « rencontre d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection », à moins qu’il ne s’agisse d’un retour du grand Arcimboldo. Pierre Sidoine sculpte d’ailleurs, ces temps-ci, la rencontre d’un violoncelle et d’une pince à linge…

Ce qui crève les yeux enfin dans l’œuvre de Pierre Sidoine, c’est le pas onirocritique d’une imagination qui s’avance masquée et qui emprunte pour ce faire, et à l’humour froid de Louis Scutenaire, et à celui du Docteur Pancrace — « mathématiques, arithmétique, optique, onirocritique, physique et métaphysique, cosmométrie, géométrie, architecture, spéculoire et spéculatoire, médecine, astronomie, astrologie, physionomie, métoposcopie, chiromancie, géomancie, etc. » (4).

Zoomorphes ou anthropomorphes, certaines des figures créées par Pierre Sidoine tirent derrière elles, monté sur roues, un poids dont on ne sait s’il s’agit du destin du monde ou de leur sort à elles.

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Pierre Sidoine. Cheval 23. Détail.

Les figures animales font visage, et chez elles le visage regarde, avec des yeux humains, ceux qu’on voit par exemple aux trois têtes du Cheval 2.3.

Obliques, tordues ou comme désossées, façon danse de mort, telles L’échassière ou L’homme des Commalières ; ou spectaculairement hiératiques, telles Odysseus 2357 ou Mishima ; les figures anthropomorphes vont, elles, le plus souvent sans visage, telles le couple intitulé Couple Oblique, et plus spécialement les divers casques, et autres masques ou têtes.

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Pierre Sidoine. Odysseus 2357. Détail.

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Pierre Sidoine. Mishima.

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Pierre Sidoine. Don Miguel de la Cocotología. Détail.

Le casque fait à Odysseus 2357 un semblant d’orbites vides ; l’œuf d’autruche fait à Mishima un visage aveugle ; la cocotte, dans Don Miguel de la Cocotología, couve entre ses ailes le remploi du moule industriel d’une tête vide de poupon. Qui sommes-nous ? d’où venons-nous ? où allons-nous ? Où l’identité ? « Je suis un phonographe sans aiguille », dit Louis Scutenaire (5).

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Pierre Sidoine. Mishima. Détail.

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Pierre Sidoine. Don Miguel de la Cocotología. Détail. « Je n’ai que très peu de souvenirs d’une enfance quelconque. Je n’ai eu ni enfance ni adolescence. Point de jouets, petites voitures, petits soldats, petits bateaux ou autres choses de ce genre ». Pierre Sidoine dixit.

Depuis quelque temps, Pierre Sidoine pare ses figures d’une sorte de revêtement mosaïqué, fait de puces électroniques choisies pour leur couleur et pour leur éclat, ajoutant ainsi une sorte d’eau vive à la froide matérialité du métal ou à son aspect parfois fuligineux. L’effet obtenu tient, semble-t-il, du noli me tangere ; il accroît ainsi le caractère tabou d’une figure qui se présente sur le mode de l’apparition. Noli me tangere : ne me touchez pas.Je suis foyer de fureur et mystère.

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1. Pontormo. Journal, p. 46. Édition MIX. Paris. 2016.

2. Louis Scutenaire. Mes inscriptions 1945-1963. Édition numérique, p. 42. Allia. Paris. 2017.

3. Michel Audiard. In Les Tontons flingueurs.

4. Commalières est un hameau dépendant de Villarzel-du-Razès, dans l'Aude.

4. Molière. Le Mariage forcé. VI.

2. Louis Scutenaire. Mes inscriptions 1945-1963. Édition numérique, p. 449. Allia. Paris. 2017.

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À propos d'Élizabeth de Ville, épouse de Jean Gaston de Saint-George, seigneur de Sibra

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7 janvier 1766. Mariage de Jean Gaston [Philibert] de Saint-George et d'Élizabeth de Ville. Archives dép. de l'Ariège. Nalzen (1748-1780). Document 1NUM2/307EDT/GG4. Vue 154. « Publication ayant été faite par Maître Givet, prêtre de Lagarde, en date du second jour de janvier de la présente année 1766, dûment légalisée par Cassagnau de Maynard, vicaire général du diocèse de Mirepoix... ». Maître Givet a au vrai omis de faire cette publication : elle ne figure pas dans le registre paroissial de Lagarde.

Messire Jean Gaston [Philibert] de Saint-George, dernier seigneur de Sibra, fils de feu messire [Jacques] Philibert de Saint-George de Sibra et de Dame Marie Acher, épouse en 1766 à Nalzen demoiselle Élizabeth de Ville, fille de feu Antoine André de Ville et de dame Jeanne de Ville, demeurant à Nalzen. (1).

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4 novembre 1766. Baptême de noble Marie Françoise Vincentine de Saint-George, première-née de noble Jean Gaston [Philibert] de Saint-George de Sibra et de dame Élizabeth Dandréville [sic]. Lagarde (1747-1790). Document 1NUM/140EDT/GG5. Vue 68. « Le parrain a été messire Vincent de Ville de Bénagues [grand-père de l'enfant], et la marraine, dame Marie d'Acher [grand-mère de l'enfant] ». La signature de Vincent de Ville de Bénagues figure au bas de l'acte.

De 1766 à 1786, Élizabeth de Ville mettra au monde dix-neuf enfants.

Dame Marie Élizabeth Ville mourra à l'âge de « soixante ans » [soixante-deux ans, au vrai], le 20 octobre 1809, « en son château » de Sibra.

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Ci-dessus : vue du château de Sibra en 1910, soit après les transformations opérées dans les années 1820 par les frères Espert, puis la mutation de style troubadour initiée à partir de 1880 par Alcide Villary de Fajac, promoteur de la ligne de chemin de fer Pamiers-Mirepoix-Limoux.

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20 octobre 1809. Décès de madame Marie Élizabeth Ville, épouse du sieur Jean Gaston [Philibert] de Saint-George Sibra. Archives dép. de l’Ariège. Lagarde. Document 1NUM/5MI737 (1792-1819). Vue 538.

J'ai voulu en savoir davantage concernant la personne d'Élizabeth de Ville ainsi que la famille et le milieu dont celle-ci était originaire.

Lire la suite de À propos d'Élizabeth de Ville, épouse de Jean Gaston de Saint-George, seigneur de Sibra

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De 1700 à 1722, tenue des registres paroissiaux et usure à la tâche

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Archives dép. de l'Ariège. Nalzen (1665-1710). Document 1NUM2/307EDT/GG1. Vue 177.

En 1700, quand le bon Charles Clarac (1) est nommé curé de Nalzen, il transcrit les actes de baptême, mariage, sépulture dans le registre paroissial, d'une belle écriture, bien lisible et bien espacée.

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Archives dép. de l'Ariège. Nalzen (1711-1747). Document 1NUM2/307EDT/GG3. Vue 59.

On voit ci-dessus comment, au bout de vingt ans, l'écriture de Charles Clarac et la tenue générale de son registre se sont dégradées.

Jean Gailhard succède à Charles Clarac à la cure de Nalzen et dans la rédaction du registre paroissial à partir du mois d'août 1722. À la fin de l'année 1722, il formule dans le registre l'observation suivante :

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Archives dép. de l'Ariège. Nalzen (1711-1747). Document 1NUM2/307EDT/GG3. Vue 60.

Pressé par les nécessités de sa charge et gagné par la fatigue de l'âge, Charles Clarac, comme tant d'autres curés de son temps, avait pris l'habitude de noter les baptêmes, mariages, sépultures, sur des « papiers volans », qu'il se réservait de transcrire dans le registre paroissial avant la fin de l'année, date à laquelle il avait obligation de faire porter ledit registre à la sénéchaussée pour validation du juge mage.

Les curés faisaient ainsi sous l'Ancien Régime fonction d'officiers d'état-civil. L'inconvénient des « papiers volans », c'est que ceux-ci demeuraient fastidieux à classer, et que d'aventure il s'en perdait quelques-uns. D'où l'observation de Jean Gailhard, peu soucieux d'endosser la responsabilité de telles pertes.

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Archives dép. de l'Ariège. Nalzen (1737-1789). Document 1NUM3/E117. Vue 74.

Pressé à son tour par les nécessités de sa charge, Jean Gailhard, vingt ans plus tard, a succombé sans doute lui aussi à la tentation des « papiers volans », puisqu'il fait montre de retard dans l'envoi de son registre au juge mage. « Cela m'a passé de la tête », écrit-il au destinataire du registre en question.

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Archives dép. de l'Ariège. Nalzen (1737-1789). Document 1NUM3/E117. Vue 181.

À la décharge de Jean Gailhard, on observera que, comme il le fait remarquer en 1760, la sénéchaussée tarde à lui fournir le papier dont il a besoin pour transcrire ses « papiers volans ». Son cas n'est pas rare. L'abbé Compans par exemple, curé de Ventenac, s'impatientera lui aussi, à la fin de l'année 1774, du manque de papier dont il souffre : « Depuis le temps que je remets sur le registre mortuaire les baptêmes et mariages, ni le greffier a pu et dû s’en apercevoir et m’envoyer deux feuilles pour les b[aptêmes] et m[ariages]. » (2)

Grandeur et misères des curés de campagne sous l'Ancien Régime...

Jean Gailhard, curé de Roquefixade, Nalzen, Leychert pendant 36 ans, mourra le 1er sept 1762 à l'âge de 63 ans et trois mois. (3)

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1. Cf. Christine Belcikowski. En 1724, à propos de Maître Charles Clarac, curé de Roquefixade

2. Archives dép. de l’Ariège. Ventenac (1738-1789). Document 1NUM4/E122. Vue 224. Cf. Christine Belcikowski. Ventenac au XVIIIe siècle, une paroisse « trop éloignée ».

3. 1er septembre 1762. Décès de Jean Gailhard, curé de Roquefixade, Nalzen, Leychert. Archives dép. de l'Ariège. Nalzen (1737-1789). Document 1NUM3/E117. Vue 204.

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