Christine Belcikowski

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À propos de la famille Derro-Mondot. Une généalogie. 2. Côté Mondot

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Ci-dessus : représentation approximative du blason de la famille Estienne, ou d'Estienne de Mondot : D’azur au chevron d’or, surmonté d’un monde de même, et accompagné de trois monts d’argent, deux en chef, un en pointe.

Quelques éléments de lexique héraldique tirés des volumes 1 et 2 du Dictionnaire encyclopédique de la noblesse de France de Nicolas Viton de Saint-Allais (1773-1842)

Argent : l'un des deux métaux dont on se sert en armoiries. Il se représente toujours au naturel, c'est-à-dire en argent, ou en blanc, uni et sans aucune hachure.
Azur : l'un des neuf émaux dont on se sert en armoiries. L'azur est représenté en gravure par des lignes horizontales.
Chevron : une des neufs pièces honorables, formée de la barre et de la bande réunies vers le chef.
Croisette : petite croix.
Cintre : se dit d'un globe ou d'une sphère entourée d'un cercle.
Fasce : pièce honorable, posée horizontalement, qui a deux parties de hauteur.
Globe ou Monde ou Sphère : meuble d'armoiries, qui représente le corps sphérique du monde ; il paraît dans l'écu avec un cintre qui l'environne, en manière de fasce ; du milieu de ce cintre s'élève une autre portion cintrée jusqu'à la superficie sphérique ; elle est terminée par une croisette.
Honorables : ainsi nommées parce qu'elles ont été les premières en usage, pièces qui tiennent le premier rang dans les armoiries. Elles sont au nombre de neuf : le Chef, la Fasce, le Pal, la Croix, la Bande, le Chevron, le Sautoir, la Barre, le Pairle.
Mont ou montagne : meuble qui par défaut est uni, mais qui se rencontre le plus souvent sous la forme de trois mamelons appelés coupeaux.
Or : premier des deux métaux en armoiries. L'or, ou couleur jaune, est représenté dans la gravure, par un grand nombre de petits points.

La famille d'Estienne de Mondot arbore le Globe ou Monde sur son blason en tant que figure de son Mondot surnonymique.

 

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Jean-Paul de Dadelsen. À propos de Saint Maurice et autres ombres

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Jean-Paul de Dadelsen (Strasbourg, Allemagne, 1913-1957, Zürich), poète et journaliste français, officier interpète dans les Forces Françaises Libres, invoque en 1956 dans L’invocation liminaire de Jonas et en 1957 dans Les ponts de Budapest la figure de Saint Maurice d'Agaune, patron de la cathédrale de Mirepoix, en rapport avec la mémoire de ses compagnons de Résistance.

 

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Ci-dessus : mort de Saint Maurice. Cathédrale de Mirepoix.

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« Couvrez-vous, mon cousin. »

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C’est avec surprise et amusement que j’ai retrouvé ce petit apologue dans Les Livres de Jakób d'Olga Tokarczuk, ouvrage passionnant pour lequel cet écrivain polonais a reçu en 2014 le prix Niké (équivalent polonais du Goncourt).

« Monsieur le Duc Jabłonowski est connu pour la haute opinion qu’il a de lui-même. Il marche d’un pas majestueux, le nez levé, le regard hautain, de sorte qu’il est fréquent de le voir trébucher. Sa chance est d’avoir l’épouse qu’il a, sage et raisonnable, et qui le traite comme un grand enfant dont elle daigne ignorer les caprices farfelus. J’ai personnellement vu chez lui un grand tableau représentant la Sainte Vierge devant laquelle il s’est fait peindre en train d’ôter son chapeau, mais la Mère de Dieu l’arrête en lui disant : « Couvrez-vous, mon cousin. » (1)

Cet apologue du « Couvrez-vous, mon cousin » est ordinairement considéré comme relatif à la famille de Lévis, dont on s'est plu à dire, par effet d'homonymie, qu'elle descendait de la Vierge, sachant que, dans les textes vétéro-testamentaires, la Vierge, descendante de la tribu de Juda par son père, est dite descendante de la tribu de Lévi par Sainte Anne, sa mère.

Dans La recherche du temps perdu, Marcel Proust, qui connaissait cette fable, prête au duc de Guermantes le propos suivant :

« Je ne suis pas si ambitieux que ma cousine Mirepoix qui prétend qu’elle peut suivre la filiation de sa maison avant Jésus-Christ jusqu’à la tribu de Lévi. » (2)

Jouant de l'homonymie en question, la famille de Lévis, qui a pour devise, inspirée des croisades, « Dieu aide au second chrétien Lévis », a peu ou prou repris à son compte la fable de cet apparentement à la Vierge, qui honore en elle tout justement le « second chrétien Lévis ».

Dans une lettre adressée en 1784 à Pauline (3), sa future épouse, Gaston de Lévis (4) rapporte « l'obligeante érudition » dont Frédéric II fait montre à son endroit concernant le cousinage que la maison de Lévis entretient avec la Vierge.

« À Potsdam, le 5 août 1784 »

« Je viens enfin de voir le roi. Ce prince nous ayant donné rendez-vous pour onze heures, nous nous sommes rendus avec le général Gürtz à Sans-Souci sur les dix heures. À peine étions-nous arrivés que la porte s’est ouverte et le roi est entré tout seul. Après nous avoir fait une révérence noble et en même temps fort polie, il s’est approché de moi et, monsieur de Gürtz m’ayant nommé, il m’a dit : « Vous devez, Monsieur, être parent de la Vierge. » J’ai répondu à Sa Majesté que cette alliance étant déjà un peu éloignée devenait assez incertaine. « Vous en avez cependant un titre bien connu dans l’histoire de ce monsieur de Lévis qui passait chapeau bas devant un tableau de la Vierge et à qui elle dit : couvrez-vous, mon cousin, c’est une preuve authentique qu’elle vous reconnaît pour être de la famille. » Vous conviendrez, Pauline, que voilà une obligeante érudition. » (5)

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On trouve dans les mémoires des siècles passés nombre de références à un tableau représentant le « Couvrez-vous, mon cousin » adressé par la Vierge à un représentant de la maison de Lévis. Conservé jadis dans l'un ou l'autre des châteaux des Lévis, dont celui de Mirepoix, dit-on, ou encore celui de Léran, ce tableau est aujourd'hui non répertorié, ou perdu.

En 1733, dit Mathieu Marais dans la Correspondance littéraire du Président Bouhier, « vous savez le conte de l'image de la Verge qui est peinte en quelqu'un des châteaux de la maison de lévis, avec un rouleau sortant de sa bouche et où sont ces mots adressés à un de cette maison, qui est peint à genoux devant elle : couvrez-vous, mon cousin, dira-t-elle, ma cousine. » (6)

Comme indiqué par le baron Robert du Casse dans l'ouvrage qu'il consacre à son illustre ancêtre, le général du Casse a eu connaissance de l'existence d'un tel tableau.

« Le général du Casse, comme le plus ancien des maréchaux de camp de la 16e division militaire, remplaçait quelquefois le lieutenant général commandant à Rouen. Il remplissait cet intérim en 1826, lorsque madame la duchesse de Berry vint faire un court séjour dans la capitale de la Normandie. La princesse était accompagnée de son chevalier d'honneur, le duc de Lévis. On sait que l'illustre et antique maison de Lévis a la prétention de descendre d'un cousin de la sainte Vierge. Beaucoup de gens ont entendu parler du tableau exécuté sur les données d'un membre de cette famille, et où le premier de sa race est représenté parlant à la sainte Vierge, le chapeau à la main :

« Mon cousin, dit la mère de Notre-Seigneur, couvrez-vous.
— Ma cousine, c'est pour ma commodité. »

À un grand déjeuner auquel assistait madame la duchesse de Berry, le duc de Lévis se fit attendre. La princesse dit que son chevalier d'honneur s'était sans doute mis en retard en allant voir la cathédrale. « Je suis désolé de n'avoir pas été prévenu, s'écria le préfet, car il aura trouvé les portes fermées ». La princesse s'associant aux regrets du préfet, le général du Casse se prit à dire :

— « Que Votre Altesse royale se rassure, la sainte Vierge saura bien faire ouvrir une porte à son cousin. »

La princesse trouva le propos plaisant, et, le duc étant arrivé, elle s'empressa de le lui répéter. M. de Lévis, au lieu d'en rire, parut peu satisfait. » (7)

En 1841, dans Les magnificences de la religion, Antoine Madrolle indique que le fameux tableau se trouverait encore au château de Noisiel.

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« Les Lévis, par un bonheur unique, peuvent s’enorgueillir même d'une prétention qui ferait peur à toute autre noblesse, et qui oblige celle-là plus même que leur fidélité royale héréditaire.

Lady Morgan assure, dans sa France, qu’il existe au magnifique château du duc de Levis, à Noisiel (8), un tableau représentant Marie disant à un Lévi (de sa tribu) devant elle la tête nue : « Mon cousin, couvrez-vous » et celui-ci lui répondant : « Ma Cousine, c’est pour ma commodité. » (9)

Concernant le rapport à la Vierge, il semble que la famille de Lévis ait eu un émule en la personne de Louis de Lignerac (1763-1823), officier en 1788, colonel du régiment Royal-Marine, député de la Haute-Auvergne pour le bailliage de Saint-Flour aux Etats Généraux en 1789? En 1791, Louis de Lignerac émigre et suit l'armée des princes dans les deux campagnes d'émigration de 92 et 94. Ses biens personnels sont confisqués et vendus en 1793. Puis il participe aux campagnes d'Allemagne, Corse, Portugal, Malte.

Après la Révolution, Louis de Lignerac sera fier de montrer dans sa salle à manger un tableau généalogique prouvant qu'il descendait de la tribu de Lévi ou de Mathieu l'Evangéliste, cousin de la Vierge. Celle-ci était représentée en visible état de grossesse, accueillant sur le seuil de son château, un seigneur incliné, chapeau bas devant elle, tandis qu'une banderole sortait de sa bouche avec ces mots : « Mais couvrez-vous donc, mon cousin. »

« Hélas ! il faut déchanter, tableau et collection ne figurent ni à Paris, ni au Héloy, à l'inventaire de 1823, établi après décès pour préserver les droits du fils Héloy », malheureusement posthume. [Étude de Maître Baron, notaire à Magny]. (10)

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1. Olga Tokarczuk. Les Livres de Jakób, pp. 1116-117. Éditions Noir sur Blanc. 2018, pour la traduction française.

2. Marcel Proust. À la recherche du temps perdu. Du côté de Guermantes. II.

3. Pauline Louise Françoise de Paule Charpentier d'Ennery, épousée à l'âge de quinze ans par contrat du 26 mai 1785, fille de Victor Thérèse Charpentier d'Ennery, comte puis marquis d'Ennery, gouverneur général des Iles sous le Vent, et de Rose Bénédicte d'Alesso d'Éragny.

4. Gaston Pierre Marc, vicomte, puis duc de Lévis, né à Paris le 7 mars 1764, fils de François Gaston de Lévis Ajac, défenseur du Canada, Maréchal de France puis Duc de Lévis, chevalier des Ordres et Gouverneur d'Artois, et d'Augustine Gabrielle Michel, guillotinée en 1794, fille de Gabriel Michel, seigneur de Doulon et Tharon, conseiller secrétaire du Roi, trésorier général de l'Artillerie de France, gentilhomme de la Chambre du roi Stanislas, directeur de la Compagnie des Indes.

5. Gaston de Lévis. Écrire la Révolution (1784-1795), p. 244. Correspondance présentée et annotée par Claudine Pailhès. Éditions La Louve. Cahors. 2011.

6. Jean Bouhier, Mathieu Marais, Henri Duranton. Correspondance littéraire du président Bouhier. Lettres de Mathieu Marais. Année 1733, p. 237.

7. Robert Emmanuel Léon Du Casse. L'amiral du Casse (1646-1715). Éditions Berger-Levrault et Cie. Paris. 1876.

8. C'est Gaston Christophe Victor, duc de Lévis Ventadour, fils de Gaston Pierre Marc, duc de Lévis, qui possédait alors le château de Noisiel, Seine-et-Marne, avec les terres attenantes, d'une superficie de 606 hectares. En 1863, le château passe aux mains de Marie Aymard Gaston, comte de Nicolaï, neveu de Gaston Christophe Victor de Lévis. En 1884, il est vendu à la famille Menier, fondatrice de la chocolaterie Menier.

9. Antoine Madrolle. Les magnificences de la religion (démonstration evangélique nouvelle), p. 220. Hyvert. Paris. 1841.

10. Source : descendants de Louis de Lignerac. Geneanet.

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En 1630. Joseph Balsamo à Revel, Haute-Garonne

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Dans les Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Tarn, on trouve, datée de 1630, cette information étonnante :

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E. Jolibois. Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Tarn, p. 86. Imprimerie G.-M. Nouguiès. Albi. 1878.

J'ai cru sur le moment qu'il s'agissait du Joseph Balsamo, alias Cagliostro, qui se disait immortel, car possesseur d'un élixir d'éternelle jeunesse, qui a vécu en France de 1780 à 1786, qui a brillé à Versaille et qui s'est trouvé compromis dans l'affaire du collier de la Reine. De 1630 à 1680... Mais puisqu'il possédait l'élixir de l'éternelle jeunesse... 😈

J'ai voulu en savoir davantage. J'ai cherché des renseignements sur les ascendants de Joseph Balsamo, alias Cagliostro, du XVIIIe siècle, né à Palerme le 8 juin 1743, fils de Pietro Balsamo, négociant, et de Felicia Braconieri, fille de Felice Cagliostro. Ces renseignements sont rares, mais j'ai fini par en dénicher quelques-uns dans l'ouvrage de Marc Haven intitulé Le maître inconnu, Cagliostro : étude historique et critique sur la haute magie.

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Marc Haven. Le maître inconnu, Cagliostro : étude historique et critique sur la haute magie, p. 296. Dorbon Aîné. Paris. Sans date.

Le nom de notre Joseph Balsamo de 1630 ne figure pas hélas dans les maigres renseignements fournis ci-dessus. On sait seulement que ce Joseph Balsamo est natif de Palerme et chevalier de la Sainte-Croix, i.e. membre d'un ordre de chanoines réguliers fondé le 14 septembre 1211 à Clairlieu-lez-Huy par Théodore de Celles, chanoine de Liège — Canonici Regulares S. Augustini Ordinis Sanctae Crucis ; en italien, Crocigeri.

Il se peut que « le seigneur Joseph Balsamo, chevalier de la Sainte-Croix, natif de Messine », porté en 1630 à planter une croix à Revel par « sa piété, zèle et dévotion » et pour « la distribution de sa précieuse, importante et excellente liqueur », soit un fils de Pietro Balsamo, marquis della la Limina, straticote de Messine, prince de Roccafiorita et titulaire de l'ordre espagnol de San Giacomo. Il se peut aussi qu'il ne le soit pas. On songe à un chevalier d'industrie. Fils de famille, chanoine, ou chevalier d'industrie ? L'un, au demeurant, n'empêche pas toujours l'autre.

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Ci-dessus : vue de Messine, Sicile.

On trouve sur le web une autre généalogie possible de ce Giuseppe Balsamo de 1630. Né circa 1570, mort 1643, il s'agirait d'un fils de Don Giovanni Francesco Balsamo, né circa 1552 à Messine, mort circa 1593 à Messine ; fils lui-même de Cesare Balsamo Bar, né circa 1532 à Messine ; fils lui-même de Pietro Balsamo Bar, né circa 1512 à Messine ; fils lui-même de Francesco Balsamo Bar, né circa 1480 à Messine ; fils lui-même d'Angelo Balsamo Bar (ca 1460-1707, Messine) ; fils lui-même de Tuccio Balsamo Bar, né circa 1410 ; fils lui-même de Nicolò Balsamo Bar, né circa 1390, marié à Nicoletta Parisi... L'usage du mot hébreu « bar », fils, indique qu'il s'agit initialement d'une famille juive.

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Impossible d'en savoir plus. Le Joseph Balsamo, passé à Revel, Haute-Garonne, en 1630, demeure un inconnu de l'histoire. C'est là, au demeurant, ce qui fait le charme de cette figure fugitive.

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Poème trouvé dans les minutes de 1681-1682 de Pierre Barrière, notaire d'Arvigna

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La base de données des Archives départementales de l'Ariège indique qu'un Poème ironique sur une dame, conservé aujourd'hui sous la cote 5 E 3755. 1J6241682, a été trouvé après la mort de Pierre Barrière, notaire d'Arvigna, dans ses minutes des années 1681-1682. J'ai cherché ledit poème dans ce gros minutier, et je l'ai retrouvé à la page LIX.

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