Christine Belcikowski

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1791-1792. Saint-Just. De la nature

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Entre septembre 1791 et septembre 1792, Saint-Just esquisse un texte qu'il intitule De la nature, de l'état civil, de la cité ou les règles de l'indépendance, du gouvernement, autrement appelé Du Droit social ou Principes du droit naturel. Ce texte restera inachevé. Mais Saint-Just poursuivra le même chemin de pensée dans le texte intitulé Institutions républicaines, rédigé entre l'automne 1793 et juillet 1794, resté inachevé lui aussi.

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Ci-dessus : Circa 1850, portrait de Lazare Hippolyte Carnot (1801-1888), député, sénateur, ministre de l'Instruction publique, membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Pierre Petit, photographe, Charles Fuhr, photograveur.

« Nous savons que Barère transmit à David d’Angers et à Hippolyte Carnot les manuscrits de ses Mémoires et ses notes historiques. La plupart des manuscrits de Saint-Just que possédait Barère semblent avoir été confiés au fils de Lazare Carnot et conservés dans sa famille, puisque c’est l’un de ses descendants qui fit don en novembre 1944 à la Bibliothèque nationale du carnet coté NAF 12947 et des manuscrits de Saint-Just, ou concernant Saint-Just, formant le volume NAF 24158 » (1).

Donné à La BnF par la famille Carnot, le manuscrit de De la nature a été édité pour la première fois par Albert Soboul en 1951. Ce manuscrit fait l'objet d'une étude philologique détaillée dans un article d'Anne Quennedey, publié en 2008 dans les Annales historiques de la Révolution française (2). L'étude d'Anne Quennedey montre que, consigné sur un carnet commencé à partir de la dernière page, puis recommencé à partir de la première page du même carnet, le texte de Saint-Just a connu deux versions successives, témoins de l'évolution d'une pensée naissante, qui cherche à se distinguer alors de celle de ses trois grands prédécesseurs : Hobbes dans Leviathan en 1651 ; Montesquieu dans L'esprit des lois en 1748 ; Rousseau dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes en 1754, puis dans le Contrat social en 1762.

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Dans la famille Barrière d'Arvigna. D'un inconnu à un historien célèbre

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Ci-dessus : 11 novembre 1861. Décès de Thomas Bonnaventure Barrière. Archives dép. de l’Ariège. Pamiers. Décès. Document 1NUM/4E2795. Vue 231.

Le cas de Thomas Bonnaventure Barrière, mort d'ascendance inconnue, mais natif d'Arvigna, demeure une pierre d'attente dans la Tentative de généalogie de la famille Barrière au hameau de Languit qui fait l'objet de mon article précédent. Mort le 11 novembre 1861 à Pamiers, rue de la Place, Thomas Bonnaventure Barrière était âgé alors de 84 ans. On en déduit qu'il était né à Arvigna circa 1777. Comme on ne trouve pas son acte de baptême en 1777 ni 1778, et comme les actes de baptêmes manquent pour les années 1775 et 1776 (1), force est de constater que Thomas Bonnaventure Barrière ne figure pas dans le registre paroissial d'Arvigna. Et pourtant...

C'est un article de la Société ariégeoise des sciences, lettres et arts daté de 1922 qui m'a mis la puce à l'oreille : « Le comte de Terssac vendit le domaine [de Lissac], comprenant 76 hectares 84 ares 81 centiares, le 19 mai 1855, à Thomas Bonaventure Barrière-Flavy, de Pamiers » (2). Barrière-Flavy ? Mais d'où vient donc qu'en 1855 notre Thomas Bonnaventure Barrière se nomme désormais Barrière-Flavy ?

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Ci-dessus : 26 mai 1780. Baptême de Bernard Fabie Barrière. Archives dép. de l'Ariège. Arvigna (1669-1788). Document 1NUM/179EDT/GG1. Vue 272.

On se souviendra que, le 26 mai 1780, Maître Roubichou, curé d'Arvigna, natif d'Arvigna, baptise à Arvigna Bernard Fabie Barrière, fils du sieur Antoine Barrière et de dame Catherine Allaux. Parrain, le sieur Bernard Fonta, de Fraychenet, et la marraine, Flavie Allaux, de la ville de Pamiers. Mariés circa 1770, Bernard Fabie Barrière et Catherine Allaux sont entre 1774 et 1782 les heureux parents de six enfants connus : Antoine Jean Baptiste Noël Barrière en 1772 ; Jeanne Barrière en 1774 ; Magdeleine Joseph Barrière en 1777 ; Bernard Fabie Barrière en 1780 ; Marie Rose Thérèse Barrière en 1781 ; Madeleine Marguerite Justine Barrière en 1782.

Bernard Fabie Barrière, devenu par la suite receveur, épouse en 1811 Michelle Magdeleine Cazabonne, native de Benac dans les Hautes-Pyrénées (3). Installé à Pamiers, rue de la Place, le couple y met au monde entre 1815 et 1823 six enfants : Catherine Bernard Barrière (24 mai 1815) ; Jeanne Barrière (18 juillet 1816) ; Adélaide Jeanne (30 sept 1817) ; Dorothée Rose (23 ou 29 juillet 1818) ; Bernard Alexandre (16 aout 1819) ; Jean Joseph Bernard (11 décembre 1823).

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Ci-dessus : 4 mai 1862. Mariage de Jean Joseph Bernard Barrière et de Pauline Émilie Vignes. Archives municipales de Toulouse. Mariages 1862. Cote : 1E407. Vue 114.

Le 4 mai 1862, Jean Joseph Bernard Bernard Barrière, 38 ans, avocat, propriétaire, 38 ans, né à Pamiers le 18 décembre 1823, y domicilié, fils de feu Bernard Flavie de Barrière et de feue Michelle Magdeleine Cazabonne, épouse à Toulouse demoiselle Pauline Émilie Vignes, 22 ans, sans profession, née à Toulouse le 5 août 1839, domiciliée rue Pharaon nº 21, sans profession, fille de M. Saturnin Vignes, docteur médecin, et de Dame Jeanne Pétronille Françoise Emilie Raynal, sans profession, domiciliés avec leur fille.

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Ci-dessus :21 mars 1863. Naissance de Bonaventure Casimir Flavy Barrière. Archives municipales de Toulouse. Naissances 1863 (jusqu'au 10 juillet 1863). Cote : 1E409. Vue 78.

Le 23 mars 1863 à Toulouse, Jean Joseph Bernard Flavy Barrière et Pauline Émilie Vignes, demeurant rue Pharaon nº 21, déclarent la naissance de Bonaventure Casimir Flavy Barrière, né le 21 du même mois.

Connu sous le nom de Casimir Barrière-Flavy, Bonaventure Casimir Flavy Barrière sera plus tard avocat, historien et archéologue, spécialiste de l'archéologie barbare, membre de la Société archéologique du Midi de la France, correspondant du Ministère de l'instruction publique et membre de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse. Il mourra le 23 juin 1927.

Casimir Barrière-Flavy, historien, laisse une œuvre très riche, dont voici, entre autres, quelques titres : La baronnie de Calmont en Languedoc ; La baronnie de Miglos ; Censier du pays de Foix à la fin du XIVe siècle ; Dénombrement du comté de Foix sous Louis XIV (1670-1674) ; L'Abbaye de Calers (1147-1790) ; L'Abbaye de Marens et l'église de Saint-Geniès dans l'ancien comté de Foix, XIe, XIVe siècles ; L'Abbaye de Vajal dans l'ancien comté de Foix (1125-1195) ; Le capitaine Jean Le Comte, gouverneur du château et de la ville de Foix, 1584-1600 ; Censier du pays d'Albigeois et du Lautrecois dressé en vertu de l'ordonnance du comte Gaston III de Foix en 1385-1390 ; Cintegabelle au XVe siècle ; Un Magistrat royal au XVIIIe siècle : Gabriel-Étienne de Calvet, juge et bailli d'Auterive ; Les Coutumes de Molandier ; Le diocèse de Pamiers au XVIe siècle ; Le diocèse de Pamiers au XVIe siècle d'après les procès-verbaux de 1551 ; Documents inédits sur l'abbaye de Boulbonne dans l'ancien comté de Foix ; Histoire de la ville et de la châtellenie de Saverdun ; Histoire du collège de Pamiers de son origine à nos jours ; La Seigneurie et les seigneurs de Lissac et Labatut au comté de Foix (XIII-XVIIIe siècle) ; etc. (4) Il ressort de la généalogie de la famille Barrière d'Arvigna que celle-ci a lointainement donné à Arvigna un historien qui a été, en son temps en Languedoc, de la plus grande importance.

Et Thomas Bonnaventure Barrière, dans tout cela ? Eh bien, même si sa naissance s'est perdue dans la lacune des années 1775 et 1776 du registre paroissial d'Arvigna, il était sans doute fils du sieur Antoine Barrière et de dame Catherine Allaux, d'où frère de Bernard Fabie Barrière, d'où oncle de Jean Joseph Bernard Bernard Barrière, d'où grand-oncle de Bonaventure Casimir Flavy Barrière, l'historien. Et, profitant du coup de force patronymique de son frère, il s'est fait appeler, lui aussi, Barrière-Flavy.

Après son mariage avec Pauline Émilie Vignes, Jean Joseph Bernard Bernard Barrière, neveu de Thomas Bonnaventure Barrière, a quitté la rue de la Place à Pamiers pour s'établir au nº 21 de la rue Pharaon à Toulouse, dans la maison familiale de son épouse. Thomas Bonnaventure Barrière, lui, est resté à Pamiers, rue de la Place, et, même s'il a acheté le domaine de Lissac, c'est à Pamiers, rue de la Place qu'il a fini, comme l'indique son acte de décès.

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1. Lacune mentionnée au début du registre paroissial concerné. Archives dép. de 'Ariège. Arvigna (1669-1788). Document 1NUM/179EDT/GG1. Vue 2.

2. Barrière-Flavy. « La seigneurie et les seigneurs de Lissac et de Labatut (XIIIe-XVIIIe siècles) » (suite et fin), p. 258. In Société ariégeoise des sciences, lettres et arts.

3. La date de ce mariage demeure inconnue. Les archives de Benac, Hautes-Pyrénées, ne sont pas disponibles en ligne.

4. Pour une liste exhaustive, cf. databnf.fr : Casimir Barrière-Flavy (1863-1927).

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Arvigna au XVIIIe siècle. Tentative de généalogie de la famille Barrière au hameau de Languit

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À partir de 1604, le patronyme Barrière figure en diverses occurrences dans les registres paroissiaux de Lieurac ; à partir de 1660, dans les registres d'Arvigna ; et, à partir de 1685, de façon plus abondante, dans les registres paroissiaux de Castelnau-Durban. On trouve aussi ce patronyme, dans le même temps, à Engraviès, Dun, Ségura, Leychert, Besset, Mirepoix, Lagarde, Camon, Caudeval, Bonnac, Chalabre, etc.

Les hommes se prénomment le plus souvent, et ce, de père en fils, ou en double fils/fille pour corser la recherche généalogique, Jean, Pierre, Antoine, ou François ; les femmes, Marie, Jeanne, Marguerite, Magdeleine. Difficile de s'y retrouver, d'autant que, dans les actes de mariage, les registres n'indiquent presque jamais les noms des pères et mères des époux, ni, dans les actes de baptême, la condition des parrains et marraines, ni, dans les actes de décès, la condition du défunt.

On se bornera donc ici à consigner les seuls renseignements fournis sur la famille Barrière d'Arvigna par les deux premiers registres paroissiaux dudit village d'Arvigna, ainsi que par divers documents complémentaires (minutes notariales, fonds du diocèse de Pamiers, fonds du diocèse de Mirepoix, fonds Nadal) consultables aux Archives départementales de l'Ariège.

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Arvigna au XVIIIe siècle. Liste des propriétaires au hameau de Languit

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Ci-dessus : à Arvigna, le hameau (1) de Languit sur la carte de l'état-major datée de 1820-1866. Le cercle tracé sur la carte signale les maisons de la famille Barrière et celle des Hers de Jean Roubichou, ancien baillif.

Le compoix d'Arvigna au XVIIe siècle comptait au mazage de Languit huit propriétaires : Jean Roubichou, baillif ; Maître Pierre Barrière, notaire royal ; Jean et Pierre Barrière, frères ; Pierre Mirouze ; Guilhaume Mirouze ; Hers de Guilhaume Mirouze ; Arnaud Mirouze ; Guilhalme Mirouze, femme de Gailhaud Cabanié.

Le compoix du même Arvigna au XVIIIe siècle ne compte plus au hameau de Languit que six propriétaires : Antoine Barrière, marchand ; Hers de Maître Ambroise Barrière, notaire ; François Barrière, bourgeois ; Hers de Jean Roubichou, ancien baillif ; Mathieu Mirouze, premier consul ; Jammes Mirouze Monine. La propriété s'est donc concentrée. Elle demeure en tout cas l'apanage des descendants des familles déjà implantées à Languit au XVIIe siècle. Point d'entrants nouveaux.

Languit, au XVIIe siècle, comprenait deux maisons en plancher st six en solier. Le même Languit, au XVIIIe siècle, comprend désormais neuf maisons en plancher. Le bâti s'est manifestement enrichi. L'altitude des toits s'est élevée. L'aspect du hameau s'en trouve modifié. Au moins visuellement, il a gagné en relief.

Petit lexique utile

  • mazage : hameau
  • auta : est
  • cers : ouest
  • midi : sud
  • aquilon : nord
  • solier, sotoul : rez-de-chaussée sans étage
  • plancher : étage
  • patu : cour découverte
  • ferratjat : champ de luzerne
  • pezeil ou pezein : pisé
  • canne² : 1,784 m²
  • Hers : héritiers
  • baillif : baille, bailli, maire.

Voici la liste des propriétaires à Languit, relevée dans le compoix d'Arvigna daté de 1754 2. Comme précédemment dans l'article intitulé Arvigna au XVIIe siècle. Liste des propriétaires au mazage de Languit, je n'ai conservé dans la liste ci-dessous que les mentions relatives au bâti et à ses entours immédiats.

1. Le Sieur Antoine Barrière, marchand (vue 10)

  • Maison en plancher, 70 cannes, et ferratjat.
    Confronts : d'auta, midi et cers, un passage pour les Hers de Maître Ambroise Barrière tant seulement ; d'aquilon lesdits Hers et un petit indivis, 4 cannes.
  • Maison en plancher, 78 cannes, et pezein, 22 cannes, jardin, aire.
    Confronts : d'auta et midi, le Sieur François Barrière, bourgeois ; cers, Hers de'Ambroise Barrière ; d'aquilon, un passage pour lesdits hers tant seulement.

2. Hers de Maître Ambroise Barrière, notaire (vue 15)

  • Maison en plancher, 40 cannes, cabanat, 5 cannes et demie, patu, 19 cannes, et ferratjat.
    Confronts : d'auta, en pointe, un passage ; midi, le Sieur Antoine Barrière, ledit passage et un petit indivis, 4 cannes, où sont les fours ; cers, ledit passage pour servir auxdits hers pour aller au sol, jardin et ferratjat, et ledit Sieur Antoine Barrière ; aquilon, le Sieur François Barrière, bourgeois.
  • Jardin et aire au même lieu.
    Confronts : d'auta, le Sieur Antoine Barrière ; midi, le Sieur François Barrière ; cers, les tenanciers (Hers de Maître Ambroise Barrière) ; aquilon, un passage pour lesdits Barrière.
  • Patu pour faire le fumier, 12 cannes.
    Confronts : d'auta, le Sieur François Barrière ; midi, le Sieur Antoine Barrière ; cers et aquilon, le passage pour lesdits tenanciers et ledit Sieur Antoine Barrière.

3. Le Sieur François Barrière, bourgeois (vue 19)

  • Maison en plancher, 50 cannes, avec sortie et ferratjat.
    Confronts : d'auta et aquilon, les rues ; midi, un passage et hers de Maître Ambroise Barrière, notaire ; cers, ledit passage pour lesdits hers de Maître Barrière et pour le Sieur Antoine Barrière.
  • Maison en plancher, 30 cannes et demie, sol et jardin.
    Confronts : d'auta, la rue ; midi, le Sieur tenancier (François Barrière) ; cers, le Sieur Antoine Barrière et Hers de Maître Ambroise Barrière, le passage pour ledit Antoine Barrière et Hers d'Ambroise Barrière ; aquilon, en pointe, ledit passage et la rue.

4. Hers de Jean Roubichou, ancien baillif (vue 22)

  • Maison haute, 33 cannes, et autre maison en plancher, 15 cannes, et autre maison en pezein, 21 cannes, avec sortie, sol, jardin et pré.
    Confronts : d'auta, hers de Jean Roubichou Micheu ; midi, Mathieu Mirouze et Hers de Pierre Mirouze ; cers, la rue ; aquilon, fossé ou ruisseau pour recevoir les eaux.

5. Mathieu Mirouze, premier consul (vue 25)

  • Maison en plancher, 31 cannes et demie, cabanat, 18 cannes et demie, sortie, aire, jardin et pré.
    Confronts : d'auta, Hers de Pierre Mirouze ; midi, Hers de Jean Roubichou, ancien baillif, un fossé mural entre deux et de moitié avec passage ; cers, Jammes Mirouze, et aire par indivis entre ledit Jammes, Hers de Pierre Mirouze et Hers de Jean Roubichou Micheu ; aquilon, lesdits Hers par indivis, lesdits Hers Roubichou Micheu, et Jean Rescanière Provençal.

6. Jammes Mirouze Monine (vue 26)

  • Maison en plancher, 13 cannes et demie, patu.
    Confronts : d'aouta, Mathieu Mirouze ; midi, un passage ; cers, Hers de Pierre Mirouze ; aquilon, indivis entre le tenancier (Jammes Mirouze) et lesdits Hers.

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Ci-dessus : vue du hameau de Languit sur la carte « napoléonienne » de 1846. Le cercle tracé sur la carte signale les maisons de la famille Barrière et celle des Hers de Jean Roubichou, ancien baillif.

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Ci-dessus : vue du hameau de Languit sur la carte IGN.

À suivre. L'enquête continue au XVIIIe siècle avec une tentative de généalogie de la famille Barrière...

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À partir du XVIIIe siècle, l'usage du mot hameau supplante celui de l'ancien mot « mazage ».

2. Archives dép. de l'Ariège. Nouveau compoix. Document 179EDT/CC1. Arvigna (1754).

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Arvigna au XVIIe siècle. Liste des propriétaires au mazage de Languit

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Ci-dessus : Arvigna sur la carte de Cassini. Fin du XVIIIe siècle.

Le hameau de Languit, partie du village d'Arvigna, dans la vallée du Douctouyre, comprend une grande et belle maison, précédée d'une allée, flanquée d'une échauguette dans sa partie haute, assortie d'un parc arboré sur sa façade arrière. À qui cette maison a-t-elle bien pu appartenir dans le passé ? C'est afin de tenter de répondre à une telle question que j'ai consulté le compoix d'Arvigna au XVIIe siècle, et le compoix du même Arvigna au XVIIIe siècle.

Voici aujourd'hui la liste des propriétaires enregistrés sur le compoix du XVIIe siècle. Attention, je n'ai conservé dans la liste ci-dessous que les mentions relatives au bâti et à ses entours immédiats.

Petit lexique utile

  • mazage : hameau
  • auta : est
  • cers : ouest
  • midi : sud
  • aquilon : nord
  • solier, sotoul : rez-de-chaussée sans étage
  • plancher : étage
  • patu : cour découverte
  • ferratjat : champ de luzerne
  • pezeil ou pezein : pisé
  • canne² : 1,784 m²
  • Hers : héritiers
  • baillif : baille, bailli, maire.

1. Le Sieur Jean Roubichou, baillif (vue 28)

  • Maison en plancher, 49 cannes, pezeil (20 ca), cabanat, sol, aire, jardin, ferratjat.
    Confronts : d'auta, Guilhem Mirouze ; cers, ledit Guilhem Mirouze ; midi, la rue ; aquilon, Jean Roubichou Micheau et Jean Sirvent.

2. Maître Pierre Barrière, notaire royal (vue 35).

  • maison en solier, 72 cannes, sol, aire, jardin, et terre labourable.
    Confronts : d'auta, Paul Roubichou Minguet, Jean Roubichou, baillif ; autre Jean Roubichou Micheau, Hers Jeanne Mirouze et Arnaud Mirouze ; cers, la rue publique, Guilhalme Mirouze et Jean et Pierre Barrière, frères ; midi, Jean Roubichou Micheau, Jean Manant, Jean et Pierre Barrière, frères, Jean Roubichou, baillif, et Arnaud Mirouze ; aquilon, la rue publique et Pierre Cabanié, fils de Jean Gros [sic].

3. Jean et Pierre Barrière, frères (vue 41)

  • Maison en solier, 75 cannes, pezeil, patu, sol, aire, jardin, et terre labourable.
    Confronts : d'aouta, Maître Pierre Barrière ; cers, Arnaud Mirouze, et le Sieur Jean Roubichou, baillif ; midi, ledit Roubichou, baillif, et Jean Manant ; aquilon, Maître Pierre Barrière, notaire royal.

4. Pierre Mirouze (vue 46)

  • Maison en solier, 13 cannes, et patu.
    Confronts : d'auta, un égout, passage au milieu servant pour Guilhem Mirouze et autre Guilhem Mirouze ; cers, un sol qui est par indivis avec ledit Pierre Mirouze et Guilhem Mirouze ; midi, la rue ; aquilon, Guilhem Mirouze.

5. Guilhaume Mirouze (vue 49)

  • Maison en plancher, 12 cannes, et patu, 13 cannes.
    Confronts : d'auta, le Sieur Jean Roubichou, baillif, égout et passage au milieu d'eux ; cers, le sol qui est en indivis avec Pierre Mirouze, son frère ; midi, ledit Pierre Mirouze ; aquilon, hers Guilhem Mirouze Juné.

6. Hers de [autre] Guilhaume Mirouze Juné (vue 51)

  • Maison en solier, 38 cannes, et patu, 3 cannes.
    Confronts : d'auta, le Sieur Jean Roubichou et Guilhem Mirouze, égout et passage au milieu d'eux ; cers, le sol qui est par indivis avec Pierre et Guilhem Mirouze ; midi et aquilon, ledit Guilhem Mirouze.

7. Arnaud Mirouze (vue 55)

  • Maison en solier, 4 cannes, patu et jardin, joignant la maison de Maître Pierre Barrière, notaire royal.
    Confronts : d'auta, Jean et Pierre Barrière, frères ; cers, Maître Pierre Barrière, notaire royal ; midi, Jean Roubichou, baillif ; aquilon, ledit Barrière.

8. Guilhalme Mirouze, femme de Gailhaud Cabanié (vue 55)

  • Maison en solier, 4 cannes, et jardin.
    Confronts : d'auta et d'aquilon, Maître Pierre Barrière, notaire royal ; cers, la rue ; midi, Jean Roubichou, baillif.

Nota Bene

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Ci-dessus : masures d'une église ; Archives dép. de l'Ariège. Compoix. Arvigna. Arpentement (XVIIe). Document 46J197. Labastide et Aiguilhanes… Arvigna. Vue 51.

A. Les Révérends Pères de la Trinité tiennent à proximité du mazage de Languit une terre labourable où se trouvent les masures, ou ruines d'une église. Celles-ci confrontent d'auta le ruisseau appelé d'En Biosque avec autre ruisseau appelé de Marty ; midi, la rue ; aquilon, la rivière du Douctouyre.
B. Répertorié dans la liste des propriétaires au manage de Languit, Jean Sans, prêtre, vicaire d'Arvigna (vue 53), n'y tient aucune propriété bâtie. Il possède seulement une vigne au hameau de Truffet et dispose également du jardin de l'Hobit [Obit] (vue 54), situé au hameau de Rougé. Le registre d'arpentement indique à cette occasion, de façon peu claire, que « M. le baille d'Arvigna est prié de l'informer [Maître Sans] de ce que la maison presbytérale [illisible] a été donnée à Marguerite Lafargue... » (vue 53). Où était donc cette maison presbytérale, mentionnée dans les pages du compoix consacrées au mazage de Languit ?

Conclusion à ce stade

Le mazage de Languit ne comprend au XVIIe siècle que deux maisons en plancher : 1. Maison en plancher du Sieur Jean Roubichou, baillif ; 2. Maison en plancher de Guilhaume Mirouze (vue 49).

Les trois plus grandes maisons du mazage sont celles de 1. Jean et Pierre Barrière (vue 41) : 75 cannes ; 2. Maître Pierre Barrière, notaire royal (vue 35) : 72 cannes ; du Sieur Jean Roubichou, baillif (vue 28) : 49 cannes.

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Ci-dessus : vue aérienne de Languit aujourd'hui.

La maison que l'on recherche ici, la grande et belle maison flanquée d'une échauguette sans sa partie haute, se trouve probablement parmi les trois ci-dessus, ou peut-être encore constitue-t-elle l'avatar d'une bâtisse plus ancienne dans laquelle deux ou trois des feux listés ci-dessus se sont établis ensuite de façon contiguë ou proche.

À suivre. L'enquête continue au XVIIIe siècle...

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1. Archives dép. de l'Ariège. Compoix. Arvigna. Arpentement (XVIIe). Document 46J197. Labastide et Aiguilhanes… Arvigna (à partir de la vue 26). Mazage de Languit : vues 28 à 56.

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